Le jeune Alain Giresse débarque aux girondins tout jeune, sur la recommandation de son père footballeur amateur de la région. Dans les années 70, Bordeaux est un club de seconde zone, plus habitué à jouer le maintien que le haut de tableau. Ainsi, au bord du gouffre, les girondins tentent le pari de la jeunesse et c’est ainsi qu’Alain, jeune milieu offensif, débute en pro en 1970. Malgré d’excellents jeunes (Philippe Bergeroo, Jean Gallice...), le club a du mal à décoller, dans une ère marquée par l’ASSE, l’OM et le FC Nantes… Alain est le capitaine d’un rafiot en quête d’avenir, ou la poursuite de son passé, c’est selon. Malgré des résultats moyens, fin technicien, meneur de jeu de poche comme le foot en a toujours connu, il débute en Equipe de France en 1977, il ne la quittera plus, même s’il ne sera pas retenu pour le voyage en Argentine.
En 1979, tout va changer. Claude Bez prend la tête des Girondins et amorce un virage à 90° dans la politique du club. Président ambitieux, fort en gueule avec ses moustaches tombantes et son gros bide, il recrute des joueurs confirmés pour faire de son Bordeaux une équipe à son image : talentueuse et avec beaucoup de caractère. Il récupère ainsi Marius Trésor et Bernard Lacombe en 1980 : la colonne vertébrale de l’équipe est constituée. Aimé Jacquet débarque également sur le banc. L’équipe va rapidement monter en puissance, retrouvant l’Europe en 1981 puis gagnant enfin un titre en 1984 à l’arrachée : « C’est l’explosion. Nous remportons ce titre à Rennes puisque nous gagnons 3-21. Nous sommes champions à la différence de but. »
Savant mélange de joueurs d’expériences et de jeunes, l’équipe survole le championnat 84/85, avec 25 victoires et 9 nuls. « Quand on jouait à Bordeaux, on ne se posait pas la question de savoir si nous allions gagner mais plutôt de savoir combien on allait marquer de buts. Quand vous avez cette sensation, vous êtes costaud ! » Il ne faudra que la Juve pour arrêter la machine : « Nous passons à côté du match aller. Cela se traduit par un score sans appel (3-0). Contre la Juventus, c’est trop tard. » Rassasié, l’équipe bordelaise peine à retrouver ses vertus en 1986, même si elle gagne la Coupe de France au dépens de l’OM. gigi débloque la situation en toute fin de prolongation d'un somptueux lob sur Joseph-Antoine Bell. Au niveau européen, les girondins se font surprendre au 1er tour par les turcs de Fenerbache. C’est la fin d’une période pour Gigi.
Parallèlement à son ascension en club, Gigi deviendra une pièce maitresse de l’Equipe de France et du fameux carré magique avec Jean Tigana, Bernard Genghini et Michel Platini. En 1982, il découvre la coupe du monde. Il sera de ceux qui sauront remobiliser l’équipe après la défaite de Bilbao contre l’Angleterre. « J’en ai bavé devant mon poste de télé pour ne pas laisser tombé une fois en Espagne. En plus, j’étais bien dans mon club. Je ne voulais pas me prendre la tête. Je me rappelle avoir fait des interventions directes et marquantes pour ne pas « déconner » en interne. ».On retiendra de sa coupe du monde son troisième but contre la RFA à Séville, qui ne suffira malheureusement pas. « Le but de Séville résume dans l’attitude et le comportement tout ce que nous vivions de l’intérieur. Toutes ces émotions sortent au grand jour. »
2 ans plus tard, il fait partie de l’équipe championne d’Europe. Enfin, en 1986, il sera toujours là dans un carré magique où Luis Fernandez à remplacé Bernard Genghini. Nouvelle défaite en demi face à l’Allemagne, mais avec un parcours autrement plus flatteur : l’élimination de l’Italie championne en titre puis du Brésil, un peu avec chance. A son retour du mondial quelque chose a changé, une sorte de fin de cycle. Agé de 34 ans, le club a préparé l'avenir en recrutant Philippe Vercruysse et Jean-Marc Ferreri, tout deux présents au Mexique, mais également les jumeaux Vujovic, Zoran et Zlatko. Autant dire que pour Gigi, malgré 14 ans de bons et loyaux services, la fin s'annonce brutale.
Alain quitte alors Bordeaux pour l’OM de Bernard Tapie. « Tout se joue très mal. Cela ne me ravit pas. Quand je parle de période « charnière », toutes les incompréhensions de l’époque partent de là. La Coupe du Monde ne m’aide pas pour revenir dans le club avec la même position. De là s’enclenche un processus. On se braque. Malheureusement, on n’a pas trouvé de solution. ». Lors du match à Bordeaux, Giresse est conspué, comme un vulgaire Fabrice Fiorèse. Il boira même le calice jusqu'à la lie : nouvelle finale de Coupe de France face… à Bordeaux, champion de France. L’OM s’incline 2-1 grâce à une magnifique tête plongeante de Philippe Fargeon. Il y a des départs qui sont malheureux. Bien qu'au crépuscule de sa carrière, il marquera de son empreinte l'OM, réalisant notamment un but magnifique face à l'Hadjuk Split en Coupe des Coupes. resteront également dans les mémoires les rencontres face à bordeaux, occasions de show médiatiques pour les présidents. A l’issue de la saison 87/88, Giresse raccroche tout simplement « Il y a toute une préparation pour ce dire : « c’est le moment ». Un sportif a son orgueil. Il préfère partir avant qu’on lui propose d’arrêter. Pendant six mois, on marche au radar. » Chapeau Gigi.
- 1. En fait Alain Giresse confond... Bordeaux est champion en gagnant 2-0 contre Rennes et Alain est blessé pour ce match.
Commentaires
UN tres grand joueur qui reste tres ancré dans ma mémoire !!!
Un se souvient tous du generique de Stade 2 où il apparaissait en bleu les 2 poings serrés fou de joie d'avoir marqué !!!
C'est un gars aussi qui a compté pour le TFC on remonte grace à lui (entre autre) en d1 en 2000 !
On le retrouve de temps en temps commentateur sur France télévision et franchement je trouve que dans l'ensemble ses commentaires sont plus que corrects du moins au dessus du lot...
C'est un mec que j'espére revoir à la tete d'une équipe...
Notons aussi que son fils à fait de bonnes choses au TFC...mais ça c'est une autre histoire
phk
Quelle honte de mettre une photo de Giresse avec le maillot de l'OM sur les épaules alors que ce pur produit girondin a passé l'essentielle de sa carrière pro chez les Marines et Blancs. 16 ans à Bordeaux, 2 à Marseille... Messieurs, réveillez-vous, ce joueur est bordelais et non marseillais.
Alain Giresse est natif de Langoiran une petite commune à quelques 20 kms de Bordeaux, LANGOIRAN a un stade de foot situé d'ailleurs tout près de la maison des parents d'Alain, et où d'ailleurs le fils d'Alain actuellement footballeur pro s'est entraîné étant gamin...et bien ce stade qui fait le bonheur du club de foot local des gamins et des vétérans, ce qui crée du lien, est en passe de disparaître pour faire place à un projet immobilier "écoquartier" qu'il dit le maire qui, détail non anodin, est aussi notaire...
Je précise que je suis une dame pas toute jeune, pas vraiment accro du foot, mais scandalisée de voir que le dernier espace vert, de jeu, de convivialité de la commune va disparaître parce que cette dernière à la malchance d'avoir un maire-notaire...affaire à suivre...Coco bel œil!
précision de taille : Gigi 2ème du ballon d'or en 1982