Aujourd’hui, avec le gouvernement de Plateforme Citoyenne Le grand retour des Polonais et le premier ministre Donald Tusk, cette promesse peux paraitre se matérialiser. Malheureusement les émigrants polonais ne retournent pas à cause de la bonne situation économique de la Pologne, mais parce que la crise les force à le faire.

L’émigration massive a été l’expérience de tout une génération de jeunes Polonais. Ils y ont été forcés par le chômage (20 % en 2004) et les très bas salaires polonais (le salaire minimum brut est de 350 euros), alors que les prix grimpaient à un niveau proche de ceux de la France. L’ancien premier ministre social-démocrate Marek Belka a déclaré en avril 2004 : „ Nous apportons à l’Union l’aspiration au succès, la garantie du dynamisme et la disposition à travailler plus durement, plus longtemps et pour moins d’argent”.

Au cours des dernières années environ deux millions de personnes ont quitté la Pologne. Et les Polonais ont travaillé très dur. Bien sûr ils ont été employés par les patrons pour promouvoir le dumping salarial, mais quand même dans la majorité des cas ils ont travaillé dans les secteurs déjà réservés aux émigrants. Une chose importante – rien qu’en Grande-Bretagne les gains du budget grâce au travail de Polonais étaient de près de 2 milliards de livres chaque année.

Bien que la France aie vu le mythe du plombier polonais, les émigrants ont préféré tout d’abord l’Angleterre et… l’Irlande, où le nombre de travailleurs polonais a été multiplié par cinquante entre 2002 et 2006, atteignant 120 000 personnes.

On estime que les transferts financiers des émigrés participent pour 1,5 % à la croissance économique en Pologne. Mais aussi, à cause l’émigration maintenant les salariés acceptent de moins en moins les bas salaires offerts en Pologne.

Aujourd’hui la rêve est fini. Au début, l’appréciation du zloty (qui rend le travail en Occident moins attractif pour les Polonais) a freiné l’émigration, mais maintenant c’est la crise qui force au retour.

Dernièrement sur les premières pages des journaux polonais, on lisait les articles concernant le retour de quelques milliers de Polonais d’Islande, au bord de la faillite.

Selon Krystyna Iglicka, du Centre de Relations Internationales de Varsovie environ le tiers des 1,2 millions de Polonais travaillant en Angleterre et en Irlande retournera en Pologne.

Selon les économistes avec ces retours et les effets de la crise de l’industrie polonaise, le nombre de chômeurs dans les prochains mois grimpera en Pologne au moins de 500 000 de personnes supplémentaires. Cela signifie de nouveaux conflits sociaux – tout d’abord quand les anciens émigrants ne seront plus les travailleurs dociles de la Pologne.

Piotr Bojko
Traduction : Dariusz Zalega