INFORMATION GÉNÉRALE
SYNODALE
I
INTRODUCTION AU SYNODE DES ÉVÊQUES
Le Synode des Évêques est une institution
permanente établie par le Pape Paul VI, le 15 septembre 1965, en
réponse au désir exprimé par les Pères du Concile Vatican II de
maintenir vivant l'esprit engendré par l'expérience conciliaire.
À proprement parler, le mot “synode” vient de deux mots grecs: syn
qui signifie «ensemble», et hodos qui signifie “chemin” ou “marcher
ensemble”. Un Synode est une rencontre ou une assemblée religieuse à
laquelle les évêques, rassemblés autour du Saint-Père, ont la
possibilité d’interagir les uns avec les autres ainsi que de
partager les informations et les expériences, dans la commune
recherche de solutions pastorales qui puissent avoir une validité et
une application universelles. Le Synode se définit, généralement,
comme une assemblée d’évêques représentant l’épiscopat catholique,
et ayant le devoir d’aider le Pape à gouverner l’Église universelle
en remettant leurs avis. Le Pape Jean-Paul II a désigné le Synode
comme “une expression particulièrement féconde et un instrument de
la collégialité des évêques” (Discours au Conseil de la
Secrétairerie du Synode des Évêques, le 30 avril 1983: L’Osservatore
Romano, 1º mai 1983).
Avant même le Concile Vatican II, grandissait l’idée d’une structure
qui pourrait fournir aux évêques le moyen d’assister le Pape, d’une
manière qui serait à préciser, dans le gouvernement de l’Église
universelle.
Son Éminence le Cardinal Silvio Oddi, alors Archevêque et Pro-Nonce
Apostolique en République Arabe Unie (Égypte), proposait, le 5
novembre 1959, d’établir un organisme central de gouvernement de l’Église
ou, selon ses propres termes, “un corps consultatif”. Il déclarait:
“On se plaint, en beaucoup d’endroits dans le monde, de ce que l’Église
n’ait pas, en plus des Congrégations Romaines, un organisme
consultatif permanent. Aussi, une sorte de ‘Concile en miniature’
devrait-il être établi, comprenant des représentants de toute l’Église
qui se réunirait périodiquement, ne fut-ce qu’une fois par an, pour
discuter des problèmes majeurs, et pour suggérer de nouvelles pistes
possibles dans les tâches s’imposant à l’Église. Il en irait de cet
organisme pour l’Église tout entière comme il en va des Conférences
épiscopales pour une partie ou la totalité de la hiérarchie d’une ou
de plusieurs contrées. D’autres organismes, tel le C.E.L.AM. (la
Conférence épiscopale pour l’Amérique Latine), déploient toutes
leurs activités au profit de tout un continent”.
Le 22 décembre 1959, Son Éminence le Cardinal Bernardus Alfrink,
Archevêque d’Utrecht, écrivait: “En termes clairs, le Concile
proclame que le gouvernement de l’Église universelle est, de droit,
exercé par le collège des évêques avec le Pape à sa tête. Il s’ensuit
qu’en un sens chaque évêque pris individuellement est responsable du
soin de l’Église universelle, et que, par ailleurs aussi, tous les
évêques participent au gouvernement de l’Église universelle. Cela
peut se faire non seulement par la convocation d’un Concile
oecuménique, mais aussi par la création d’institutions nouvelles.
Peut-être un conseil permanent d’évêques particulièrement qualifiés,
choisis dans toute l’Église, pourrait-il remplir une fonction
législative en union avec le Souverain Pontife et les cardinaux de
la Curie Romaine. Les Congrégations Romaines ne garderaient alors
qu’un pouvoir consultatif et exécutif”.
Cependant, ce fut le Pape Paul VI qui donna force à ces idées, alors
qu’il était encore Archevêque de Milan. Dans un discours commémorant
la mort du Pape Jean XXIII, il évoquait une “collaboration
permanente de l’épiscopat, qui n’est pas encore en exercice et qui
serait à la fois personnelle et unifiante. À l’organisme constitué
en vue de cette collaboration serait donnée la responsabilité de
gouverner l’Église”. Élu Pape, il revint fréquemment sur l’idée de
la collaboration à l’intérieur du corps épiscopal - les évêques en
union avec le successeur de Saint Pierre - dans une allocution à la
Curie Romaine (21 septembre 1963), puis à l’ouverture de la deuxième
Session du Deuxième Concile du Vatican (29 septembre 1963), et, de
nouveau, lors de sa clôture (4 décembre 1963).
Finalement, à la fin du discours inaugural de la dernière Session du
Concile Vatican II (14 septembre 1965), Paul VI lui-même rendit
publique son intention d’établir le Synode des Évêques, en ces
termes: “Cela Nous est une joie d’annoncer que va être institué,
selon le souhait de ce Concile, un ‘Synode des Évêques’, constitué
d’évêques nommés en majorité par les Conférences épiscopales, avec
notre approbation. Ce Synode sera convoqué par le Souverain Pontife,
selon les besoins de l’Église, afin d’apporter ses avis et son
concours, quand le bien général de l’Église paraîtra l’exiger. Il
Nous semble inutile d’insister sur les grands avantages que cette
collaboration de l’épiscopat doit apporter au Saint-Siège et à l’Église
tout entière, et sur l’utilité qui pourra en résulter en particulier
pour le travail quotidien de la Curie Romaine, à laquelle Nous
devons tant de reconnaissance pour son aide très efficace et dont
Nous avons constamment besoin, Nous aussi, comme les évêques dans
leurs diocèses, pour pouvoir faire face aux tâches de Notre mission
apostolique. Dès que possible, des indications et des normes seront
portées à la connaissance de cette assemblée. Mais Nous Nous sommes
fait un honneur et un plaisir de vous donner cette annonce sommaire,
pour vous marquer personnellement une fois de plus Notre confiance,
Notre estime, et la fraternité qui nous unit. Nous plaçons sous la
protection de la Bienheureuse Vierge Marie cette belle innovation si
pleine de promesses”.
Le lendemain matin, le 15 septembre 1965, à l'ouverture de la 128ème
Assemblée Générale, Son Excellence Mgr Pericle Felici, Secrétaire
Général du Concile, annonçait la promulgation du Motu proprio
Apostolica sollicitudo qui instituait officiellement le Synode des
Évêques.
La caractéristique principale du Synode des Évêques est d’être au
service de la communion et de la collégialité des évêques du monde
avec le Saint-Père. Il n’est pas un simple organisme avec une
compétence limitée comme c’est le cas pour les Congrégations et les
Conseils de la Curie Romaine. Au contraire, il a une compétence
entière pour traiter de n’importe quel sujet en accord avec la
procédure fixée par le Saint-Père dans la lettre de convocation. Le
Synode des Évêques, avec la Secrétairerie Générale qui en est sa
structure permanente, ne fait pas partie de la Curie Romaine et ne
dépend pas d’elle ; il est subordonné directement et uniquement au
Saint-Père, avec lequel il est associé dans le gouvernement
universel de l’Église.
Bien que le Synode des Évêques soit une institution permanente, ses
fonctions et sa collaboration concrète ne le sont pas. En d’autres
termes, le Synode des Évêques se réunit et entre en fonction
uniquement quand le Saint-Père estime nécessaire ou opportun de
consulter l’épiscopat qui, lors d’une Assemblée synodale exprime «
son opinion sur des sujets très importants et sérieux » (Paul VI,
Discours aux Cardinaux, 24 juin 1967). Chaque Assemblée synodale
manifeste le caractère collégial que l’épiscopat peut présenter au
Saint-Père. Par l’acceptation de la part du Saint-Père des avis ou
des décisions d’une Assemblée donnée, l’épiscopat exerce une
activité collégiale qui s’approche mais ne s’identifie pas à celle
d’un Concile œcuménique. Ceci est le résultat immédiat de divers
facteurs : la garantie d’une représentation de tout l’épiscopat, la
convocation par le Saint-Père et « l’unité de l’épiscopat [qui],
pour que celui-ci soit un, [exige…] qu’il y ait un Chef du Collège »
(Jean-Paul II, Pastores gregis, 56), qui est le premier dans l’ordre
épiscopal.
II
NOTES SUR LA MÉTHODOLOGIE SYNODALE
Pour pouvoir accomplir sa mission, le Synode des
Évêques travaille selon une méthodologie fondée sur la notion de
collégialité, laquelle caractérise le processus synodal dans toutes
ses phases: de la préparation à la conclusion de chaque assemblée.
