J'ai pensé qu'il serait instructif de consigner pour moi-même, et pour vous chers internautes, le tourbillon dans lequel un nouveau ministre est plongé pendant ses premières 48 heures. Je n'en ferai pas une habitude, n'ayez crainte. Je me réveille donc ministre, jeudi 20 septembre, à 6h30.
Dès le premier conseil des ministres hier, la hausse de 82% a été annulée. Et aujourd'hui, la loi 12 sera abrogée. Avec au passage un moratoire complet et permanent sur le gaz de schiste et la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-II. C'est maintenant un gouvernement d'action, d'audace et de changement qui est en place. Un gouvernement qui respecte ses engagements. Un gouvernement à l'écoute de ses citoyens. Un gouvernement qui va prendre soin de son monde et de son territoire. Un gouvernement d'avenir.
Impossible de commencer cette lettre sans remercier le 25% estimé de québécoises et de québécois qui ont décidé de voter stratégiquement pour le PQ afin que vivent certaines idées de gauche, les nôtres, qu'ils défendent corps et âme. Et gardons bien à l'esprit leur pincement au cœur lorsqu'ils ou elles ont déposé leur bulletin dans l'urne...Sans eux, Charest serait encore au pouvoir, les frais de scolarité auraient augmenté de 75%, la langue française continuerait de s'éteindre, la corruption se serait accrue, etc.
Des femmes qui ont brigué les suffrages et qui ont réussi à se hisser au poste de premières ministres ou de présidentes se comptent désormais par dizaines, dans le monde. Depuis une quarantaine d'années en effet, les pratiques d'action positive en faveur d'une meilleure représentation des femmes en politique se sont répandues. Même si nous sommes loin de la parité femmes-hommes en politique, force est de constater que la présence de femmes à la tête de pays, petits et grands, a contribué à changer la donne durant cette période.
Ce clivage linguistique est la résultante de la mise en concurrence progressive de deux communautés linguistiques et culturelles dans la région de Montréal. En effet, après l'échec référendaire s'est opérée une mise en concurrence entre les deux groupes linguistiques francophones et anglophones. Depuis le discours de Lucien Bouchard au Centaur, mais particulièrement depuis le règne de Jean Charest en 2003, la communauté anglophone est en pleine expansion dans la région de Montréal et recrute constamment de nouveaux membres venant du Canada, des Etats-Unis et de l'immigration internationale.
Que le tueur terroriste soit déclaré sain d'esprit ou pas, une chose nous explose dans la tronche: cet homme carburait à la haine. De plus en plus, des gens carburent à la haine et à la peur d'autre. Et cela peut difficilement conduire à des attitudes d'ouverture, d'inclusion et de respect réciproques. Allophobie, sexisme, racisme, misogynie, homophobie, toutes les attitudes haineuses sont les métastases d'une tumeur principale: la peur de l'autre, de la différence. Trop facile de dire « C'est un fou ! ». Cela donne bonne conscience. On se lave les mains, on tourne la page et on ne change rien.
Depuis l'élection des Conservateurs à Ottawa en 2006, les forces souverainistes, toutes tendances confondues, peinent à dépasser les 40%. La stratégie est simple: ne pas prendre de front les forces souverainistes tout en donnant de l'espoir aux forces fédéralistes. La division du vote souverainiste a empêché l'élection mardi dernier d'un gouvernement majoritaire péquiste au Québec.
La nature exceptionnelle des résultats de mardi dernier tient au fait que le gouvernement libéral a été défait sans que l'électorat n'appuie pour autant le Parti québécois et son programme. Par ailleurs, la CAQ a raflé juste assez de votes pour que le gouvernement tombe, mais pas assez pour s'imposer de manière permanente sur la scène politique.
Pourquoi? Cette question, je le sais, joue en boucle dans ma tête, dans votre tête, dans nos têtes. Tristesse, dégoût, surprise, colère et incompréhension devant la folie du geste, devant ce qui semble être le plus pur mépris des principes démocratiques, devant l'issue la plus indésirable qui puisse exister au terme d'une élection
Je ne serai possiblement pas le dernier ni le premier à analyser les résultats électoraux. J'en arrive à ces conclusions, après une analyse en surface et beaucoup par réflexion personnelle. J'aimerais aussi déplorer l'absence de M. Aussant à l'Assemblée Nationale. Je ne suis pas d'accord sur la question nationale, mais il reste qu'il est un bon exemple de ce que le Québec peut faire avec des nouveaux partis... un vrai "nouveau parti", pas une fusion!
Comment les personnes qui ont assisté en direct au discours de Madame Marois ce mardi 4 septembre aux alentours de minuit ont vécu la fusillade? Pour la plupart d'entre eux, ce n'est qu'une fois évacués qu'ils ont compris la gravité de ce qu'on leur avait dit être une « bombe assourdissante ». Voici des témoignages que j'ai recueilli au lendemain de la tragédie, soit par courriel, au téléphone ou de vive voix.
Hier matin c'était tranquille dans ma ruelle. Je ne sais pas si c'est juste moi qui aie ralenti le tempo, ou la ville au complet. Il me semble que ça grouillait la veille, nous dans les quartiers généraux, dans les débats, dans les journaux, eux sur le perron, au coin de la rue, au dépanneur, dans la ruelle. Il me semble qu'il m'était impossible de sortir de chez moi sans tomber sur un voisin assoiffé d'analyses et de prédictions « pis, qui c'est qui va être élu tu penses ?». Ce matin il n'y avait personne. D'un bout à l'autre de la ruelle. Au dépanneur par contre, plus un seul journal. C'est peut-être ça qu'ils faisaient les gens, ils lisaient et relisaient et réfléchissaient. .
Le Parti Québécois devrait se rendre compte qu'il a ici une responsabilité particulière. Que fera-t-il immédiatement pour que certains de ses projets législatifs ne soient pas perçus comme appartenant à un nationalisme d'exclusion pratiqué par une certaine droite française? Qui mettra en pratique la tradition de Gérald Godin et de René Lévesque à l'égard de nos compatriotes d'arrivée plus récente?
Plutôt que de se contenter d'exprimer une opinion, il est aujourd'hui essentiel de discréditer celle qu'on ne partage pas, et si possible avec fracas. On passe alors du désaccord à une forme empirique du dénigrement dont le seul but est d'obtenir un écho et quelques secondes d'attention dans le tintamare incessant des convictions débridées. Et de ne pas hésiter à faire d'un simple point de vue, une haine en devenir, une haine en partage.
En y accordant tout votre coeur, c'est sans relâche que vous avez donné tout ce que vous aviez, et même davantage, pour honorer les mandats qui vous ont été confiés. Vous m'avez appris l'essence du mot engagement et la profondeur du mot courage. Ceux qui vous connaissent auront tous constaté cette force de caractère qui est la vôtre, grâce à laquelle chaque obstacle, d'une crise économique à la perte d'un être cher, devient une occasion de se rassembler et de mettre en commun ce que nous avons de meilleur pour avancer.
Insomniaque, confuse, désorientée et lasse, mais d'un optimisme prudent malgré tout. Voilà quelques unes des émotions qui m'animent au lendemain d'une soirée électorale surréaliste, qui mettait un terme à un mois de campagne mouvementée. En premier lieu, les résultats sont tombés et ont prouvé, une fois de plus, que les sondages sont un pâle reflet des véritables intentions de vote. Rivés devant leurs écrans de télé, les Québécois ont vécu une surprise après l'autre.