La plupart des gens trouvent incroyablement fascinant de regarder un volcan en éruption et les volcanologues ne font pas exception. Mais la volcanologie est beaucoup plus que cela; en fait, la plupart des volcanologues passent seulement une très petite partie de leur temps à travailler sur des volcans en activité. Leur travail consiste surtout à étudier en détail les vestiges des éruptions passées de volcans éteints ou en dormance, ou à surveiller des volcans qui donnent des signes de réveil après un long silence. Les objectifs de cette science sont de savoir comment et pourquoi les volcans entrent en éruption, comment on peut prédire leur éruption, quelles en sont les conséquences sur l'histoire de la terre, et comment les volcans peuvent influer sur les humains et leur environnement. La recherche volcanologique ressemble plus que vous ne l'imaginez à un travail de détective; mais le cas que vous tentez de résoudre concerne peut-être la manifestation la plus effrayante de la puissance de la terre. De plus en plus, les volcanologues sont aussi directement impliqués à traiter avec des gens qui sont victimes des éruptions. Cela signifie communiquer au sujet des volcans et des risques, dans des réunions avec le public, avec des journalistes, des bureaucrates et des politiciens. Si cela vous enthousiasme, peut-être devriez-vous envisager de devenir volcanologue.

La volcanologie est un champ scientifique interdisciplinaire en expansion qui empiète sur de nombreux autres domaines. Elle est grandement concernée par les origines et l'évolution de la terre, la compréhension des dépôts minéraux, les changements environnementaux, l'archéologie et la sécurité de l'homme. Malheureusement, étant donné le bas niveau d'activité volcanique historique au Canada, le peu de population vivant près des volcans et le petit nombre d'universités, il y a peu de postes de volcanologues içi. Cependant, sur le plan international, c'est une discipline scientifique majeure. Les colloques annuels de l'A.I.V.C.I.T (association Internationale de Volcanologie et de Chimie de l'Intérieur de la Terre) réunissent des milliers de volcanologues pour discuter de leur travail et de l'importance du rôle de la volcanologie dans les pays dont les populations sont menacées constamment par des éruptions. Il est aussi vraisemblable que cette discipline prenne de l'ampleur au Canada, avec la croissance de la population et l'assurance qu'une éruption canadienne aura lieu dans l'avenir. Même de nos jours, il n'est pas rare que les départements de géologie, de géophysique et de sciences de l'environnement dans les universités canadiennes recrutent des volcanologues. Il y a aussi la possibilité de travailler avec la commission géologique du Canada, responsable de l'évaluation des risques et de la surveillance de nos volcans. Cependant, tout bien considéré, devenir volcanologue signifie probablement vivre, étudier et travailler à l'extérieur du Canada pendant un bon nombre d'années. Si vous êtes toujours intéressé, vous devez savoir quels sont les sujets à étudier.

La volcanologie est une spécialisation des sciences de la terre; les volcanologues sont donc des géologues ou des géophysiciens qui se sont spécialisés dans les volcans et en ont fait leur travail. Rendu là, vous devez savoir, que pour devenir volcanologue, vous devez devenir un scientifique, ce qui exige généralement un diplôme de bachelier de Sciences (B.Sc. - 3 à 4 ans d'études), et possiblement un diplôme de maîtrise de Sciences (M.Sc. – 1 à trois ans) et un doctorat (Ph.d – 3 à 6 ans)

Ça fait beaucoup d'études! Malheureusement, il n'existe pas de cours de volcanologie dans de nombreux collèges et même de nombreuses universités; aucun endroit n'offre de programmes complets dans cette discipline. C'est parce que le champ de la volcanologie regroupe parties de nombreux autres domaines. Votre première étape consiste à étudier ces parties fondamentales. En tout temps, vous devez garder à l'esprit qu'il vous faut de bonnes notes; non seulement parce que vous devez bien connaître vos matières mais aussi pour augmenter vos chances d'obtenir des bourses et de pouvoir choisir votre université.