Bref, dans cette méthode de travail s’alternent successivement l’analyse
et la synthèse, la consultation des parties intéressées et la
décision à la charge de l’autorité compétente, suivant une dynamique
de rétro-alimentation (feed-back) qui permet la vérification
continue des résultats atteints et la programmation de nouvelles
propositions dans un climat de communion collégiale.
Déjà durant l’étape préparatoire, le thème de l’assemblée synodale
est abordé collégialement. Le premier pas officiel dans ce processus
de préparation est de consulter les Patriarches, les Conférences
épiscopales, les chefs des Dicastères de la Curie Romaine, et
l’Union des Supérieurs Généraux afin que soient suggérés des thèmes
pour un Synode. Récemment, avant cette consultation on a demandé de
façon informelle aux Pères synodaux, dans les derniers jours de
l’assemblée générale ordinaire, quelle était leur préférence en la
matière. Dans les deux cas, cependant, on demande aux évêques de
garder présents à l’esprit les critères suivants:
a. que le thème ait un caractère universel, c’est-à-dire qu’il
concerne l’Église tout entière;
b. que le thème ait un caractère d'actualité et d’urgence, dans un
sens positif, c’est-à-dire qu’il soit capable de susciter des
énergies nouvelles et de faire grandir l’Église;
c. que le thème ait une visée et une application pastorale aussi
bien qu’une solide base doctrinale;
d. que le thème soit faisable, en d’autres termes, qu’il puisse
vraiment être réalisé.
Les suggestions concernant le thème - qui doivent être justifiées et
motivées de manière appropriée - sont ensuite classées, analysées et
étudiées lors d’une réunion du Conseil de la Secrétairerie Générale
du Synode. Le dit Conseil présente ultérieurement les résultats de
cette réunion, jointes à recommandations pertinentes, au Saint-Père
qui décide finalement du thème à traiter à l’assemblée synodale.
Lors de la successive réunion du Conseil est préparé un premier
projet du document de préparation, connu sous le nom de Lineamenta,
afin d’approfondir et d’expliciter le thème du Synode. La rédaction
de ce document est un travail collectif auquel prennent part non
seulement les membres du Conseil mais aussi des théologiens appelés
à collaborer en tant qu’experts en la matière traitée par
l’assemblée synodale et les membres de la Secrétairerie Générale
chargés de coordonner les divers apports. Après avoir travaillé le
texte et fait quelques retouches, le Conseil rédige une dernière
version qui sera soumise au Pape afin d’obtenir son approbation. Le
document est alors traduit dans les principales langues en usage
dans le monde et envoyé à tous les épiscopats et aux ayant-droits,
dans l'intention de susciter, au niveau local, étude, discussion et
prière en rapport avec le thème du Synode. Les Lineamenta, - d’un
mot latin qui signifie “grandes lignes” - sont un document qui, de
par sa nature, a une portée très étendue et voudrait susciter un
grand nombre d’observations et de réactions. Bien que les premiers
destinataires de ce document, ceux qui doivent le recevoir en
priorité, soient évidemment les évêques et les Conférences
épiscopales, ceux-ci ont toute liberté d'élargir leur base de
consultation. Après avoir recueilli et résumé les suggestions,
réactions et réponses aux Lineamenta, les évêques rédigent un
rapport qu’ils envoient ensuite à la Secrétairerie Générale à une
date donnée.
Ce matériel ayant été recueilli, le Conseil de la Secrétairerie
Générale du Synode, toujours avec l’aide d’experts en la matière,
procède à l’élaboration d’un deuxième document appelé Instrumentum
laboris, ou “document de travail”, qui servira de base et de point
de référence durant le débat synodal. Bien que public, ce “document
de travail” a seulement le caractère d’un texte provisoire qui fera
l’objet de discussions durant le Synode. Ce document n’est pas une
version provisoire des conclusions finales, mais seulement un texte
destiné à aider à centrer la discussion sur le sujet du Synode.
Après avoir été soumis à l’approbation du Saint-Père, le document
est traduit dans les principales langues et envoyé aux évêques ainsi
qu’à ceux qui participeront à l’Assemblée générale. Le Saint-Père a
parfois autorisé la divulgation de ce texte de façon à ce qu’il
reçoive une large circulation; ce qui est arrivé, par exemple, à
partir de 1983, dans le cas de l’Instrumentum laboris de certaines
assemblées synodales. Les évêques délégués et les autres membres
lisent le document pour se familiariser avec les matières qu'il
contient et qui seront ensuite discutées à l’assemblée synodale.
Grâce au travail de préparation au niveau des Églises locales, sur
la base des documents déjà cités - Lineamenta et Instrumentum
laboris - les Pères synodaux peuvent présenter à l’assemblée
synodale les expériences et les points de vue de chaque communauté
ainsi que les fruits des débats préliminaires des Conférences
épiscopales.
Durant l’étape de la réalisation concrète ou session générale du
Synode, il est possible de distinguer trois phases:
a. Durant la première phase, chacun des membres présente aux autres
la situation de son Église particulière. Ce riche échange d’expériences
de foi et de culture sur le thème du Synode contribue à faire
émerger une première image de la situation de l’Église, qui
nécessite toutefois d’être approfondie et affinée.
b. À la lumière de ces présentations, le Rapporteur Général du
Synode rédige une série de questions qui devront être débattues
durant la deuxième phase, quand tous les membres du Synode se
répartissent par groupes - appelés Carrefours (Circuli Minores) -
selon les diverses langues. Les rapports de chacun de ces groupes
sont lus en assemblée plénière. En cette occasion, les Pères
synodaux peuvent demander des éclaircissements sur les thèmes
exposés et faire leurs commentaires.
c. En une troisième phase, les Carrefours cherchent à formuler des
suggestions et des observations sous une forme précise et définie de
sorte que, dans les derniers jours, l’assemblée puisse procéder au
vote de propositions concrètes. Le travail initial des Pères
synodaux, réunis en Carrefours, débouche sur la formulation de
différentes propositions sur la base de la discussion dans la Salle
du Synode et sur les Rapports des Carrefours. Dans les Carrefours,
les Pères synodaux peuvent voter sur une proposition avec un
“placet” (oui, accepté) ou un “non placet” (non, refusé). Les
Propositions des Carrefours sont ensuite soumises au Rapporteur
Général ainsi qu’au Secrétaire Spécial et réunies dans une Liste
unifiée des propositions qui est présentée par le Rapporteur Général
en session plénière. Ensuite, les Carrefours se rencontrent à
nouveau pour discuter des propositions. C’est à ce moment-là que les
Pères synodaux peuvent soumettre leurs amendements individuels à l’attention
du Carrefour, dont le but sera de réunir l’ensemble des votes
concernant les amendements aux propositions, attendues de chaque
carrefour. Le Rapporteur Général et le Secrétaire Spécial donnent
leur avis sur ces amendements collectifs et décident si les
incorporer ou non dans la Liste finale des propositions, ce qui
dépend de leur décision, et en cas de refus, ils doivent en donner
la motivation dans un document appelé Étude des amendements. La
Liste finale des propositions est ensuite présentée en session
plénière, puis soumise au vote de chaque Père synodal qui peut
décider en faveur ou contre la proposition.
Au terme d’une Assemblée générale du Synode, le Secrétaire Général
classe tout le matériel dans les archives de la Secrétairerie
Générale et rédige le Rapport final sur les travaux synodaux
accomplis pour le remettre au Saint-Père. En ce qui concerne le
document final de l’assemblée synodale, il n’existe pas de norme
pré-établie. À la fin des trois premières Assemblées synodales (les
assemblées générales ordinaires de 1967 et de 1971, l’Assemblée
générale extraordinaire de 1969) leurs conclusions, ainsi que leurs
recommandations relatives aux problèmes soulevés, furent remises à
l’attention du Saint-Père. Par ailleurs, après la Troisième
Assemblée Générale Ordinaire de 1974, ce fut le Saint-Père lui-même
qui, prenant en considération les propositions approuvées et les
relations finales, rédigea l’Exhortation Apostolique “Evangelii
nuntiandi”. Le même processus se répéta pour les autres Assemblées
générales ordinaires. (1977, 1980, 1983, 1987, 1990, 1994, 2001)
auxquelles sont associées les Exhortations Apostoliques suivantes,
soit respectivement Catechesi tradendæ, Familiaris consortio,
Reconciliatio et pænitentia, Christifideles laici, Pastores dabo
vobis, Vita consecrata et Pastores gregis. À la conclusion de
l’Assemblée Spéciale pour l’Afrique (1994), le Saint-Père a
promulgué l’Exhortation Apostolique Post-synodale Ecclesia in Africa
qui obtient de bons résultats en encourageant la réflexion et des
initiatives pastorales sur ce continent. En mai 1997, l’Exhortation
Apostolique Post-synodale de l’Assemblée Spéciale pour le Liban
(1995), Une espérance nouvelle pour le Liban, fut publiée lors d’une
visite papale au Liban comme partie intégrante de la phase de
célébration de l’Assemblée Spéciale. Le 23 janvier 1999, l’Exhortation
Apostolique Post-synodale Ecclesia in America a été promulguée par
le Saint-Père au sanctuaire de Notre-Dame de Guadeloupe, au Mexique.
