Paris, une ville pas si bourgeoise. Alors que l'on parle régulièrement de "gentrification", voire de "boboïsation" de la capitale française, une étude publiée mardi montre qu'une population très pauvre vit encore dans les quartiers populaires de la capitale (moins de 977 euros par mois, par ménage). Une proportion qui ne semble avoir évolué au cours des dernières années.

L'étude du Centre d'observation et de mesure des politiques sociales (Compas) pour La Gazette des communes analyse les seuils de pauvreté dans les 100 plus grandes villes françaises (plus de 54.000 habitants). Dans le classement général, Paris arrive au 17e rang des grandes villes comptant le moins d'habitants vivant sous le seuil de pauvreté, avec un niveau moyen de 14%, proche de la moyenne nationale. Parmi les communes les moins pauvres figurent essentiellement celles des Hauts-de-Seine et des Yvelines, la plus riche étant Neuilly-sur-Seine avec 7% de pauvres.

Trois arrondissements comptent plus de 20% de pauvres

Mais à l'intérieur de la capitale, les situations sont extraordinairement disparates. L'étude utilise des indicateurs qui se veulent "plus fins" que l'Insee dans la prise en compte des prestations sociales et des impôts. Elle fait apparaître, selon La Gazette, des taux de pauvreté atteignant le quart de la population du 19e arrondissement, 24% de celle du 18e, 22% de celle du 20e et 18% de celle du 10e. Parmi les arrondissements qui comptent le moins de pauvres : le 7e (7%), le 6e (8%) et le 16e (9%).

Le véritable enseignement se trouve au sein même des arrondissements parisiens. Selon les calculs de la Gazette, "à l’intérieur des 18e, 19e et 20e arrondissements […] mais aussi du 13e, le taux de pauvreté dépasserait 40% dans plus d’une dizaine de quartiers". Les quartiers concernés ne sont pas cités. Par comparaison, certains quartiers de Marseille atteignent, eux, près 75% de leur population vivant sous le seuil de pauvreté.