Reims - St Etienne

Lors de cette 7ème journée du championnat, gros choc en perspective, entre le premier et le second : la mine contre la champagne, c'est la France d'après-guerre qui est déchirée entre agriculture et industrie.

Contexte d'avant match

St Etienne est l'équipe surprise de ce début de saison, avec 5 victoires et un nul lors des 6 premiers matchs et la meilleure attaque. Lors de la précédente journée, les verts ont difficilement battu Metz 2-0 et l'absence du hollandais Kees Rijvers a souligné combien le meneur de jeu était indispensable. Il est bel est bien là pour le match.

Les remois, eux, on ne les présente plus, finaliste malheureux de la première Coupe des clubs champions la semaine précédente. Hélas pour eux, un déplacement dans la semaine pour un match amical contre Belenenses a pompé pas mal d'énergie. Plusieurs absents sont a déplorer : Armand Penverne, régulateur du milieu de terrain, René Bliard en attaque, Michel Leblond et Raoul Giraudo en défense. Albert Bateux doit donc composer, tandis que Jean Snella côté Stéphanois peut aligner son équipe-type.

Une première période d'anthologie

Le matcha a à peine démarré qu'Eugène N'Jo Léa profite d'un cafouillage dans la surface, pour ouvrir la marque. Reims veut réagir mais s'expose aux contres stéphanois et à la 5ème, N'Jo Lea, grille la politesse à Robert Jonquet pour placer un frappe lourde déviée sur sa barre transversale par René-Jean Jacquet. Dans le premier quart, 2 buts sont refusés pour hors-jeu (Rijvers et Hidalgo). Pas de temps morts et Just Fontaine sort de sa boîte à la 17ème, lobant un Claude Abbès peu inspiré (17ème). 4 minutes plus tard, suite à un débordement côté gauche, Fontaine double la mise d'une frappe croisée. Pas le temps de reprendre son souffle que Rijvers , profitant d'un bon travail de Bernard Lefevre égalise la 25ème. Sur le coup d'envoi, René Domingo intercepte une passe de Léon Glovacki et lance Rachid Mekhloufi dans la profondeur pour s'en aller tromper le portier reimois. A 10 minutes de la pause, Just Fontaine égalise sur une volée du gauche complètement manquée qui lobe la défense et un Abbes décidément pas dans son match. St Etienne pousse pour reprendre l'avantage et accumule les corners, sur l'un desquels Bernard Lefevre est tout prêt de marquer, dans un sauvetage désespéré et Sion Zimny. Juste avant la mi-temps, sur un contre Fontaine a l'occasion de donnéer l'avantage aux champenois pour al première fois mais Claude Abbes réussit enfin sa sortie et stoppe la course de l'attaquant.

Une victoire du bout du bout

La seconde période sera beaucoup plus haché. St Etienne laisse le contrôle du jeu aux locaux. Jean Vincent et Michel Hidalgo ont permuté et face à Emile Wassmer, l'international s'en tire bien mieux que face à François Wicart. Claude Abbes a retrouvé son niveau à la pause et sauve par trois fois son équipe, devant Fontaine, Hidalgo et Vincent.

Les stéphanois retrouvent peu à peu leur jeu et à la 73ème, idéalement servi par Rijvers, Mekhloufi inscrit un nouveau but. L'avantage ne durera que 10 minutes. Sur un cenre de Raoul Schollhammer, tout le monde croit au hors-jeu de Léon Glovacki qui reprend de la tête et trompe Abbès sorti à contre-temps. Il reste encore du temps et dans la foulée, le même Glovacki reprend de la tête un centre de Fontaine, miraculeusement détourné en corner par Abbes... Alors que l'on se dirige vers un match nul équitable, Lefevre, feinte la passe vers N'Jo Léa et la glisse à Mekhloufi qui esquive le retour de Robert Jonquet et trompe le gardien.

St Etienne l'emporte 5-4 et ira glaner son premier titre de champion de France. Pour Reims, c'est la confirmation du talent de Fontaine qui sera titularisé contre la Hongrie la semaine suivante et deviendra le bonhomme de 1958...