Le 6 novembre 1999, l’Exhortation Apostolique Post-synodale Ecclesia
in Asia était signée par le Saint-Père à Delhi, en Inde. Puisque le
Saint-Père, en raison de sa santé, ne pouvait voyager jusqu’en
Océanie, l’Exhortation Apostolique Post-synodale Ecclesia in Oceania
fut publiée le 22 novembre 2001 avec une cérémonie durant laquelle
le Saint-Père envoya électroniquement le document à toutes les
Églises particulières de l’Océanie, devenant ainsi le premier
document pontifical transmis par internet. Le 28 juin 2003, l’Exhortation
Apostolique Post-synodale Ecclesia in Europa fut signée par le
Saint-Père durant la célébration des Vêpres en la Basilique Saint
Pierre.
Depuis le Synode de 1987, le Conseil de la Secrétairerie Générale et
le Secrétaire Général ont été impliqués collégialement dans le
processus qui porte à la publication de l’exhortation post-synodale,
le document papal né du Synode. Il est intéressant de suivre l’histoire
et le développement de ces Conseils.
Entre la deuxième et la troisième assemblée synodale, un Conseil
consultatif pour la Secrétairerie Générale a été formé, composé de
12 évêques élus et de 3 personnes nommées par le Pape. Un tel
Conseil s’est réuni pour la première fois du 12 au 15 mai 1970 pour
faciliter la communication avec les Conférences épiscopales et pour
élaborer l’ordre du jour de l’assemblée suivante. Après cette
réunion, une consultation générale des évêques du monde entier s’est
tenue sur les thèmes proposés pour les futures assemblées (cette
consultation commence maintenant les derniers jours d’une assemblée
générale ordinaire).
Depuis lors, les conseils ordinaires de la Secrétairerie Générale,
élus par chaque synode en prenant en considération la préparation du
prochain Synode, sont devenus une structure permanente de la
Secrétairerie Générale:
- IIº Conseil Ordinaire (6 novembre 1971 - 27 septembre 1974);
- IIIº Conseil Ordinaire (26 octobre 1974 - 30 septembre 1977);
- IVº Conseil Ordinaire (29 octobre 1977 - 26 septembre 1980);
- Vº Conseil Ordinaire (25 octobre 1980 - 29 septembre 1983);
- VIº Conseil Ordinaire (29 octobre 1983 - 1 octobre 1987);
- VIIº Conseil Ordinaire (30 octobre 1987 - 30 septembre 1990);
- VIIIº Conseil Ordinaire (28 octobre 1990 - 2 octobre 1994);
- IXº Conseil Ordinaire (29 octobre 1994 - 25 avril 2001);
- Xº Conseil Ordinaire (26 octobre 2001 - 2 octobre 2005).
Avec la tenue des assemblées synodales continentales ou régionales,
le Saint-Père a décidé de constituer durant les assemblées spéciales
des Conseils Post-Synodaux par élection et désignation papale. En
conséquence, outre le conseil ordinaire, la Secrétairerie Générale
compte les Conseils Post-Synodaux suivants depuis leur date de
constitution:
- Conseil Post-Synodal pour les Pays-Bas (31 janvier 1980);
- Conseil Post-Synodal pour l’Afrique (8 mai 1994);
- Conseil Post-Synodal pour le Liban (14 décembre 1995);
- Conseil Post-Synodal pour l’Amérique (12 décembre 1997);
- Conseil Post-Synodal pour l’Asie (14 mai 1998);
- Conseil Post-Synodal pour l’Océanie (11 décembre 1998);
- Conseil Post-Synodal pour l’Europe II (22 octobre 1999).
De même, dans la préparation d’une assemblée spéciale, le Saint-Père
a nommé un groupe d’évêques, principalement du continent et de la
région pris en considération, pour constituer des Conseils
Pré-Synodaux. Ces conseils se déroulent à partir de la date de la
convocation jusqu’au premier jour de l’assemblée synodale. Par
conséquent, voici la liste des Conseils Pré-Synodaux passés, de
cette catégorie, avec leur date de déroulement:
- Conseil Pré-Synodal pour l’Afrique (6 janvier 1989 - 10 avril
1994);
- Conseil Pré-Synodal pour le Liban (24 janvier 1992 - 26 novembre
1995);
- Conseil Pré-Synodal pour l’Amérique (12 juin 1995 - 16 novembre
1997);
- Conseil Pré-Synodal pour l’Asie (10 septembre 1995 - 19 avril
1998);
- Conseil Pré-Synodal pour l’Océanie (7 juin 1996 - 22 novembre
1998);
- Conseil Pré-Synodal pour l’Europe II (9 février 1997 - 1 octobre
1999).
Comme on peut l’observer, la méthodologie collégiale est mise en
oeuvre dès le commencement (pour le choix du thème), durant la
préparation (pour l’approfondissement du thème au moyen des
Lineamenta), durant la célébration de l’assemblée synodale
proprement dite, jusqu’à la publication du document qui est le fruit
et le couronnement du Synode lui-même. Ainsi, on peut dire que le
Synode agit comme un organisme collégial au moyen duquel, en un
premier temps, sont prises en considération les expériences de foi
et de vie des communautés chrétiennes, puis durant la session
plénière ces éléments sont synthétisés et éclairés à la lumière de
la foi, et enfin, dans un esprit de communion, des propositions sont
formulées. Celles-ci, sous l’autorité du Saint-Père qui est source
d’unité dans l’Église, retournent aux Églises particulières comme le
sang oxygéné qui vivifie les artères du corps humain.
Pour que cette méthodologie collégiale puisse rendre explicites
toutes ses potentialités, il est indispensable qu’existe un esprit
de collaboration désintéressée de la part de toutes les parties
appelées à intervenir dans la préparation de l’assemblée synodale et,
en particulier, des Conférences épiscopales qui réunissent les
Pasteurs des Églises où la foi du Peuple de Dieu se fait sentir dans
toute sa richesse et vigueur. Le principal mode de participation
collégiale des Conférences épiscopales se concrétise dans les
réponses au questionnaire des Lineamenta. Plus grand est le nombre
de Conférences épiscopales qui répondent, plus grande est la
richesse et la variété des éléments qui, reflétant fidèlement la vie
des Églises locales, constituent de valides points de référence pour
l’élaboration de l’Instrumentum laboris et, par conséquent pour le
débat dans la Salle du Synode.
III
SOMMAIRE DES ASSEMBLÉES SYNODALES
Un Conseil pour la Secrétairerie Générale fut
constitué entre la seconde et la troisième assemblée synodale. Il
comprenait 15 évêques, dont 12 étaient élus et 3 désignés par le
Pape. Ce conseil se réunit pour la première fois du 12 au 15 mai
1970 dans l’intention de faciliter la communication avec les
Conférences épiscopales et d’établir le programme de la future
Assemblée. Après cette réunion, commença une consultation générale
des évêques du monde entier, en vue de suggérer les thèmes des
futures Assemblées. Cette consultation commence maintenant durant
les derniers jours d’une assemblée synodale. Depuis lors, le conseil
de la Secrétairerie Générale, élu dans chaque Synode en vue de
préparer le Synode suivant, fait partie, pour ainsi dire, de la
physionomie de la Secrétairerie Générale.
3. IIº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 30 septembre - 6 novembre 1971 (la plus longue à ce jour)
Participants: 210
Thème: “Le sacerdoce ministériel et la justice dans le monde”
Au cours de leurs débats, les Pères synodaux louèrent les prêtres du
monde entier pour leur dévouement dans leur ministère de la Parole
et des sacrements, comme aussi pour leur travail pastoral dans l’apostolat.
Ils prêtèrent attention, en même temps, aux différentes difficultés
rencontrées par les prêtres dans leur ministère.
En outre, les Pères synodaux traitèrent de la justice, en soulignant
la nécessité de mettre l’Évangile en rapport avec les circonstances
actuelles à l’échelle mondiale ou simplement locale. D’où le
programme en huit points qu’ils esquissèrent pour une action
internationale et les recommandations qu’ils firent pour que l’Église,
au niveau local, encourage l'éducation et la collaboration
oecuménique dans le domaine de la justice.
