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Paris engage des Rafale en Afghanistan

ARNAUD DE LA GRANGE et THIERRY VIGOUREUX.
 Publié le 15 mars 2007
Actualisé le 15 mars 2007 : 08h28
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Marmara/Le Figaro
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Pour la première fois, le nouveau chasseur multirôles va être impliqué contre les Talibans dans des missions d'attaque au sol.

 
IL N'Y AURA pas de guerre des boutons autour du ciel afghan. L'armée de l'air et la Marine, en compétition non avouée pour engager en premier le Rafale contre les talibans, déploient le nouveau chasseur multirôles français en même temps, avec sa nouvelle capacité d'attaque au sol (standard F2). Partis de France la semaine dernière, trois Rafale de l'armée de l'air sont désormais basés au Tadjikistan depuis lundi. Ils devaient effectuer leur premier vol hier. Trois autres ont rejoint le porte-avions Charles-de-Gaulle via Djibouti.
 
Dans les deux armées, ce déploiement est un petit événement. Il s'agit en effet du vrai baptême du feu du Rafale, puisque ces appareils vont être impliqués dans des missions d'attaque au sol, alors qu'ils n'avaient jusqu'à présent effectué que de la surveillance au-dessus de l'Afghanistan. « Sur le plan opérationnel, la polyvalence de l'avion fait faire un saut en avant, explique le général Stéphane Abrial, patron de l'armée de l'air, la»Liaison 16* va permettre de travailler en réseau avec tous les acteurs du théâtre. Avec sa capacité air-air, l'avion dispose de moyens de se défendre lui-même et de radars utiles dans une région sans contrôle de l'espace aérien. Son autonomie est plus grande aussi. En capacité air-sol, il peut emporter 6 bombes contre 2 pour le Mirage 2000 ». Et une pour le Super-Étendard.
 
Intensification du recours à l'arme aérienne
 
Pour déployer le nouveau chasseur en Afghanistan, il a fallu mener un programme d'urgence (« crash program »), la possibilité de larguer des bombes guidées laser n'ayant pas été initialement prévue. En deux mois, la modification a été faite, par les industriels et le centre d'expériences aériennes militaires de Mont-de-Marsan. Le Rafale peut désormais emporter 6 bombes GBU12 susceptibles de frapper six objectifs différents « éclairés » au laser par un Mirage 2000 D, un Super-Étendard, un autre aéronef de la coalition ou par les forces spéciales au sol. Ce mode de bombardement par désignation laser, utilisé par la coalition en Afghanistan, offre une précision métrique qui permet d'atteindre l'entrée d'une grotte ou un véhicule parmi d'autres. La bombe GPS, elle, est adaptée à une précision de l'ordre d'une dizaine de mètres.
 
Le développement de la guerre dans le Sud afghan a conduit à une intensification du recours à l'arme aérienne ces derniers mois. À l'été 2006, le Central Command américain annonçait même un nombre de sorties aériennes en Afghanistan deux fois supérieur à celui observé en Irak. Le fait que les talibans contrôlent désormais de vastes zones du pays facilite les bombardements. Mais une autre évolution les rend parfois délicats : la présence des talibans au coeur même des villages. D'où un certain nombre de bavures américaines. D'où la réticence des pilotes français à tirer si le moindre doute subsiste. À plusieurs reprises, ils ont fait demi-tour. Depuis mai 2006, l'aviation française a tiré une douzaine de bombes. Nul doute qu'avec le printemps et le retour de la saison des combats, les demandes d'appui aérien devraient s'intensifier.
 

Pour la première fois, le nouveau chasseur multirôles va être impliqué contre les Talibans dans des missions d'attaque au sol.

 
IL N'Y AURA pas de guerre des boutons autour du ciel afghan. L'armée de l'air et la Marine, en compétition non avouée pour engager en premier le Rafale contre les talibans, déploient le nouveau chasseur multirôles français en même temps, avec sa nouvelle capacité d'attaque au sol (standard F2). Partis de France la semaine dernière, trois Rafale de l'armée de l'air sont désormais basés au Tadjikistan depuis lundi. Ils devaient effectuer leur premier vol hier. Trois autres ont rejoint le porte-avions Charles-de-Gaulle via Djibouti.
 
Dans les deux armées, ce déploiement est un petit événement. Il s'agit en effet du vrai baptême du feu du Rafale, puisque ces appareils vont être impliqués dans des missions d'attaque au sol, alors qu'ils n'avaient jusqu'à présent effectué que de la surveillance au-dessus de l'Afghanistan. « Sur le plan opérationnel, la polyvalence de l'avion fait faire un saut en avant, explique le général Stéphane Abrial, patron de l'armée de l'air, la»Liaison 16* va permettre de travailler en réseau avec tous les acteurs du théâtre. Avec sa capacité air-air, l'avion dispose de moyens de se défendre lui-même et de radars utiles dans une région sans contrôle de l'espace aérien. Son autonomie est plus grande aussi. En capacité air-sol, il peut emporter 6 bombes contre 2 pour le Mirage 2000 ». Et une pour le Super-Étendard.
 
Intensification du recours à l'arme aérienne
 
Pour déployer le nouveau chasseur en Afghanistan, il a fallu mener un programme d'urgence (« crash program »), la possibilité de larguer des bombes guidées laser n'ayant pas été initialement prévue. En deux mois, la modification a été faite, par les industriels et le centre d'expériences aériennes militaires de Mont-de-Marsan. Le Rafale peut désormais emporter 6 bombes GBU12 susceptibles de frapper six objectifs différents « éclairés » au laser par un Mirage 2000 D, un Super-Étendard, un autre aéronef de la coalition ou par les forces spéciales au sol. Ce mode de bombardement par désignation laser, utilisé par la coalition en Afghanistan, offre une précision métrique qui permet d'atteindre l'entrée d'une grotte ou un véhicule parmi d'autres. La bombe GPS, elle, est adaptée à une précision de l'ordre d'une dizaine de mètres.
 
Le développement de la guerre dans le Sud afghan a conduit à une intensification du recours à l'arme aérienne ces derniers mois. À l'été 2006, le Central Command américain annonçait même un nombre de sorties aériennes en Afghanistan deux fois supérieur à celui observé en Irak. Le fait que les talibans contrôlent désormais de vastes zones du pays facilite les bombardements. Mais une autre évolution les rend parfois délicats : la présence des talibans au coeur même des villages. D'où un certain nombre de bavures américaines. D'où la réticence des pilotes français à tirer si le moindre doute subsiste. À plusieurs reprises, ils ont fait demi-tour. Depuis mai 2006, l'aviation française a tiré une douzaine de bombes. Nul doute qu'avec le printemps et le retour de la saison des combats, les demandes d'appui aérien devraient s'intensifier.
 

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