Si vous avez la chance de savoir que vous voulez être volcanologue alors que vous êtes encore au collège, vous êtes en bonne posture. La plupart des gens ne savent ce qu'ils veulent que beaucoup plus tard. À ce niveau, vous devez travailler très fort dans toutes les matières académiques pour préparer vos études à l'université. Développez vos talents linguistiques; vous en aurez besoin pour écrire des rapports, donner des conférences et communiquer clairement sur des sujets parfois très délicats. Vous aurez aussi besoin de beaucoup de maths, de physique et de chimie, puisque ce sont les matières fondamentales de la science; elles sont, au début, plus importantes qu'un cours en sciences de la terre. Si vous avez le temps durant votre programme, étudiez la géologie ou la géophysique et la volcanologie ou la science de l'environnement, si elles sont disponibles. Il n'est pas indispensable de suivre un cours en sciences de la terre avant d'entrer à l'université, même si cela aide. Vous pouvez aussi allez chercher une formation en sciences de la terre dans vos cours de géographie. Si vous n'avez pas la chance de suivre de cours de géologie au collège, visitez les musées, surfez sur le Web pour trouver des sites comme celui-ci et allez faire de la marche au Parc Garibaldi, au Parc du Mont Rainier (É-U) et au monument national du Mont St-Hélène. Vous y trouverez de bons guides qui connaissent la géologie; et il n'y a pas de meilleure manière d'apprendre les sciences de la terre qu'en regardant, en touchant et en marchant.

Une fois à l'université, vous devrez vous forger une connaissance spécialisée, mais pas obligatoirement en suivant des cours de volcanologie. L'idéal est de combiner autant de géologie et de géophysique que vous le pouvez. La spécialisation dans un de ces domaines est plus habituelle, vous suivrez donc un programme de géologie ou de géophysique, ou possiblement un programme en environnement. Si vous avez le choix des cours, les sujets les plus utiles en volcanologie sont :

En géologie - pétrographie des magmas, volcanologie physique, minéralogie, géologie structurale, tectonique, géologie de terrain, stratigraphie, sédimentologie, risques naturels, processus de surface, géochimie et thermodynamique.

En géophysique - sismologie, dynamique des fluides, télédétection, mécanique des milieux continus, exploitation des données numériques, champs magnétiques, programmation, montage électrique.

Des sujets supplémentaires vous fourniront une connaissance de base; ce sont l'océanographie (de nombreux volcans naissent dans l'océan), la météorologie et les sciences de l'atmosphère (les éruptions peuvent influencer le climat). À une étape avancée de votre premier cycle, il serait intéressant de suivre un cours (cours de thèse honorifique) qui consiste dans votre propre mini-projet de recherche. C'est un bon moyen de travailler sur un sujet en volcanologie, mais vous devrez trouver un professeur intéressé à diriger votre travail.

N'oubliez pas que pour devenir volcanologue, vous devrez suivre un deuxième cycle après votre baccalauréat, ce qui signifie que vous aurez sans doute besoin d'une bourse. Vous devrez donc obtenir les meilleures notes possibles.

Vous pouvez suivre les cours dans la plupart des universités canadiennes qui offrent des diplômes en sciences de la terre. Voilà quelques endroits où les professeurs mettent une emphase sur les processus volcanologiques ou magmatiques :

Si vous pouvez vous le permettre, il serait intéressant d'envisager de faire du travail de terrain en volcanologie, durant vos étés; comme volontaire ou peut-être comme assistant payé. Il y a souvent des occasions de le faire avec la commission géologique du Canada à Vancouver, ou avec les chercheurs d'universités canadiennes, ou encore dans des observatoires à travers le monde. La meilleure manière d'identifier de telles occasions est de faire une recherche sur le Web et de contacter les gens par courriel.