4. IIIº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 27 septembre - 26 octobre 1974
Participants: 209
Thème: “L’évangélisation dans le monde moderne”
À cette Assemblée, les évêques soulignèrent de nouveau le caractère
essentiellement missionnaire de l'Église, et le devoir de chaque
membre de l'Église de rendre témoignage au Christ dans le monde. En
référence à cela, la question de la “libération”, alors en vogue,
fut liée à l’œuvre de l'évangélisation, puisque celle-ci cherche à
libérer tout peuple et toute personne du péché. Les recommandations
et propositions des évêques furent soumises au Pape et furent
utilisées dans la rédaction de l’Exhortation Apostolique “Evangelii
nuntiandi” du 8 décembre 1975.
5. IVº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 30 septembre - 29 octobre 1977
Participants: 204
Thème: “La catéchèse en notre temps”
Les Pères synodaux prêtèrent une attention particulière à la
catéchèse des enfants et des jeunes. Ils présentèrent au Pape une
série de 34 propositions et plus de 900 suggestions sur le thème en
question. Six grands sujets étaient abordés dans ces propositions:
l’importance du renouveau catéchistique, la nature de la véritable
catéchèse, les personnes impliquées dans la catéchèse, la nécessité
d’une catéchèse permanente pour tous les chrétiens, les moyens ou
les chemins de la catéchèse et les points de vue particuliers
concernant cette dernière.
A cette occasion et pour la première fois, les Pères synodaux
publièrent une déclaration synodale intitulée Message au Peuple de
Dieu. Dans ce message, ils confirmèrent que le Christ est le centre
du salut et donc de la catéchèse. Ils soulignèrent en même temps que
tous les chrétiens ont la responsabilité de porter le Christ au
monde.
Peu de temps après la conclusion de ce synode, le Pape Jean-Paul II
publia l’Exhortation Apostolique “Catechesi tradendae” du 17 octobre
1979, qui utilisa un grand nombre de réflexions et de propositions
des Pères synodaux.
6. Synode Particulier pour les Pays-Bas
En session: 14 - 31 janvier 1980
Participants: 19
Thème: “La situation pastorale dans les Pays-Bas”
Le “Synode Particulier pour les Pays-Bas”, également appelée “Synode
Néerlandais”, est, selon le Code révisé de Droit Canon (cf. canon
345) promulgué successivement en 1983, la Première Assemblée
Spéciale du Synode des Évêques. Cette Assemblée synodale s'est tenue
au Vatican et a traité du concept de mystère de la communion de l’Église
tel qu’il ressort du Concile Vatican II, et de ses conséquences
pratiques, tant au niveau local qu’universel, en se concentrant sur
l’image de l’évêque comme Maître de la Foi et Pasteur des âmes, dans
son diocèse et au sein de la Conférence épiscopale. Dans ses
conclusions, l’assemblée adopta des résolutions concernant le
sacerdoce ministériel, la vie religieuse, la participation des laïcs
à la mission de l’Église, les sacrements, l’Eucharistie et la
Confession, la liturgie, la catéchèse et l’oecuménisme, le tout
fondé sur les enseignements du Concile Vatican II. Un Conseil du
Synode, spécialement constitué à la fin de cette Assemblée synodale,
se réunit de façon périodique avec la Secrétairerie Générale pour
poursuivre l’évaluation de la situation pastorale et promouvoir la
mise en oeuvre des résolutions du Synode. Bien que techniquement
toujours en activité, ce Conseil ne s’est plus réuni depuis les
10-11 novembre 1995.
7. Vº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 26 septembre - 25 octobre 1980
Participants: 216
Thème: “La famille chrétienne”
Ce Synode réaffirma l’enseignement de l’Église sur l’indissolubilité
du mariage et sur les assertions de l’Encyclique Humanae vitae. Au
cours de leur travail, les évêques produisirent un message écrit
intitulé “Message aux familles chrétiennes dans le monde moderne” et
proposèrent une “Charte des Droits de la Famille” que le Pape
Jean-Paul II promulgua plus tard, le 22 octobre 1983. Le Pape publia
également l’Exhortation Apostolique “Familiaris consortio” du 22
novembre 1981, fruit de la discussion et des propositions de
l’assemblée.
8. VIº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 29 septembre - 29 octobre 1983
Participants: 221
Thème: “La Réconciliation et la Pénitence dans la Mission de l’Église”
L’assemblée synodale et le thème traité coïncidèrent avec l’Année
Sainte extraordinaire proclamée par le Saint-Père pour commémorer la
1950e année de la Rédemption du monde par la mort du Christ. Durant
l’assemblée, les Pères synodaux discutèrent des questions concernant
le thème choisi, en soulignant la nécessité d’appliquer les fruits
de la rédemption du Christ à la vie de tout homme et, par conséquent,
de la société. Dans un document publié par l’assemblée, les Pères
synodaux appelèrent le monde à la “réconciliation” et proclamèrent
“l’Église, sacrement de réconciliation et signe de la miséricorde de
Dieu pour le pécheur”. Les travaux des Pères synodaux durant ce
Synode servirent de base pour l’Encyclique Apostolique Post-Synodale
“Reconciliatio et paenitentia” du 2 décembre 1984, qui, pour la
première fois, fut désignée comme document “post-synodal”.
9. IIº Assemblée Générale Extraordinaire
En session: 24 novembre - 8 décembre 1985
Participants: 165
Thème: “Le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile
Vatican II”
Cette assemblée synodale fut spécialement convoquée par le Pape
Jean-Paul II pour commémorer le vingtième anniversaire du Concile
Vatican II et évaluer le niveau de renouveau de l’Église.
Conformément à son statut, ce Synode rassembla tous les Présidents
des plus de 100 Conférences épiscopales du monde entier, ainsi que
différentes autres personnes. Les débats portèrent sur les documents
du Concile Vatican II et leur application dans l’Église à travers le
monde. Durant cette assemblée, les Pères synodaux rédigèrent un
“Rapport final” (Relatio finalis) qui fut publié à la séance de
clôture, en même temps que le Nuntius ou “Message au Peuple de Dieu”.
Répondant à la proposition des Pères synodaux de cette assemblée, le
Saint-Père a autorisé la compilation et la publication du Catéchisme
de l’Eglise Catholique, rendu public en 1992. Dans le même temps,
l’Assemblée “ … demandait une étude plus complète et plus
approfondie du statut théologique et donc par conséquent du statut
juridique des Conférences épiscopales, et surtout de la question de
leur autorité doctrinale, à la lumière du nº38 du décret conciliaire
Christus Dominus et des canons 447 et 753 du Code de Droit Canon (Rapport
final, II, C, 8,b)”. Ceci a été fait dans la Lettre Apostolique Motu
proprio de Jean-Paul II sur la nature théologique et juridique des
Conférences épiscopales (21 mai 1998), 7.
10. VIIº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 1 - 30 octobre 1987
Participants: 232
Thème: “La vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le
Monde”
Partant des concepts de la vocation (“l'être”) et de la mission (“le
faire”) dans le contexte de communion ecclésiale de Vatican II, les
évêques s'efforcèrent de mettre en lumière la nature distinctive du
fidèle laïc dans la vie de l'Église, par son partage ou sa communion
dans la sainteté, et à la tâche de l’Église d'évangéliser le monde,
en vertu de son caractère séculier. À cause du thème, ce Synode fut
marqué par la présence significative de laïcs comme auditeurs.
Quelques-uns de ceux-ci furent invités à prendre la parole à
l'Assemblée Générale et à partager leurs points de vue dans les
Carrefours; puis, pour la première fois, des laïcs, une femme et un
homme, furent désignés comme Secrétaires spéciaux adjoints. Les
données résultants de ce Synode, notamment les 54 propositions de
l’Assemblée Générale, furent utilisées pour la rédaction de l’Exhortation
Apostolique Post-Synodale “Christifideles laici” du 30 décembre
1988.
11. VIIIº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 30 septembre - 28 octobre 1990
Participants: 238
Thème: “La formation des prêtres dans les circonstances actuelles”
Prenant en considération l’oeuvre de la Deuxième Assemblée Générale
Ordinaire du Synode des Évêques (1971) qui traita théologiquement du
Sacerdoce et de ses implications pour le ministère sacerdotal, ce
Synode eut un caractère plus pastoral, focalisé sur la formation
sacerdotale et la “personne” du prêtre lui-même - qu’il soit
religieux ou diocésain - avant et après son ordination. Durant les
sessions, le consensus général des Pères synodaux, tant dans leurs
discussions que dans leur approche du sujet, fut remarquable. À la
fin du Synode, les Pères synodaux présentèrent 41 propositions au
Saint-Père qui les a utilisées, avec d’autres informations provenant
du processus synodal, pour la préparation de l’Exhortation
Apostolique Post-Synodale “Pastores dabo vobis” du 25 mars 1992.
