Windows, quels changements pour les jeux ?

Un tour de Grand Huit.

Depuis maintenant 18 ans, Microsoft a beau nous garantir que chaque OS commercialisé est une révolution qui ne nous veut que du bonheur, on a tout de même attendu les changements fondamentaux entre 95 et 98, 98 et XP, XP et Vista, Vista et Seven. Les modifications ont toujours été apportées discrètement, avec toujours la volonté de ne pas brusquer l'utilisateur dans ses habitudes. OK, les écrans bleus semblent être de l'histoire ancienne ; bien que très conseillés, la non-installation des drivers n'empêche plus un PC de démarrer et on peut installer n'importe quel navigateur sans que Microsoft ne nous fasse les gros yeux.

Mais jusqu'à présent, enfin disons il y a deux semaines, contrairement à vingt ans de promesse, un PC de démarrait pas en moins d'une minute, un changement de carte graphique provoquait toujours un écran dégueulasse en 800*600 et au final, les choses n'étaient pas tellement différentes sur la forme ; à tel point qu'une des premières choses que l'on faisait après l'installation d'un nouvel OS, c'était de chercher la case d'affichage du Mode Classique, histoire de retrouver ses bonnes vieilles habitudes.

Avec 8, rien ne sera plus jamais comme avant. Et on pouvait s'en douter à partir du moment où, ça devait être il y a plus d'un an, Microsoft a annoncé l'harmonie des systèmes entre le PC, la Xbox et les Windows Phone ; Surface a été annoncé après, mais évidemment, ça allait s'intégrer dans la même logique. On aurait pu s'attendre à une similarité des designs, mais il ne fallait pas penser uniquement système d'exploitation, mais matériel. L'interopérabilité est une chose. La cohabitation d'accessoires aussi variés que les périphériques tactiles, le combo clavier / souris ou le Kinect en est une autre. On peut penser que 8 est un premier jet, une transition, mais il est évident qu'une page se tourne. Et que le menu Démarrer est bel et bien mort.

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Le disque SSD, probablement le meilleur ami de Windows 8.

Avant d'avoir un rapide aperçu de cette nouvelle façon de travailler / jouer, repensons cinq minutes à ce que c'était avant. Bien entendu, chacun utilise un système d'exploitation comme il l'entend ; c'est le principe même de l'informatique moderne : pouvoir faire la même chose que son voisin sans forcément passer par les mêmes outils et travailler comme on l'entend, que ce soit à la souris ou aux raccourcis clavier. Personnellement, avant, j'avais une batterie de quinze raccourcis sur ma barre de tâches, elle-même étirée sur trois niveaux, avec un dual screen. Les fichiers importants, ceux sur lesquels je travaillais, une dizaine au maximum, étaient réunis dans un coin de l'écran. Ce que je veux dire, c'est que concrètement, je ne me servais que d'une dizaine, une quinzaine de centimètres carrés de l'écran, et ce, depuis des années.

Maintenant, on n'a plus le choix, on a un Menu Démarre qui a complètement été zigouillé et toute la superficie de l'écran, ou de vos deux écrans en cas de dual screen, sert d'interface.

Non, cet apprentissage ne se fait pas sans heurts. Ce sont plus de quinze ans de solides habitudes qui s'évaporent. Comme vous le savez, cette nouvelle interface, à base de tuiles, n'est pas sans faire penser à Mondrian (et même si vous êtes paumé comme tout le monde au départ, songez que Microsoft aurait pu songer à Kandinsky pour développer son interface !). Les trajets à la souris sont plus longs, mais il faut bien admettre que cette interface a de la gueule et que la forme est indissociable du fond. Je ne peux m'empêcher de trouver ça assez harmonieux dans l'ensemble même si, quelles que fussent vos habitudes, vous ne devez pas oublier que vous allez perdre un peu de temps. Et malheureusement, je ne sais pas si à l'usage, vous allez le regagner.

