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LE GIBUS : La Machine a Danser !
 
Dans la cabine bondée, Paul Johnson jubile.A peine sorti de studio, Thomas Bangalter est venu lui apporter en personne le test pressing du dernier Daft Punk.
Sous le Turbo Sound system chauffé à blanc, le dance floor exulte tandis que Josh Wink et Ian Pooley dansent, anonymes, parmi les aficionados house parisiens.
Au Gibus, ce genre d'instant magique est courant, et fait partie de la tradition du club. Quelle autre salle à Paris pourrait se vanter d'avoir recu James Brown et Chuck Berry, les Sex Pistols et Iggy Pop, les Rita Mitsouko et la Mano Negra, Bob Sinclar et Daft Punk ?
Depuis 1967, cette salle mythique a su marier exigence musicale pointue et un flair pour découvrir les nouveaux talents. Le Gibus est un club aussi mythique de le Marquée à Londres ou le CBGB à New York ...
 
GENERATION PUNK
 
Fondé en 1967, le Gibus est à l'origine un lieu polyvalent, à la fois pizzeria, salle de concert et boite de nuit. La fin des années 60 et le début des 70's groovent allègrement sur fond de twist, de rythm'n'blues et de rock'n'roll. En 1977, la déferlante punk fait crisser les dents des bourgeois, et le Gibus accueille cette nouvelle génération de provocateurs imbibés de bières et d'idéaux révolutionnaires.

Patrick Eudeline, journaliste et musicien, évoque comment il a lancé ses premières soirées au Gibus. Après maintes tractations, ( le boss ) ne pense vraiment pas que les groupes punk vont remplir sa boite, mais il me fait confiance en me donnant un pourcentage sur les entrées. C'est bourré tous les soirs! Tous les punks parisiens viennent nous écouter et pour découvrir Contingent Anonyme, Man Ray, Métal Urbain En deux mois, devient le lieu ! (extrait de Nos Années de Punk de Christian Eudeline ).

Quant à Alain Pacadis, ce futur chroniqueur du Palace, raconte dans Libération ( 9 février 1977 ): A 24 h 30, concert d'Asphalt Jungle au Gibus. Toute la scène punk parisienne est rassemblée et applaudit un rock, déluge de sons overdosés qui, quelque fois, n'ont plus rien à voir avec la musique. Il y a autant de différence entre le punk-rock en 1977 et le rock classique qu'entre une toile abstraite de Mondrian et un Léonard de Vinci. Tous les plus grands groupes, jusqu'aux Sex Pistols, aux Clash et à Siouxsie and the Banshees monteront sur la scène du Gibus dans une ambiance de pogo généralisé.
 
VAUDOU ET FRENCH ROCK
 
Le rituel est presque immuable. Chaque soir, on vient dans le temple du rock'n'roll avaler une pizza dans une ambiance proche de la cantine de prison & raquo; plaisante Monsieur Taieb, le propriétaire. Monsieur Fernand veille à la tenue de la salle et mettra une tannée mémorable à Jacques Higelin, qui avait eu le malheur de mettre les pieds sur la table. Sur scène par contre, c'est le laisser-aller total.

Le jazzman avant-gardiste Sun Ra invite 40 musiciens et sacrifie des poulets sur fond d'incantations vaudou, Nina Hagen pique des crises d'hystéries, le très pincé Garfunkel reste à la porte de ce temple du rock car il trouve qu'il y a trop de fumée. Quand à Catherine Ringer des Rita Mitsouko, elle se sent tellement chez elle au Gibus qu'elle n'hésite pas à balancer ses vieux tampax dans le public !
Durant toutes les années 80, la nouvelle scène rock francaise défile, Taxi Girl, Téléphone, Indochine, Les Négresses Vertes, la Mano Negra, etc...
 