12. Iº Assemblée Spéciale pour l’Europe
En session: 28 novembre - 14 décembre 1991
Participants: 137
Thème: “Pour que nous soyons des témoins du Christ qui nous a
libérés”
Le 22 avril 1990 durant son Voyage Apostolique en Tchécoslovaquie,
dans la ville de Velehrad, auprès de la tombe de saint Méthode,
co-patron de l’Europe avec les saints Cyrille et Benoît, le
Saint-Père annonça son désir de convoquer une Assemblée Spéciale
pour l’Europe du Synode des Évêques, afin de pouvoir discerner le
kairos de la situation découlant des grands événements historiques
qui ont eu lieu en Europe, et afin de considérer le rôle de l’Église
dans les différents efforts de renouveau et de reconstruction du
continent. La nature spéciale du Synode et la brièveté de sa
préparation requirent différentes modifications des procédures
synodales; comme par exemple, au lieu des Lineamenta et de
l’Instrumentum laboris furent préparés, un bref guide de réflexion
(Itinerarium) et une synthèse (Summarium); on appliqua des critères
spéciaux pour les délégués épiscopaux afin de permettre également
une plus grande représentation des évêques d’Europe centrale et
orientale, etc.
Un des événements les plus remarquables de la préparation, fut le
symposium pré-synodal, convoqué par le Conseil Pontifical pour la
Culture, qui réunit des intellectuels de l’Europe orientale et
occidentale pour une réflexion commune sur le thème du Synode. De la
même manière, dans un esprit oecuménique, pour la première fois des
représentants de l’Église orthodoxe et des autres principales
communions chrétiennes en Europe, ont été invités à participer à
l’assemblée synodale en tant que “Délégués fraternels”.
Les travaux de l’assemblée spéciale culminèrent avec la publication
de la Déclaration, dans laquelle les Pères synodaux présentèrent le
programme pour la nouvelle évangélisation de l’Europe et lancèrent
un appel à la solidarité universelle entre tous les citoyens
européens. Par la suite, on convoqua un groupe de membres de
l’assemblée spéciale pour étudier la meilleure façon de réaliser les
conclusions de la Déclaration. On opta pour un renforcement du
Concilium Conferentiarum Episcopalium Europae (CCEE) à la lumière
des circonstances actuelles.
13. Assemblée Spéciale pour l’Afrique
En session: 10 avril - 8 mai 1994
Participants: 242
Thème: “L’Église en Afrique et sa mission évangélisatrice vers l’an
2000: ‘Vous serez mes témoins’ (Ac. 1, 8)”
Le 6 janvier 1989, le Saint-Père annonça son intention de convoquer
une Assemblée Spéciale et désigna des membres de l’Episcopat
africain pour former une commission anté-préparatoire, qui fut
ensuite élargie en juin pour constituer le Conseil de la
Secrétairerie Générale chargé de contribuer à la préparation de
l’Assemblée synodale. En juillet 1990, à l’occasion du rassemblement
des représentants de l’Episcopat africain à Lomé, au Togo, on publia
les Lineamenta, document présentant dans ses grandes lignes le thème
du Synode, ouvrant ainsi une période de prière et de réflexion au
niveau local. Les réponses des Églises locales furent utilisées pour
la rédaction du “document de travail” de l’assemblée spéciale ou
Instrumentum laboris, rendu public en février 1993 à Kampala, en
Ouganda, lors de la neuvième Visite Pastorale du Saint-Père en
Afrique.
Avec ce document comme point de référence, les Pères synodaux
discutèrent, un mois durant, du thème général de l'Evangélisation
sous divers angles: 1. La Proclamation du Message; 2.
L’Inculturation; 3. Le Dialogue; 4. Justice et Paix; 5. Les Moyens
de Communication Sociale.
Outre les débats profonds et vivants sur le thème durant les
différentes phases de l’activité synodale, les cérémonies
d’ouverture et de clôture incorporant de nombreux éléments de
traditions liturgiques en Afrique ont constitué un moment fort de
l’Assemblée Spéciale.
La documentation de l’assemblée spéciale comprenait un long “Message
au peuple de Dieu” publié à la fin de l’assemblée spéciale et l’Exhortation
Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in Africa” du 14 septembre 1995,
signée et présentée à l’Église durant la Visite synodale faite en
Afrique par le Saint-Père, du 14 au 20 septembre 1995 dans le cadre
de la phase de célébration de l’assemblée spéciale.
Un Conseil Post-Synodal, élu par l’assemblée spéciale, continue d’apporter
son assistance à la Secrétairerie Générale. Sa tâche consiste à
évaluer l’impact et la mise en application de l’Exhortation
Apostolique Post-Synodale au niveau de l’Église locale. Le Conseil a
rédigé un rapport qui a été envoyé à tous les évêques d’Afrique, aux
chefs des Dicastères de la Curie Romaine, et aux Présidents des
Conférences épiscopales du monde entier, ainsi qu’aux autres parties
intéressées. Ce Conseil se réunit périodiquement pour vérifier la
situation, mettre à jour les données et encourager les évêques d’Afrique
dans l’application des riches contenus du document.
Le 13 Novembre 2004, au cours du Symposium des Évêques d’Afrique et
d’Europe, qui se tenait à Rome, le Pape Jean-Paul II, “accueillant
les aspirations du Conseil post-synodal”, annonça la convocation
d’une Seconde Assemblée spéciale pour l’Afrique en réponse aux
“espoirs des pasteurs africains”. Au cours de l’Audience générale du
22 juin 2005, le Pape Benoît XVI a confirmé cette décision “prise
par mon vénéré prédécesseur”. Ni la date ni le thème de cette
Seconde Assemblée spéciale n’ont été annoncés.
14. IXº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 2 - 29 octobre 1994
Participants: 245
Thème: “La vie consacrée et sa mission dans l’Église et dans le
monde”
Le 30 décembre 1991 le Saint-Père annonça la convocation d’une
assemblée synodale concernant la vie consacrée. Certains ont
interprété ce geste comme l’achèvement logique du traitement des
divers états de vie dans l’Église, commencé par les deux assemblées
ordinaires précédentes, portant respectivement sur le laïcat et le
sacerdoce. La période de prière et de réflexion qui précède
l’assemblée synodale fut particulièrement féconde, et donna lieu à
d’intenses échanges non seulement dans les instituts de vie
consacrée et dans les sociétés de vie apostolique, mais également
dans les organismes nationaux et internationaux, sans parler des
différentes initiatives individuelles et de groupe en communion avec
la hiérarchie de l’Église et les différents dicastères de la Curie
Romaine. Les Pères synodaux discutèrent d’un grand nombre d’arguments
concernant ce thème et écoutèrent attentivement les nombreuses
interventions des Auditeurs.
A signaler également la participation d’un grand nombre de Pères
synodaux appartenant aux congrégations religieuses, la nomination
d’une religieuse et d’un religieux comme Secrétaires Spéciaux
Adjoints, ainsi que le nombre très élevé de femmes et d’hommes
consacrés comme Experts et Auditeurs. L’Exhortation Apostolique
Post-Synodale “Vita consecrata” fut publiée le 25 mars 1996.
15. Assemblée Spéciale pour le Liban
En session: 26 novembre - 14 décembre 1995
Participants: 69
Thème: “Le Christ est notre espérance: renouvelés par son esprit,
solidaires, nous témoignons de son amour”
À cause des nécessités toutes particulières de l’Église au Liban,
provoquées par un conflit armé prolongé, le Saint-Père durant son
audience hebdomadaire du 6 juin 1991, a rendu public son intention
de convoquer une Assemblée Spéciale pour le Liban du Synode des
Évêques. Après quelques réunions préliminaires avec les Patriarches
des Églises Orientales résidant au Liban, un Conseil de dix membres,
représentant les six Églises catholiques sui iuris au Liban, a été
nommé en janvier 1992 pour prêter assistance dans le travail requis
par la préparation. Dans le même temps, un évêque libanais était
aussi désigné comme coordinateur “in loco”.
