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Haute-Marne
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L'église
de Vignory est un exemple remarquable d'architecture préfigurant le style
roman. C’est l’un des rares édifices du nord de la France du tout début
de l’ère romane qui a traversé l’histoire sans avoir subi de
profonds remaniements, à l’exception de l’ajout, aux XV-XVIe siècles,
de cinq chapelles ouvrant sur le bas-côté sud de l’édifice.
La
construction de ce bâtiment doit être mise en relation avec la fondation
d’un collège de chanoines par Hugues de Breteuil, en 1032, à la
demande de Gui, sire de Vignory.
La
nef a été élevée au cours de la première moitié du XIème siècle
alors que le chevet fut édifié entre 1050 et 1060 environ. Par une
charte datée de cette époque, Roger, sire de Vignory, donne à
l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon l’église nouvellement construite et
consacrée à Saint-Etienne par l’évêque de Langres, Hardouin de
Tonnerre. |
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Lorsque
le visiteur franchit le portail de l’église, il est surpris par l’étonnante
clarté qui règne à l’intérieur. Du seuil, il embrasse du regard la
nef centrale à claire-voie, l’arc diaphragme ajouré, le chœur et les
colonnes du déambulatoire. Une volée de marches permet de descendre dans
la nef charpentée à 9 travées. C’est une des premières églises à
posséder une nef en élévation à trois niveaux.
De grandes
arcades en plein cintre à hauteur variable retombent sur des piliers
quadrangulaires. Elles sont surmontées par l’étage à claire-voie
composé de baies géminées séparées par des piliers de section carré
qui ouvrent directement sur les bas-côtés. L’étage supérieur est
percé de baies en plein cintre, une par travée, assurant l’éclairage
de la nef principale. Le rapport entre les pleins et les évidements des
murs d’élévation confère une certaine légèreté à ce grand
vaisseau.
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L'église
de Vignory ne possède pas de transept ; la nef et le chœur se succèdent
sans transition. Un arc diaphragme percé de sept baies sur deux niveaux
(5 + 2) en marque la séparation. Le chœur
à deux travées est encadré de bas-côtés voûtés.
L’édifice
se prolonge par un chevet à déambulatoire avec trois chapelles
rayonnantes. Les arcades de l’hémicycle prennent naissance à même le
sol. L’architecte a choisi d’alterner les piliers quadrangulaires et
les colonnes.
L’édifice
se prolonge par un chevet à déambulatoire avec trois chapelles
rayonnantes. Les arcades de l’hémicycle prennent naissance à même le
sol. L’architecte a choisi d’alterner les piliers quadrangulaires et
les colonnes. |
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Les
deux colonnes centrales sont surmontées de chapiteaux sculptés en méplat.
Sur les quatre faces du premier, deux lions stylisés s’affrontent de
part et d’autre d’un arbre-palmette. Il s’agirait, selon E.
Vergnolle, d’un emprunt aux motifs de tissus orientaux. L’autre
chapiteau accueille sur les quatre faces de sa corbeille un superbe lion
stylisé avec l’inscription LEO. Sur l’une des faces, l’inscription
figure en écriture spectrale.
Le
traitement des murs autour du déambulatoire marque une évolution par
rapport au traitement de la nef. Ici, le maître d’œuvre module les
espaces en utilisant pour alléger la structure, l’arcature aveugle et
en encadrant les ouvertures par d’élégantes colonnettes. |
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Le
décor sculpté fait son apparition dans l’église de Vignory sous forme
de frises et de chapiteaux traités en méplat. Outre les deux chapiteaux
du déambulatoire, les piliers supportant les grandes arcades sont décorés
d’une frise à motifs géométriques.
A
l’étage à claire-voie, chaque baie est séparée en deux par une
courte colonne surmontée d’un chapiteau massif sculpté. Le traitement
iconographique se réduit essentiellement à des motifs géométriques ou
végétaux. Néanmoins, on note déjà l’apparition de l’animal,
toujours représenté par paires affrontées, lions ou oiseaux. Ce sont
les prémices du bestiaire roman.
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