ELECTRONIC BABY
 
Au milieu des années 90, le Gibus s'ouvre à la nouvelle génération électronique. Des armées de drag hystériques et champagnisées des Nuits Blanches aux battles de DJs improvisées de House Sound ( Romanthony versus Steve Silk Hurley pour n'en citer qu'une ), des sets prestigieux de Masters At Work ou Kerry Chandler aux a capella survoltés de divas nommées Jocelyn Brown, Barbara Tucker ou Ce Ce Peniston ( soirée Smooth Touch ) le Gibus s' est imposé comme un nouvel eldorado du clubbing parisien. Tremplin de la French Touch, caisse de résonance d'une nouvelle génération de DJs venus de Chicago, Berlin, Londres ou New York, l'ex club de rock invincible a su négocier avec brio le virage des années techno pour devenir, après avoir été celle du rock et du punk, la mémoire vive de la génération électronique.
 
HIP HOP DONT STOP
 
Hiver 2003. SilK, alors attaché de presse du Gibus, fait un scandale dans les bureaux. Pour son anniversaire, il veut une soirée 100% hip hop et RnB, et il n'est pas prèt à négocier. La première soirée Party Up est est lancée. Succès immédiat. Le Turbo Sound system du Gibus, qui a vu défilé le who's who du rock et de la musique électronique, tremble désormais sous les infra-basses des prod de Timbaland, neptunes, Rockwilder et autres Lil Jon.

Depuis, sous la houlette de Big Jourvil, toute la mafia des DJs français est venu brûler les MK2 du club de République. Car comme toujours, le Gibus ne fait pas les choses à moitié. Dj Cut Killer, Dj Abdel, Dj Cutee B, Dj Dee Nasty Dj Lbr pour ne citer que les plus célèbres ont prouvé que l'ex-temple rock et techno était devenu le repère incontournable de la génération bling bling. Depuis, chaque week end, les soirées Candy Club, Party up, Big Pimpin, Hard level, Playtime, ou Get Crunk font groover tous les b-boys et les fly-girls de la capitale. Parmi les anonymes, on peut parfois croiser Lord Kossity, Booba, Mokobé, Krys, La Fouine, Patson, Sniper ou encore Admiral T... Une génération d'artistes fidèle à la vibe authentique du Gibus vient s'éclater sur un son sans concession, et parfois improviser un jam sur scene, pour le plus grand plaisir du public. Que l'ambiance soit East Coast, West Coast, Dance Hall ou Dirty South, 40 ans après les premières guitares rock, , le club légendaire de République est toujours in the mix. Toutes les nuits , l'histoire continue..
 
DJS QUI ONT MIXE AU GIBUS (liste non exhaustive)
 
André
Angel Moraes
Antoine Clamaran
Bibi
Boris Dlugosh
Bob Sinclar
Cassius
Consteapated Monkey
Camacho
Carl Craig
Cevin Fisher
Charles Schilling
Claudio Cocoluto
Daft Punk
Dan ghenacia
David Chong
Demon
Derrick Carter
DJ Falcon
DJ Funk
DJ James
DJ Pierre
DJ Q
DJ Wild
Djulz
Farley Jack Master Funk
Fabrice Dayan
Fiat Lux
Gant Mann
Gemini
Gene farris
Goldfinger
Greg Gauthier
Gregory
Guy Man
Ivan Smagghe
Kimo
Kevin O.N.Y.L. Kojak
Kair
Kerri Chandler
Junior Sanchez
Joe Negro
Lucy Luck
Marc Anthony
Mark Farina
Mark Grant
Marshall Jefferson
Mike Dunn
Nick Nice
Paul Trouble Anderson
Patrick Vidal
Paul johnson
Phunky Data
Poska
Princess Julia
Robbie Riviera
Roy Davis junior
Romanthony
Roussia
Rythm
Spooky
Stacey Kid
Stephan Mandrax
Stéphane Pompougnac
Steve Silk Hurley
Sneak
Superfunk
Sven Love
Tasty Tim
Teddy Douglas
Terry Hunter
Tonka
Troublemen
Thomas Bangalter
Victor Simonelli
 
QUELQUES LIVE HOUSE AU GIBUS
 
Adeva
Barbara Tucker
Byron Stingily
Ce Ce Peniston
Crystal Waters
Dajae
Harddrive 2000
Jocelyn Brown
Kathy Brown
Kenny Bobien
Liza Milet
Mickael Protor
Mandel Turner
Ron Caroll ( Superfunk)
Ultra Naté