Les Lineamenta de l’assemblée spéciale ont été publiés le 13 mars
1993, ouvrant ainsi une phase de prière et de réflexion sur le thème
du Synode auprès des diocèses locaux et des organismes ecclésiaux au
Liban. Les réponses officielles aux questions des Lineamenta furent
incorporées dans l’Instrumentum laboris, le document de travail de
l’assemblée spéciale qui servit de point de référence au débat
synodal. Le 12 décembre, une version annotée du Code des Canons des
Églises Orientales, publiée sous les auspices du Conseil Pontifical
pour l’interprétation des Textes Législatifs, fut distribuée aux
Pères synodaux.
L’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Une nouvelle espérance pour
le Liban” fut publiée le 10 mai 1997 à l’occasion de la Visite du
Saint-Père au Liban pour la phase de célébration de l’assemblée
spéciale. Une traduction en Arabe du document, préparée par
l’Assemblée des Patriarches et des Évêques du Liban (APECL), a été
publiée par la suite en 1998. Le Conseil Post-Synodal, résultant de
cette assemblée spéciale continue ses réunions pour évaluer l’impact
et la mise en oeuvre de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale au
Liban. À ce propos, un Bilan a été préparé et envoyé en 2003 à la
hiérarchie du Liban, aux Chefs des Dicastères de la Curie Romaine,
aux Patriarches, Archevêques majeurs et Métropolites des Églises
orientales sui iuris, aux Présidents des Conférences épiscopales du
monde entier et aux autres organismes intéressés.
16. Assemblée Spéciale pour l’Amérique
En session: 16 novembre - 12 décembre 1997
Participants: 233
Thème: “La rencontre avec Jésus-Christ vivant, chemin pour la
conversion, la communion et la solidarité en Amérique”
Dans la Lettre Apostolique Tertio millennio adveniente, le
Saint-Père fit connaître son désir de poursuivre le mouvement
synodal au niveau continental, qui avait débuté avec les Assemblées
Spéciales pour l’Europe (1991) et l’Afrique (1994) et qui continue
avec d’autres assemblées spéciales, incluant l’Assemblée Spéciale
pour l’Amérique, qui fqisait partie du programme conduisant à la
célébration du Grand Jubilé de l’An 2000. Pour assister la
Secrétairerie Générale dans la préparation de cette assemblée
spéciale, le Saint-Père nomma un Conseil Pré-Synodal le 12 juin
1995. Avec son aide, les Lineamenta ont été publiés le 3 septembre
1996 et l’Instrumentum laboris le 10 septembre 1997.
Durant l’assemblée, les Pères synodaux ont pris en considération les
différentes caractéristiques de la vie de l’Église et de la société
sur le continent Américain et ont cherché les meilleurs façons et
moyens permettant au peuple d’Amérique de rencontrer Jésus-Christ. A
cet égard, ils ont discuté sur le lien qui existe entre l’Evangile
et la culture et sur les principaux concepts de conversion, de
communion et de solidarité en rencontrant les grands défis de la
société contemporaine sur le continent. A la fin de l’assemblée
spéciale, les Pères synodaux ont publié l’habituel Nuntius ou
“Message au Peuple de Dieu”.
Un Conseil Post-Synodal, élu pendant l’assemblée, s’est réuni en
diverses occasions pour évaluer les résultats du Synode et assister
le Saint-Père pour la rédaction de l’Exhortation Apostolique
Post-Synodale “Ecclesia in America”, qui a été promulguée par le
Saint-Père le 23 janvier 1999, pendant la phase de célébration de
l’assemblée spéciale à Mexico, au Mexique. Le lendemain, de nombreux
participants au Synode provenant de tout le continent assistaient à
la Liturgie Eucharistique célébrée au Sanctuaire de Notre-Dame de
Guadalupe.
Par la suite, le Conseil Post-Synodal a tenu plusieurs réunions,
pour évaluer la mise en oeuvre du document et pour encourager les
évêques dans leurs initiatives sur le continent en réponse au
document post-synodal. En 2002, un Bilan à ce sujet fut préparé et
expédié à chacun des membres de la hiérarchie en Amérique, aux Chefs
des Dicastères de la Curie Romaine, aux Patriarches, Archevêques
majeurs et Métropolites des Églises orientales sui iuris, aux
Présidents des Conférences épiscopales du monde entier et aux autres
organismes intéressés.
17. Assemblée Spéciale pour l’Asie
En session: 19 avril - 14 mai 1998
Participants: 191
Thème: “Jésus-Christ, le Sauveur, et sa mission d’amour et de
service en Asie: ‘...pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en
abondance’ (Jn 10, 10)”
Dans la Lettre Apostolique Tertio millennio adveniente, le
Saint-Père annonça son intention de célébrer des Assemblées
synodales Spéciales au niveau continental comme partie intégrante de
la préparation au Grand Jubilé de l’An 2000. Le 10 septembre 1995,
le Saint-Père institua un Conseil pré-synodal pour l’Assemblée
Spéciale pour l’Asie composé essentiellement de cardinaux,
d’archevêques et d’évêques d’Asie, dont la tâche consiste, entre
autres, à assister la Secrétairerie Générale dans la rédaction des
Lineamenta diffusés le 3 septembre 1996 et de l’Instrumentum laboris
publié le 13 février 1998.
Durant l’Assemblée Spéciale, les Pères synodaux, tenant compte à la
fois que l’Église est un troupeau petit mais vibrant sur un
continent Asiatique où les Grandes Religions du Monde sont
présentes, ont concentré leur attention sur l’unicité de la personne
de Jésus comme Sauveur et sur Son don de vie en abondance comme
envisagé dans le contexte du programme d’une nouvelle évangélisation
de l’Église. La manière dont l’Église peut, dans un programme
pastoral concret, continuer la mission d’amour et de service du
Seigneur en Asie, était d’un intérêt particulier. En conclusion, les
Pères synodaux ont publiés un Nuntius ou “Message au Peuple de Dieu”
concernant les divers points du thème synodal.
Une Exhortation Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in Asia” a été
signée par le Saint-Père le 6 novembre 1999 à la Cathédrale du
Sacré-Coeur, à New Delhi, en Inde, lors de la période de célébration
du 5 au 8 novembre. Par la suite, le Conseil Post-Synodal s’est
réuni périodiquement pour évaluer la distribution et l’application
du document dans l’Eglise en Asie. En 2002, un Bilan fut préparé et
expédié à chaque membre de la hiérarchie sur le continent asiatique,
aux Chefs des Dicastères de la Curie Romaine, aux Patriarches,
Archevêques majeurs et Métropolites des Églises orientales sui
iuris, aux Présidents des Conférences épiscopales du monde entier et
aux autres organismes intéressés.
18. Assemblée Spéciale pour l’Océanie
En session: 22 novembre-12 décembre 1998
Participants: 117
Thème: “Jésus-Christ et les peuples d’Océanie: suivre Son chemin,
proclamer Sa vérité, vivre Sa vie”
L’Assemblée Spéciale pour l’Océanie fut la troisième Assemblée
synodale continentale ou régionale de la série annoncée par le
Saint-Père dans la Lettre Apostolique Tertio millennio adveniente à
se tenir, comme partie de la préparation au Grand Jubilé de l’An
2000. Le 7 juin 1996, le Saint-Père a nommé le Conseil Pré-Synodal
composé principalement d’évêques d’Océanie. Le Conseil a tenu trois
réunions: la première a été consacrée à l’élaboration du texte des
Lineamenta, complété par la suite et envoyé aux parties intéressées;
la deuxième qui s’est tenue à Wellington (Nouvelle Zélande), du 26
au 28 août 1997, a traité des critères de participation, et la
troisième, du 10 au 12 mars 1998, a complété le texte de
l’Instrumentum laboris.
La particularité unique de cette Assemblée synodale a consisté dans
le fait que tous les évêques de la Région devaient participer en
tant que membres ex officio. Pour pallier aux difficultés de voyage
et pour limiter l’absence des évêques de leurs Églises locales, des
dispositions ont été prises pour faire coïncider les visites ad
limina habituelles avec l’Assemblée spéciale. Malgré la grande
différence des situations pastorales dans la région, un grand nombre
de préoccupations communes ont été mises en évidence au cours des
travaux synodaux, par exemple, l’inculturation de l’Evangile, une
attention renouvelée pour la catéchèse et la formation, la
revitalisation de la foi des croyants, la sollicitude pastorale pour
la jeunesse, les migrants et les populations indigènes, etc., le
tout centré sur la personne du Christ, le chemin, la vérité et la
vie.
