Le jeune Enzo, Fils d’immigré italien, voit le jour dans le quartier de la Louvière. Joueur de rue, il intègre rapidement l’équipe des verts et blanc, chez qui il fera tout son parcours initiatique. Sériel buteur en junior, il est repérer par le grand club de la capitale : le RSC Anderlecht. En terme de palmarès ses débuts sont tonitruants avec une Coupe de l’UEFA à la clef, ce qui assez exceptionnel pour un club belge. En deux ans Enzo devient le n°10 attitré des Diables Rouges. Sa vision du jeu, sa qualité de passe et son sens du but en font un des tout meilleurs au poste de n°10. Il enchaîne les succès avec 3 titres de champion consécutifs. En1986, il hisse le Belge en demi-finale de la Coupe du Monde. Après avoir fait le tour de la question outre Quiévrain, il s’expatrie logiquement.
Débute alors une série de choix assez discutables. Il part en effet pour l’Italie et plus précisément pour l’Inter Milan. L’armada d’étrangers dans le club nerrazzuri rend les choses difficile et Enzo ne passe qu’une saison : le retour de l’enfant prodigue n’a pas été à la hauteur du rêve de ce fils d’immigré. Enzo par t alors pour Bordeaux, au plus fort de l’ère Bez. Là encore, il n’a pas senti le vent tourner. Ses débuts sont pourtant brillants avec les Girondins, mais des blessures à répétitions gâchent sa saison. A cela s’ajoute un relationnel pas toujours merveilleux avec les cadres de l’équipe (Jean Tigana, Jean-Marc Ferreri, etc.) Bref en fin de saison, le bilan est mi-figue, mi-raisin pour le petit prince belge, n°10 anachronique d’un jeu en pleine mutation. Malgré l’arrivée de Goethals à la tête de l’équipe, le belge est poussé vers la sortie, notamment en raison de son coût
C’est en bourgogne qu’il va se relance. Guy Roux, qui flaire la bonne affaire, le récupère en 89. Pourtant Enzo, habitué au caviar, n’est pas très jouasse : « Auxerre n’est pas un grand club, mais c’est un grand parmi les moyens. L’AJA participe régulièrement aux coupes d’Europe. Toutefois, il faut être réaliste et voir les choses en face. Quand on a connu Anderlecht, Milan et Bordeaux, débarquer à Auxerre n’est pas une promotion. » Sur les bords de l’Yonne, Enzo retrouve une seconde jeunesse. Sa technique et sa vista en fond la pointe idéale d’un milieu à 3 : Raphaël Guerreiro et Daniel Dutuel. Le trident offensif Vahirua – Kovacs – Cocard carbure pas mal et Auxerre joue l’Europe tous les ans. Scifo a fait le bon choix puisqu’il est toujours le taulier des Diables Rouges, dont il est le digne représentant lors du Mondial italien.
En 1991, Enzo repart tenter sa chance en Italie, au Toro cette fois-ci. Il y connaît un peu plus de réussite que lors de son précédent passage puisqu’il remporte la Coupe d’Italie. Toutefois il ne reste pas pour disputer la C2. En effet, l’AS Monaco qui se cherche un meneur de jeu, le signe à l’été 93. Sur le Rocher, Enzo atteint la plénitude et gagne le dernier titre manquant à son palmarès avec un championnat de France en 97. Il rentre alors en Belgique, à Anderlecht pour y terminer sa carrière. Pilier de l’équipe nationale il est des campagnes de 94 et 98, qui voient les Belges sombrer inexorablement dans le no man’s land du premier tour. L’âge d’or est bel et bien fini. Et ce n’est pas le titre de 2000, à 36 ans, qui va changer quoi que ce soit. La fin de carrière est difficile et Enzo manque même d’y passer : juste après son opération, consécutive à une luxation de la clavicule, il a été victime d'un pneumothorax et ensuite, d'un « shock lung », complication rarissime et souvent mortelle. Enzo relance la machine et file à Charleroi pour se péter le genou... en novembre il raccroche enfin après 18 ans de haut niveau et un palmarès à rallonge.
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