Je reste cependant persuadé que la grande majorité des utilisateurs ne sera pas impacté par la perte de temps. Depuis maintenant 20 ans, Microsoft et les fabricants de software promettent une plus grande souplesse d'utilisation de l'informatique. Résultat ? Madame Michu s'est mise à l'informatique, chose qu'elle aurait eu du mal à faire à l'époque de MSDOS ; elle a son Facebook sur lequel elle partage des images de chats qui portent des lunettes de soleil. Tout le monde ne cherche pas spécialement la course à la vitesse d'utilisation, à l'efficacité.

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Propre, élégant, mais un peu perturbant au début.

Vous avez déjà vu le bureau d'une vraie noob, qui s'est acheté un ordinateur pour dire à ses copines qu'elle a un mail, alors que le seul mail qu'elle n'ait jamais reçu est le message de bienvenue dans Outlook ? Oui, j'ai un exemple en tête : ma mère. Son bureau ? Quarante images de son petit fils parce qu'elle n'est pas fichue de créer un dossier, trois raccourcis Outlook les uns à côté des autres, et des raccourcis Internet Explorer un peu partout, plusieurs barres vides sur l'écran ou sur les côtés. L'informatique est donc à la portée de tout le monde et voilà le résultat. Avec 8, même le plus désordonné des noobs aura plus ou moins un bureau ordonné.

8 est-il seulement un système d'exploitation à leur intention ?

Non. Car évidemment, en sous-couche, on découvrira des choses bien agréables. J'insiste, ce système est très esthétique, mais c'est surtout que la promesse d'un OS qui démarre en moins d'une minute est enfin tenue. Bon, alors sous certaines conditions, évidemment. Ça implique un système installé sur un disque SSD. Le principe n'est pas vraiment neuf, mais on a enfin un système pensé pour ça. Et là, c'est à peine croyable, mais on boote en moins de 8 secondes. Ce sera évidemment à vérifier sur le long terme, quand la base de registres sera encombrée d'un milliard d'entrées, mais ça démarre désormais à une vitesse fulgurante. Le retour d'une mise en veille prolongée est également bien speed. Certains écrans mettront plus de temps à se réveiller que l'ordi.

Et rien que pour ça, pour cette seule et unique raison, le passage à 8 en vaut la chandelle. Il fut un temps où je comptabilisais le temps perdu dans une journée à cause des bugs des OS Microsoft. À l'époque, l'inclusion du temps de chargement de l'OS ne rentrait pas en ligne de compte ! Textes perdus, problèmes de compatibilité, casse-têtes permanents sur du détail. Je ne pouvais m'empêcher de mettre ça en parallèle avec Téfal qui un jour a proposé sa matière miracle qui permettait de nettoyer une casserole en un coup d'éponge en expliquant que ça faisait gagner plusieurs minutes par jour à son utilisateur ; à multiplier par le nombre de fois qu'on utilisait les produits par tranche de 24 heures, par sept pour avoir le résultat sur une semaine, par 52 sur un an. Un temps incroyable de gagné. Dans la balance temps gagné avec Tefal et temps perdu avec Microsoft, le bilan était en défaveur de Billou. Mais on devrait toujours raisonner de la sorte. Un démarrage d'OS en huit secondes, c'est bien. Ça implique un investissement, un disque SSD au minimum (je n'ai pas essayé l'OS avec un disque classique) et peut-être un nouvel ordi. Mais malgré mon attachement absolu au PC, en six ans d'Eurogamer, je ne vous ai jamais conseillé l'achat d'un nouvel ordi pour un nouveau jeu ou pour une nouvelle carte graphique. Je vous ai toujours dit de baisser vos paramètres graphiques ! Là, le jeu en vaut la chandelle. Et puis, c'est bien de casser des habitudes vieilles de 18 ans. En espérant que ma femme ne lise pas ce texte, vu que je suis marié avec elle depuis à peu près la même durée.

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