Battisti: Brésil, terre d'asile
Cesare Battisti est actuellement toujours derrière les barreaux à Rio de Janeiro. Mais l'ex-activiste d'extrême-gauche italien pourrait rapidement retrouver la liberté, et pouvoir vivre libre au Brésil. Le ministre de la Justice a en effet décidé mardi soir de lui accorder le statut de réfugié politique qu'il réclamait depuis son arrestation en mars 2007. "Le ministre de la Justice, Tarso Genro, a décidé en faveur de l'octroi du statut de réfugié à l'Italien Cesare Battisti en raison de l'existence fondée d'une crainte de persécution" en raison de ses opinions politiques, indique un communiqué du ministère. Tarso Genro a donc apparemment été sensible aux arguments de l'ex-activiste italien, qui avait affirmé dans un hebdomadaire brésilien la semaine passée craindre pour sa vie en cas de retour au pays.
C'est désormais à la cour suprême brésilienne de se prononcer, mais elle devrait suivre l'avis de Tarso Genro. Le dénouement heureux est donc proche pour Cesare Battisti, qui avait pourtant toutes les raisons d'être pessimiste. Même si Brasilia a toujours refusé dans son histoire d'extrader des anciens militants d'extrême-gauche vers l'Italie, le procureur général de la République, Antonio Fernando Souza, avait récemment rendu un avis favorable à la demande d'extradition, estimant que les crimes reprochés à Battisti relevaient du droit commun et n'avaient donc rien de politique. Le 28 novembre dernier, le Comité national pour les réfugiés du Brésil, où siègent notamment des représentants de l'ONU aux réfugiés, avait en outre refusé le statut de réfugié politique à l'ancien membre des Prolétaires armés pour le communisme. Avant que le ministre de la Justice n'en décide autrement.
La doctrine Mitterrand
La demande d'extradition formulée par l'Italie, où Cesare Battisti a été condamné à la prison à vie par contumace, devrait donc être rejetée. La justice transalpine l'accuse d'avoir participé à quatre assassinats entre 1977 et 1979, durant "les années de plomb". Arrêté en 1981, Cesare Battisti était parvenu à s'évader pour rejoindre la France, puis le Mexique. En 1990, il rejoint la France, cinq ans après la mise en place de la doctrine Mitterrand, selon laquelle l'immunité était offerte aux activistes italiens renonçant à la violence. Il vivra 14 ans dans l'Hexagone où il débutera une carrière d'écrivain.
Et puis en 2004, Cesare Battisti est à nouveau arrêté en attente d'une extradition. Une vive polémique éclate alors, et les soutiens d'intellectuels et d'hommes politiques se multiplient. Placée en liberté surveillé, l'Italien parvient à s'enfuir en août, alors que son extradition ne fait plus guère de doute. Il gagne le Brésil, où il est une nouvelle fois arrêté, en mars 2007. Mais où finalement, il devrait bientôt pouvoir vivre en homme libre.
Vous aimez le traitement de l’actualité sur leJDD.fr ? Découvrez chaque dimanche, le Journal Du Dimanche en version PDF sur leJDD.fr ou dans un point de vente près de chez vous.
archives |
-
International
Joyandet: "J'assume mes déplacements"
Alain Joyandet a assisté mercredi à la cérémonie d'investiture du président mauritanien, Mohamed ...
-
International
Berlusconi étonne sa fille
Jusque-là, Silvio Berlusconi, en plein divorce avec sa femme, qui lui reproche de ...
-
International
Iran: Ahmadinejad prête serment
Mahmoud Ahmadinejad a commencé officiellement son second mandat en tant que président de ...
-
International
Politkovskaïa: Un procès bis
-
Bill Clinton: Mission accomplie
Succès diplomatique pour Bill Clinton. L'ancien président des Etats-Unis s'était rendu en Corée ...
-
Maroc: On ne sonde pas sur le roi
L'hebdomadaire marocain Tel Quel a été saisi. Le magazine publiait cette semaine un ...
-
Le Fatah veut entamer sa mue
Pour la première fois en vingt ans, le Fatah du président de l'Autorité ...
-
Tandja veut s'offrir le Niger
Après s'être arrogé les pleins pouvoirs, le président du Niger, Mamadou Tandja, entend ...
-
Afghanistan, la stratégie éprouvée