C'est réellement pendant votre deuxième (et troisième cycle) que vous deviendrez volcanologue. C'est à ce moment –là que vous apprendrez ce qu'est la volcanologie en faisant votre recherche personnelle sous la direction d'un chargé de recherche expérimenté. C'est le moment où la plupart des gens décident de l'orientation de leur future carrière, développent leurs premières idées novatrices et se branchent sur la communauté internationale. Une étape aussi importante ne peut être abordée légèrement. N'attendez pas la fin de votre premier cycle pour penser à votre travail des cycles supérieurs; prenez le temps de discuter de votre avenir avec les enseignants concernés. Demandez-leur des conseils sur les endroits où poursuivre vos travaux de cycle supérieur en volcanologie, quelles sont les personnes avec lesquelles il serait bon de travailler et quelles sont les bourses d'études auxquelles vous devriez être candidat. Certaines bourses, en particulier celles destinées aux étudiants internationaux, exigent que vous soyez candidat plus d'un an à l'avance et qu'au moment de votre demande vous ayez déjà choisi votre destination future, votre directeur et même votre projet. Il faut donc vous organiser! Passez du temps à lire des articles en recherche volcanologique, à la bibliothèque ou sur le Web (allez à la section volcanologie sur l'Internet). Sentez-vous libre de demander des conseils à des chercheurs au sujet de projets et d'endroits, soit en leur écrivant des lettres soit par courriel. Le mieux serait même de rencontrer les directeurs éventuels ou encore de leur rendre visite à leur université. Il est essentiel que, votre directeur et vous, vous entendiez bien! Un bon moyen de savoir comment les chercheurs se comportent avec leurs étudiants de cycle supérieur est de discuter avec leurs étudiants actuels en maîtrise ou en doctorat. Quelquefois, les chercheurs ont un budget qui leur permet de payer votre voyage pour leur rendre visite, mais ce n'est pas courant. Si vous ne pouvez pas vous permettre de leur rendre visite, un bon moyen consiste à assister à un colloque scientifique où vous pourrez rencontrer un grand nombre de chercheurs et d'étudiants. La American Geophysical Union organise des conférences, deux fois par an, une a San Fransisco en décembre, l'autre à Boston en mai; elles attirent de nombreux volcanologues de toutes les parties du monde. La plupart des volcanologues sont très intéressés à travailler avec des étudiants motivés et vous serez probablement surpris de l'intérêt qu'ils porteront.

À cette étape, vous avez le choix entre faire une maîtrise de sciences (M.Sc.) ou aller directement au doctorat (Ph.D.). La plupart des Canadiens font d'abord une maîtrise dont la durée est de 18 à 36 mois. La plupart des Européens passent directement du premier cycle au troisième cycle; par conséquent, si vous choisissez de travailler en Europe, c'est probablement ce que vous ferez. Durant cette période, vous suivrez quelques cours, mais vous passerez la plupart de votre temps à faire votre propre recherche en collaboration avec d'autres scientifiques et à parfaire votre éducation personnelle. Si vous commencez par une maîtrise, vous devrez envisager un endroit, un directeur et un projet pour votre doctorat avant la fin de votre deuxième cycle.

Il est peu probable que vous soyez en mesure d'obtenir un poste de volcanologue à temps plein après votre doctorat, car la plupart des postes exigent plus d'expérience (bien qu'il puisse y avoir des exceptions). La plupart de volcanologues font un stage postdoctoral, un travail de recherche habituellement de 2 ou 3 ans (exigeant parfois de l'enseignement) à une université, un observatoire ou une commission géologique. Parfois ces stages se transforment en postes permanents, mais ce n'est pas habituel. Certains scientifiques font 2 ou trois post-doc à différents endroits avant de trouver un emploi permanent.

Il n'existe pas beaucoup de postes en volcanologie, cela peut donc prendre du temps avant de trouver un emploi. Généralement, il n'y a que quelques offres par année dans le monde, qui sont annoncées dans les publications scientifiques comme le magazine Nature et journal hebdomadaire de la "American Geophysical Union", appelé EOS. Les firmes privées n'engagent pas de volcanologues; il est donc vraisemblable que vous trouverez un emploi dans une université ou un collège (enseignement et recherche), dans une commission géologique gouvernementale (surveillance, recherche liée aux risques et travail de protection civile) ou dans un observatoire de volcan (surveillance et travail de protection civile).

Si vous avez encore des questions concernant comment devenir un volcanologue, sentez-vous à l'aise de prendre contact avec nous par courriel.

Autres endroits pour trouver des conseils :

• U.S. Geological Survey
• Point de vue sur le Monde des volcans