Le 11 décembre 1998, un Conseil Post-Synodal a été créé avec des
membres élus par l’assemblée synodale et par nomination papale. Le
Conseil a tenu plusieurs réunions pour discuter le résultat de
l’assemblée spéciale et pour collaborer à l’élaboration par le
Saint-Père de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Ecclesia in
Oceania”, promulguée le 22 novembre 2001 avec une importante
cérémonie historique durant laquelle le document fut envoyé
simultanément via internet à tous les diocèses de la région.
Ecclesia in Oceania devint ainsi le premier document papal de l’ère
de l’électronique à être transmis par internet.
En 2003, le Conseil Post-synodal se réunit pour initier le processus
d’évaluation de l’impact et de la mise en œuvre d’Ecclesia in
Oceania dans la région. A ce propos, un questionnaire a été rédigé
et envoyé à l’ensemble des Évêques d’Océanie. Le Conseil spécial
devra analyser les résultats de cette consultation lors de sa
prochaine réunion prévue pour l’été 2006, aux îles Fidji, réunion
qui coïncidera avec l’Assemblée plénière de la Fédération des
Conférences des Évêques catholiques d’Océanie.
19. IIº Assemblée Spéciale pour l’Europe
En session: 1 - 23 octobre 1999
Participants: 117
Thème: “Jésus-Christ vivant dans son Église, source d’espérance pour
l’Europe”
La IIº Assemblée Spéciale pour l’Europe est la dernière de la série
des assemblées synodales continentales, convoquées par le Saint-Père
dans sa Lettre Apostolique Tertio millennio adveniente, en tant que
préparation pour le Grand Jubilé de l’An 2000. Bien que la première
assemblée ait eu lieu en 1991, il y a moins de dix ans, les
nouvelles situations sociales et culturelles, existantes sur le
continent dans le sillage des changements politiques survenus en
Europe de l’Est, ont créé des défis pastoraux qui rendent tout
particulièrement opportune la convocation d’une IIº Assemblée
Spéciale pour l’Europe.
Le 9 février 1997, le Saint-Père a nommé le Conseil Pré-Synodal pour
contribuer à la préparation de cette Assemblée synodale. Ce groupe,
avec l’assistance de théologiens européens et du personnel de la
Secrétairerie Générale, a rédigé les Lineamenta envoyés, au cours du
printemps 1998, aux Conférence épiscopales en Europe, aux chefs des
Dicastères de la Curie Romaine et aux autres parties intéressées;
l’Instrumentum laboris, basé sur les réponses reçues au cours de la
phase des Lineamenta, qui a été soumis au Saint-Père pour son
approbation et rendu ensuite public le 21 juin 1999.
Au cours de la Deuxième Assemblée Spéciale, les Pères synodaux
examinèrent les diverses réalités de l’Église qui est en Europe et
ce moment historique particulier de projet d’unification du
continent. Le thème de Jésus-Christ, vivant dans son Église domina
les débats synodaux sur les racines culturelles du continent tout en
servant dans le même temps de source d’espérance pour la
construction d’une nouvelle Europe fondée sur la foi.
Le Conseil Post-synodal, élu durant l’Assemblée, s’est réuni à
diverses reprises pour analyser les résultats du Synode et
contribuer à la rédaction de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale
“Ecclesia in Europa”, promulguée au Vatican le 28 juin 2003 durant
les premières vêpres de la Solennité des Ss. Apôtres Pierre et Paul.
En 2004, le Conseil Post-synodal a commencé le processus
d’évaluation de l’impact et de la mise en œuvre d’Ecclesia in Europa
sur le continent. A ce propos, un questionnaire a été établi et
envoyé aux Conférences épiscopales et aux organisations
continentales existantes en Europe afin de permettre à l’organisme
de disposer d’un rapport sommaire relatif aux initiatives et aux
programmes, planifiés ou en cours, au sein de l’Église en Europe.
20. Xº Assemblée Générale Ordinaire
En session: 30 septembre - 27 octobre 2001
Thème: “L’Évêque: Serviteur de l’Évangile de Jésus-Christ pour
l’Espérance du Monde”
Pour préparer la Dixième Assemblée Générale Ordinaire, le IXº
Conseil Ordinaire de la Secrétairerie Générale, à l’aide d’une série
de réunions périodiques aida au processus de consultation pour
déterminer le thème du Synode et collabora à la composition des
Lineamenta qui furent envoyés le 16 juin 1998 aux évêques du monde
et à tous ceux qui sont habituellement contactés pour la
consultation. Les réponses furent ensuite analysées et insérées par
le Conseil lors de la rédaction de l’Instrumentum laboris, publié le
1º juin 2001.
Durant l’Assemblée synodale les Pères synodaux concentrèrent leur
attention sur la personne et le rôle de l’évêque dans son diocèse au
début du troisième millénaire.
Le 26 octobre 2001, l’Assemblée synodale a élu les membres du Xº
Conseil Ordinaire de la Secrétairerie Générale, auquel le Saint-Père
ajouta trois membres. Dans les réunions suivantes, le Conseil
analysa le matériel résultant du processus synodal, en particulier
les Propositiones du Synode, pour assister le Saint-Père dans sa
rédaction de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale “Pastores
gregis”, promulguée le 16 octobre 2003, en conjonction avec le 25ème
anniversaire de l’élection du Saint-Père.
21. XIº Assemblée Générale Ordinaire
Session prévue: 2 - 29 octobre 2005
Thème: “L’Eucharistie: source et sommet de la vie et de la mission
de l’Église”
Le 29 novembre 2003, prenant en considération l’avis des membres du
Xº Conseil Ordinaire de la Secrétairerie Générale du Synode des
Évêques, se basant sur la consultation des Conférences épiscopales
du monde et des autres intéressés, le Saint-Père décida de convoquer
la Onzième Assemblée Générale Ordinaire pour traiter le thème de
l’Eucharistie. Le fait que le choix du Saint-Père survienne peu de
temps après la publication de son Encyclique consacrée au même thème
mérite une certaine attention. En effet, cette Assemblée synodale
est convoquée par le Saint-Père pour lui fournir les réflexions
pastorales des évêques du monde sur un sujet vital pour la vie et la
mission de l’Église.
Les Lineamenta, rédigés par le Xº Conseil Ordinaire de la
Secrétairerie Générale avec l’aide de théologiens, ont été envoyés
le 31 mars 2004 aux Conférences épiscopales, aux Églises orientales
sui iuris, aux Chefs de Dicastères de la Curie Romaine, à l’Union
des Supérieurs Généraux et à tous les autres intéressés. Les
réponses aux questions insérées dans le document sont attendues pour
la rédaction de l’Instrumentum laboris. Lors d’une réunion suivante,
le Conseil a analysé les réponses aux questions posées dans les
Lineamenta et, avec l’aide d’experts, il a rédigé l’Instrumentum
Laboris, qui a été rendu public le 7 juillet 2005. Au cours de
l’Assemblée synodale, ce document servira de référence en vue du
traitement d’un thème important pour la vie et la mission de
l’Église.
[Par la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques - Texte original
en anglais - Traduction non officielle de travail par le Bureau de Presse du
Saint-Siège]
IV. DOCUMENTS
OFFICIELS
IV.1.
CODE DE DROIT CANON (C.I.C.) (CAN. 342-348)
Le Synode des Évêques doit son existence au Motu proprio de Paul
VI Apostolica sollicitudo du 15 septembre 1965. On appelle Motu
proprio un texte émanant d'une décision que le Saint-Père a prise de
sa propre initiative. Les normes de ce Motu proprio sont reprises
dans le Code de Droit Canonique, du canon 342 au canon 348.
Canon 342 - Le Synode des Évêques est la réunion des évêques qui,
choisis des diverses régions du monde, se rassemblent à des temps
fixés afin de favoriser l'étroite union entre le Pontife Romain et
les évêques et d'aider de ses conseils le Pontife Romain pour le
maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et
affermir la discipline ecclésiastique, et aussi afin d'étudier les
questions concernant l'action de l'Église dans le monde.
Canon 343 - Il appartient au Synode des Évêques de discuter des
questions à traiter et d'exprimer des souhaits, mais non de trancher
ces questions ni de porter des décrets, à moins que, dans des cas
précis, il n'ait reçu pouvoir délibératif du Pontife Romain à qui il
revient alors de ratifier les décisions du Synode.
Canon 344 - Le Synode des Évêques est directement soumis à l'autorité
du Pontife Romain à qui il appartient:
1° de convoquer le Synode chaque fois que cela lui paraît opportun,
et de désigner le lieu où se tiendra l'Assemblée;
2° de ratifier le choix des membres à élire selon le droit
particulier, de désigner et nommer d'autres membres;
3° de fixer en temps opportun, selon le droit particulier et avant
la célébration du Synode, la matière des questions à traiter;
4° de préciser l'ordre du jour;
5° de présider le Synode par lui-même ou par d'autre;
6° de conclure le Synode, le transférer, le suspendre et le
dissoudre.
