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le 07/09/2010 04:10

LA VIE D'AVANT

Celui qui tirait des câbles

     Avant de devenir pilote de rallye, Sébastien Loeb a exercé le métier d'électricien. Une première vie qui lui a donné le sens des réalités.

Selon Liliane et Paul Repp, « Sébastien Loeb était un très bon ouvrier, sérieux et appliqué ».

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      Si Sébastien Loeb connaît la valeur de l'argent et les vertus du travail, c'est qu'il n'a pas toujours roulé sur l'or. A vrai dire, le pilote a longtemps trimé avant de trouver sa voie.
 Le garçon a 20 ans quand il pousse la porte de l'entreprise Socalec, dans la zone de l'aérodrome de Haguenau. Il vient de prendre une grande décision. Après avoir vivoté durant deux ans, celui qui a quitté le lycée en première scientifique décide d'apprendre un métier.
 Par alternance, Loeb opte pour un BEP d'électrotechnicien. Une semaine par mois, il retrouve les bancs de l'école. Le reste du temps, il se forme sur le terrain.
 «Il est arrivé chez nous le 12 septembre 1994, dit Paul Repp, le patron de Socalec, en consultant son registre. Contrairement aux autres apprentis, qui ont d'habitude 16 ou 17 ans, Seb était déjà plus mûr, plus débrouillard. On l'a embauché le 31 août de l'année suivante, dès qu'il a eu son diplôme.»
 A la tâche, le futur champion du monde se montre «sérieux et appliqué», selon Paul Repp, qui le considère comme «un très bon ouvrier». A l'époque, Loeb ignore encore tout du rallye. Mais il est déjà attiré par la vitesse.
 «Moi-même, j'adore le sport automobile, poursuit Repp . Je m'étais acheté une Ferrari 512 Testarossa. Seb me demandait: "Dites, patron, quand m'emmenez-vous faire un tour?" Je n'ai pas accédé à sa demande. C'était un apprenti, il n'avait pas de passe-droit par rapport aux autres employés! D'ailleurs, je ne la lui prêterai pas plus aujourd'hui. Quand je vois comment il roule...»

Toujours en retard

      A 20 ans, ses prédispositions au pilotage agacent d'ailleurs plus qu'elles ne suscitent l'admiration. Car le jeune Loeb a une fâcheuse habitude, dont il ne s'est jamais départi: celle de ne jamais être à l'heure.
 «A 7h15, les gars de l'équipe l'attendaient dans la camionnette, sur le parking, pour partir sur les chantiers, sourit Repp. On l'entendait arriver, avec son gros pot qui ronronnait au loin. Il négociait le dernier virage en glisse, au frein à main.»
 Puis le rallye a progressivement fait irruption dans sa vie. D'abord à dose homéopathique, puis de manière intensive dès 1998. «Vers la fin, ça devenait ingérable parce qu'il n'était quasiment plus là, dit le patron. Il ne gagnait même plus 1000 francs par mois!» Avant de replonger le nez dans le registre: «Seb nous a quittés le 5 mars 1999, d'un commun accord. Je suis fier de ce qu'il est devenu, même s'il pourrait venir nous voir de temps à autre!»

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