Ce que j'attends de la Playstation 4

John Taskovich

Sony n'a pas un héritage facile. Depuis 1995, il a grandement facilité la démocratisation du jeu vidéo avec la marque Playstation. Révolutionnaire dans les année 90, tout en continuité au début des années 2000, on attend avec une grande curiosité les annonces du géant japonais de l'électronique.


Avant d'en venir aux souhaits, petit retour en arrière : ces dernières années furent assez loin de l'effervescence constatée ces derniers temps. Trop puissant et doté d'un ego surdimensionné, le constructeur n'avait pas su s'adapter au marché. À sa sortie, la Playstation 3 n'a pas été l'unique choix dans le cœur des joueurs et le clan Playstation de la première heure, le crew, comme le mentionnaient certains médias, n'était plus majoritaire. Nintendo autrefois discret su jouer ses cartes dans cette nouvelle révolution vidéoludique. Microsoft l'outsider est arrivé par la brèche laissée par Sega et il a su acquérir en quelques années une forte notoriété.

Console surpuissante, architecture complexe à maîtriser, Sony a voulu jouer la carte de la surenchère et a proposé une Playstation 3 hors de prix, imaginant naïvement que les consommateurs se livreraient aux mêmes excès que lors de la sortie de la précédente console de salon. Hélas, au lancement de la PS3, les joueurs connaissaient déjà le jeu en HD sur Xbox 360.

Fort de son succès avec les deux premières Playstation de salon, Sony a tenté de faire avec la PSP ce que personne n'avait jamais réussi à faire jusqu'alors : prendre des parts sur le marché du jeu nomade contrôlé par Nintendo. Dommage, la portable qui a su se faire une place a été victime d'erreur de communication et d'un manque de soutiens, tout du moins sur les 18 premiers mois. Résultat, un échec en occident, même si la console tiens la route au Japon. Les résultats et l'ouverture du jeu nomade au Smartphone et autres tablettes, ont poussé Sony à remettre le couvert avec une PS Vita qui a vite subi le syndrome PSP. Les mêmes annonces, les mêmes erreurs, console surpuissante, abus de surenchère technique, prix prohibitif au lancement, catalogue de jeu léger, blockbuster manquant à l'appel, soutien faible des éditeurs. Tout pour faire fuir les joueurs.

Bref, à quelques heures de l'annonce du futur de la marque Playstation, l'attente et simple. Espérons que Sony va enfin prendre conscience de la demande et de la situation actuelle du marché. Tournée non pas vers la surenchère visuelle, mais sur la fonctionnalité, l'écosystème domestique et la compatibilité multimédia. Ce sur quoi Microsoft s'est engagé ces deux dernières années, faisant de sa Xbox un quasi-décodeur numérique et une plateforme de VOD.

Voilà sur quoi Sony et la marque Playstation devraient s'orienter. Pourquoi pas une console intégrée directement dans des téléviseurs, ou vendue comme un lecteur jeu vidéo en plusieurs déclinaisons, comme c'est le cas d'un lecteur DVD ou Blu-Ray ? Sony pourrait ainsi unifier son écosystème jeu vidéo et multimédia. Le fait d'avoir renommé le PSN (Playstation Network) en SEN (Sony Entertainment Network) et leur division mobile Sony Ericsson en Sony Mobile, nous prouve leur désire d'adopter une politique commune comme le fait Apple et maintenant Microsoft ou Nintendo.

Il ne faut pas que Sony refasse les mêmes erreurs qu'avec l'annonce et la commercialisation des premiers mois de la Playstation 3 ou récemment de la Playstation Vita. Certes, en tant que joueur, j'aimerais admirer de superbes images comme on en voit dans les cinématiques de Square Enix et Blizzard. Mais pour Sony, il serait préférable de nous montrer une véritable évolution qui nous apportera le confort de la connexion entre le multimédia et le jeu vidéo.

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