Natif de Nancy, le jeune Tony Vairelles débute à l’ASNL en 1991, à 18 ans. Fraîchement remontées, les lorrains vont descendre aussi sec, la faute à une défense passoire (Jacky Canosi, Cédric Lécluse, Alfred Schön et Eric Bertrand, pas de quoi protéger Sylvain Matrisciano qui ira 67 fois chercher le ballon dans ses filets. Pour Tony, solution de rechange en attaque derrière David Zitelli, Carmelo Micciche ou Didier Danio, l’apprentissage du haut niveau est rude mais efficace. Il fait ses débuts contre le PSG : « Dans un contact, j'ai fait tomber un défenseur. Il m'a dit que si je recommençais, il me casserait les deux jambes. Moi, je l'ai aidé à se relever et ça l'a calmé. » et démarre plutôt bien, avec 7 buts en 14 matchs, insuffisant pour maintenir le club. En D2, il glane ses galons de titulaire et devient la seule véritable attraction de Marcel Picot. Sans être un buteur ultra-prolifique, il est généreux et mouille le maillot. Avec Mustapha Hadji, il forme un bon binôme, mais Nancy échoue régulièrement dans la montée. L’équipe est extrêmement jeune et manque d’expérience pour espérer mieux que les accessits. Bref, après 4 ans, et une nouvelle place en milieu de tableau, Tony quitte sa Lorraine natale, direction la D1 et le nord de la France.
Ce fan de Johnny Hallyday débarque à Lens en 1995, au pays des corons, des terrils et des maisons en briques. Dans l’Artois, Tony est comme un poisson dans l’eau et les valeurs du club lui correspondent. Il n’a pas de mal à écarter la concurrence des vieillissant Roger Boli et Joël Tiéhi. Avec Titi Camara, Frédéric Meyrieu, Mickael Debève, Marc-Vivien Foé, il se régale et marque 10 pions. Régulièrement appelé en espoir, il participe aux JO d’Atlanta en 1996, où la France atteint les quarts de finale, éliminés contre le Portugal 2-1 après prolongation. Lens est branché sur courant alternatif et l’équipe se sauve en 1997, grâce au retour de Philippe Vercruysse. Avec l’arrivée de Vladimir Smicer, Tony joue un peu moins mais reste une valeur sûre de l’équipe. Et puis arrive la saison 1997-1998. Les 2 recrues Stéphane Ziani et Anto Drobnjak transfigurent l’équipe, qui arrache le titre dans un final improbable, grâce à un nul arraché à la dernière minute à Auxerre, sur un but de Yoann Lachor. Lens manquera le doublé en perdant en finale contre le PSG. La France du foot découvre Tony Vairelles dans un reportage de Sophie Talmann à téléfoot… Une légende est née.
Avec Lens, il confirme en remportant la Coupe de la Ligue contre…Metz. En Ligue des champions, Vairelles égalisera contre Arsenal en toute fin de match mais est expulsé de manière scandaleuse à Highbury, suite à une simulation grossière de Lee Dixon. Les artésiens deviennent la première équipe française à s’imposer à Arsenal, grâce à un but de Mickael Debève. Lens ne franchit pas le premier, éliminé par Kiev. Son absence lors du dernier match, face aux ukrainiens, aura pesé lourd, même si face au duo Schevchenko-Rebrov, pas sûr que cela ait suffit
Logiquement, il est appelé en équipe nationale, pour succéder à Stéphane Guivarc'h, décevant en Coupe du monde… Le pauvre Tony, avec sa blondeur rappelle JPP mais la comparaison est trop lourde à porter…
Sollicité de toute part, par le PSG et Lyon, il opte pour l’OL en 1999. Il débarque en même temps que Sonny Anderson et Pierre Laigle. Avec 14 pions, sa première saison sera couronnée de succès mais son style un peu prolo ne correspond pas trop à la culture locale. Tony est gentiment moqué par le public rhodanien, qui n’a d’yeux que pour le glamour brésilien, bien plus performant il est vrai. Jacques Santini prend en main l’équipe en 2001. L’émergence de Steve Marlet et Sydney Govou pousse le pauvre Tony sur le banc.. début janvier, il est prêté à Bordeaux. Entre Lilian Laslandes, Pedro Miguel Pauleta et Christophe Dugarry, il ne s’impose pas vraiment et rentre à Lyon la mort dans l’âme. Des débuts tonitruants, il ne reste qu’un joueur à la dérive… L’OL, très ambitieux, ne veut pas de cet attaquant qui lui rappelle son passé d’ancien club de seconde zone et le prête de nouveau Bastia. En Corse, Tony revit, redécouvre les joies simples du football. Il fera une saison pleine avec 14 buts. Les corses font une saison plutôt correcte et atteignent la finale de la Coupe de France, qui se soldera par une défaite 1-0 contre Lorient. Bastia ne peut pas s’offrir le joueur et il rentre à Lyon, où Paul Le Guen compte un peu plus sur lui. Accueilli à bras ouverts par les supporters et leur banderole « Bienvenue chez toi neuneu », Tony va jouer les remplaçants de luxe, profitant surtout de la grave blessure de Frédéric Née. Il participe à 24 matchs, mais ne score que 4 fois… Le moral dans les chaussettes, il quitte l’OL en janvier 2004, et rentre à Lens se ressourcer. Son come back sera un échec. Titulaire mais inoffensif (2 buts en 12 matchs), il n’est pas conservé.
A 31 ans, l’ancien espoir n’a pas vraiment confirmé, la faute à un mauvais choix de club. Néanmoins, Rennes tente de le relancer en 2004. Mais entre Alexander Frei, Olivier Monterrubio, Frédéric Piquionne, voire le jeune gabonais Stéphane N'Guéma, l’échec est total. Souvent remplaçant, il ne marque que trop peu. Il retourne alors à Bastia, mais là encore nouvel échec. En panne d’efficacité, il ne peut empêcher le club corse de descendre, malgré ses 5 petits buts. Commence alors un périple improbable. Il signe à Lierse, club flamand assez peu tolérant sur tout ce qui parle français.. Lui le lorrain est placardisé pour sa langue et ne joue quasiment jamais, d’autant plus qu’il se blesse dès le début de la saison. Il rentre en France, à Tours, en L2 et fera une saison plutôt correcte, avec 5 buts en 24 matchs, mais pas de quoi sauter au plafond. Après un passage au CA Bastia, en CFA puis au Luxembourg à Dudelange, ca sent la fin de carrière.. Et puis arrive l’opportunité Gueugnon.
Le club est à la dérive financièrement. Tony Rachète le club en 2009 et fait venir toute sa famille en Bourgogne. Papa préside et Tony anime l’attaque d’une équipe relégué en National. En janvier 2011, le couperet tombe, le club est en cessation de paiement… fin de l’aventure.
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