Raphaël Guerreiro

Symbole de l’âge d’or de l’AJ Auxerre, Raphaël Guerreiro formait avec Dutuel un formidable binôme défensif dans l’entre-jeu. Petit, râblé, et très vif, ses 3 poumons lui permettaient de compenser un déficit technique assez notoire.
Raphaël Guerreiro

En Bref

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24 avril 1968
Milieu
Voir les stats détaillées de son parcours
Saison Club Nb matchs Nb buts
1985 - 1986 AJ Auxerre 11 5
1986 - 1987 AJ Auxerre 29 3
1987 - 1988 AJ Auxerre 21 0
1988 - 1989 AJ Auxerre 31 1
1989 - 1990 AJ Auxerre 33 1
1990 - 1991 AJ Auxerre 37 1
1991 - 1992 AJ Auxerre 36 3
1992 - 1993 AJ Auxerre 37 0
1993 - 1994 AJ Auxerre 27 1
1994 - 1995 AJ Auxerre 23 2
1995 - 1996 SM Caen 26 5
1996 - 1997 SM Caen 37 2
1997 - 1998 SM Caen 31 0
1998 - 1999 LB Châteauroux 15 0
1999 - 2000 LB Châteauroux 36 ?
2000 - 2001 Besançon RC ? 0
Stats issues de Footballdatabase.eu
  • 1994 : Vainqueur de la Coupe de France (Auxerre)
  • 1996 : Champion de D2 (Caen)

Sa vie, son oeuvre

Sa carrière en club

Pur produit du centre de formation Auxerrois, Raphaël Guerrero intègre le groupe pro très jeune. Titulaire indiscutable dans l’équipe réserve, il forme avec Daniel Dutuel un solide duo. Dutuel est un vrai n°8 à l’ancienne tandis que Raph’, petit et râblé est un pur milieu récupérateur, hargneux et combatif. Il s’impose assez rapidement en équipe première au côté de joueurs comme Alain Fiard. A l’époque, Auxerre c’est un inamovible 4-3-3, où les rôles sont clairement définis : 1 récupérateur, 1 numéro 8 et un meneur de jeu pour alimenter 2 véritables ailiers de débordements et un avant-centre hyper efficace. Raph fait donc partie de la génération hyper talentueuse d’Auxerre qui va transformer le club icaunais en un très bon second couteau du championnat. La pair 6-8 est immuable tandis que le poste de n° 10 se transmet entre joueurs de grandes classes, très techniques : Jean-Marc Ferreri, Enzo Scifo puis Corentin Martins. Auxerre prend conscience qu’il joue dans la cours des grands avec son légendaire parcours en Coupe UEFA en 1993 : après avoir sorti Amsterdam, ils s’inclineront aux pénaltys contre Dortmund en demi-finale, après avoir rattrapé un 2-0 souvent rédhibitoire à l’aller. La saison suivant, Dutuel est avantageusement remplacée par Moussa Saïb, un milieu algérien au même profil. Auxerre brille cette saison là en Coupe de France et remporte même l’épreuve au dépend de Montpellier : victoire 3-0 net propre et sans bavure. Après ce titre, le premier de sa carrière, Raph’ est poussé vers la sortie par un jeune récupérateur bourré de talent : Sabri Lamouchi, il ne joue qu’une quinzaine de matchs et quitte le club en fin de saison.

De notoriété publique, quand Guy Roux lâche un joueur, c’est soit qu’il est cramé, soit qu’il y aune grosse plus-value à la revente. Pour Raph’ on est dans le premier cas et ça ne se bouscule pas pour enrôler ce milieu expérimenté pas tellement pas glamour. C’est finalement Caen qui s’offre ses services, en compagnie de Pascal Vahirua, l’ailier légendaire des années 90. Les Normands sont en D2 et vise la montée même si l’OM, champion en titre aspire également à retrouver l’élite. Le recrutement est donc bon et les erreurs du passé ont été retenues. Raph’ se souvient « Sur le plan sportif et humain, j'ai vécu de supers moments à Caen. J'ai découvert une région que je ne connaissais pas, des personnes attachantes. En 1995, je suis arrivé avec Pascal Vahirua, Luc Borelli, Samuel Michel et Franck Priou, la mayonnaise a pris rapidement. Luc était à l'origine de cette incroyable ambiance qui régnait dans le vestiaire. Un souvenir ? Le quart de finale de Coupe de France contre Lens à d'Ornano. On avait perdu 2-1, j'avais marqué et surtout le public était nombreux et chaleureux. » Un peu à la surprise générale, Caen termine champion de France de D2, devant l’OM. Le retour parmi l’élite ne durera qu’une saison, mais Raphaël reste en Normandie malgré la relégation. Pour sa dernière saison à Malherbe, il ne parvient pas à faire remonter les bas normands et quitte le club.

Il rebondit à la Berrichonne de Châteauroux, toujours en D2. Malheureusement, sa première saison est gâchée par des blessures à répétition et il joue très peu. La saison suivante est plus aboutie et il devient logiquement un des moteurs de l’équipe. Cependant, arrivé en fin de contrat, il n’est pas renouvelé. Il relève un dernier challenge à Besançon, mais là encore, au terme de son année de contrat il est laissé libre. Le chômage à 33 ans c’est assez difficile, surtout quand, au début des années 2000, on symbolise une époque révolue. « J'avais 33 ans, j'aurais bien aimé poursuivre encore une saison mais je n'avais aucune opportunité de signer un dernier contrat ailleurs. » Il tire donc un trait sur 15 ans de carrière et quelques trophées sur l’étagère…

Que devient-il ?

Auxerre a au moins le mérite d’avoir la reconnaissance du ventre et le club rappelle son ancien milieu défensif pour intégrer le staff. « Lorsque les dirigeants auxerrois m'ont sollicité, je n'ai pas hésité bien longtemps. Je ne voulais pas faire autre chose. Je voulais surtout rendre la monnaie de la pièce à l'AJ Auxerre, le club qui m'a formé. La première saison, je me suis occupé des 15 ans honneur, je passais mon diplôme d'entraîneur fédéral en parallèle. Ensuite, j'ai pris en charge les 14 ans, et ce durant cinq ans. J'ai notamment vu défiler des Younès Kaboul (aujourd'hui à Portsmouth), Abou Diaby (Arsenal) ou Kévin Lejeune (Auxerre). Depuis novembre dernier et le départ de Gérald Baticle, j'entraîne les 16 ans nationaux. »

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