Canon 345 - Le Synode des Évêques peut être réuni en Assemblée
Générale, qu'elle soit Ordinaire ou Extraordinaire pour traiter des
questions concernant directement le bien de l'Église tout entière,
ou bien en Assemblée Spéciale pour étudier les affaires concernant
directement une ou plusieurs régions déterminées.
Canon 346 - § 1. Le Synode des Évêques réuni en Assemblée Générale
Ordinaire se compose de membres qui sont pour la plupart évêques,
élus pour chaque Assemblée par les Conférences des évêques selon les
dispositions fixées par le droit particulier du Synode; d'autres
sont nommés directement par le Pontife Romain; y viennent aussi
quelques membres d'Instituts religieux cléricaux élus selon ce même
droit particulier.
§ 2. Le Synode des Évêques réuni en Assemblée Générale
Extraordinaire pour traiter d'affaires qui demandent une décision
rapide, se compose de membres dont la plupart, évêques, sont
désignés par le droit particulier du Synode en raison de l'office
qu'ils remplissent; d'autres sont nommés directement par le Pontife
Romain; y viennent aussi quelques membres d'Instituts religieux
cléricaux élus selon ce même droit.
§ 3. Le Synode des Évêques réuni en Assemblée Spéciale se compose de
membres choisis principalement dans les régions pour lesquelles il
est convoqué, selon le droit particulier qui régit le Synode.
Canon 347 - § 1. La charge confiée dans le Synode aux Évêques et aux
autres membres prend fin quand le Pontife Romain prononce la clôture
de l'Assemblée du Synode des Évêques.
§ 2. Si le Siège Apostolique devient vacant après la convocation du
Synode ou pendant sa célébration, l'Assemblée du Synode est
suspendue de plein droit ainsi que la charge confiée à ses membres,
jusqu'à ce que le nouveau Pontife décrète la dissolution ou la
continuation de l'Assemblée.
Canon 348 - § 1. Le Synode des Évêques a une Secrétairerie Générale
permanente dirigée par un Secrétaire Général nommé par le Pontife
Romain, et qui dispose d'un Conseil de la Secrétairerie Générale
composé d'évêques dont les uns sont élus par le Synode des Évêques
lui-même selon le droit particulier, les autres nommés par le
Pontife Romain; pour tous la charge prend fin au début de la
nouvelle Assemblée Générale.
§ 2. Pour toute Assemblée du Synode des Évêques, sont constitués un
ou plusieurs Secrétaires Spéciaux nommés par le Pontife Romain; ils
ne demeurent dans la charge qui leur est confiée que jusqu'à la fin
de l'Assemblée du Synode.
IV.2.
CODE DES CANONS DES ÉGLISES ORIENTALES (C.C.E.O.) (CAN. 46)
Canon 46 - § 1. Dans l’exercice de sa fonction, le Pontife
Romain est assisté par les évêques, qui peuvent collaborer avec lui
de diverses manières, dont celle du Synode des Évêques ; prêtent
également leur aide les Pères Cardinaux, la Curie Romaine, les
Légats Pontificaux, ainsi que d’autres personnes et institutions
selon la nécessité du moment ; toutes ces personnes et institutions
exercent leur mission au nom et avec l’autorité de la tâche qui leur
a été confiée pour le bien de l’Église, selon les normes établies
par le Pontife Romain.
§ 2. La participation, au Synode des Évêques, des Patriarches et de
tous les hiérarques qui président les Églises sui iuris, est réglée
par des normes spéciales données par le même Pontife Romain.
IV.3.
LETTRE APOSTOLIQUE MOTU PROPRIO DU PAPE PAUL VI INSTITUANT LE SYNODE
DES ÉVÊQUES POUR L'ÉGLISE UNIVERSELLE
En observant attentivement les signes des temps, Nous Nous
efforçons d'adapter les voies et les moyens de l'apostolat aux
besoins pressants de nos jours et aux nouvelles conditions de la vie
sociale. Notre sollicitude apostolique Nous presse de renforcer par
des liens toujours plus étroits Notre union avec les évêques «que
l'Esprit Saint a établis [...] pour régir l'Église de Dieu» (Ac
20,28). Nous sommes incités à cela, non seulement par le respect,
l'estime et la reconnaissance que Nous avons pour tous Nos
vénérables frères dans l'épiscopat, mais aussi par Notre très lourde
charge de Pasteur universel, qui Nous impose le devoir de conduire
le Peuple de Dieu vers les pâturages éternels. À notre époque, si
troublée et si critique, mais en même temps si ouverte aux
salutaires appels de la grâce, l'expérience quotidienne Nous montre
combien utile est pour Notre charge apostolique cette union avec les
évêques. C'est pourquoi Nous voulons faire tout ce qui est en Notre
pouvoir pour promouvoir et développer cette union, «afin d'avoir
autour de Nous -comme nous l'avons dit en une autre circonstance- le
réconfort de votre présence, l'aide de votre expérience, l'appui de
vos conseils, le poids de votre autorité» (Discours aux Pères du
Concile, session III, AAS 56 [1965] 1011).
Il convenait donc, surtout pendant la célébration du IIème Concile
Œcuménique du Vatican, que Nous prenions profondément conscience de
l'importance et de la nécessité pour Nous de faire appel de plus en
plus à la coopération des évêques pour le bien de l'Église
universelle. Le Concile Œcuménique a même été la cause de la
résolution que Nous avons prise de créer d'une façon stable un
Conseil particulier d'évêques, voulant par là qu'après le Concile le
peuple chrétien puisse continuer à profiter des abondants bienfaits
que lui valait pendant le Concile Notre étroite union avec les
évêques.
Maintenant que nous approchons de la fin du IIème Concile Œcuménique
du Vatican, il Nous semble que le moment soit venu de mettre à
exécution ce projet décidé depuis longtemps. Et Nous le faisons d'autant
plus volontiers que Nous savons manifestement combien les évêques du
monde catholique sont favorables à Notre résolution, comme le
montrent les nombreux vœux qu'ils ont émis à ce sujet pendant le
Concile.
C'est pourquoi, après mûre réflexion, en raison de Notre estime et
de Notre respect pour tous les évêques catholiques, et pour qu'il
leur soit donné de participer d'une façon plus manifeste et plus
efficace à Notre sollicitude envers l'Église universelle, de Notre
propre mouvement, et en vertu de Notre autorité apostolique, Nous
érigeons et constituons en cette ville [...] ce Synode qui, comme
toutes les institutions humaines, pourra être perfectionné par la
suite, sera régi par les règles générales suivantes.
I
Le Synode d'évêques, où des évêques choisis dans les différents pays
du monde apporteront une aide efficace au Pasteur suprême de l'Église,
sera constitué de telle sorte qu'il soit: a) un organisme
ecclésiastique central; b) représentatif de tout l'épiscopat
catholique; c) d'un caractère perpétuel; d) d'une structure telle
que sa fonction s'exercera d'une façon temporaire et occasionnelle.
II
De par sa nature même, le Synode des Évêques a pour mission d'informer
et de conseiller. Il pourra également avoir pouvoir délibératif
lorsque ce pouvoir lui sera donné par le Souverain Pontife, auquel
il reviendra, dans ce cas, de ratifier la décision du Synode.
Les fins générales du Synode des Évêques sont:
- entretenir une union et une collaboration étroites entre le
Souverain Pontife et les évêques du monde entier;
- veiller à ce qu'une information directe et vraie soit donnée sur
les situations et les questions relatives à la vie interne de l'Église
et à l'action qu'elle doit mener dans le monde d'aujourd'hui;
- faciliter la concordance de vues, du moins sur les points
essentiels de la doctrine et sur les modalités de la vie de l'Église.
Ses fins spéciales et prochaines sont:
- établir un échange d'informations utiles;
- donner des conseils sur les questions pour lesquelles le Synode
aura été convoqué.
III
Le Synode des Évêques est soumis directement et immédiatement à l'autorité
du Pontife Romain, auquel il appartiendra:
1. De convoquer le Synode chaque fois qu'il l'estimera opportun, en
indiquant l'endroit où il se réunira; 2. De ratifier l'élection des
membres dont il est question aux numéros V et VIII;
3. D'établir les sujets des questions à traiter, si possible au
moins six mois avant la réunion du Synode;
4. De décider que la matière des questions à traiter soit envoyée à
ceux qui devront participer à l'examen de ces questions;
5. D'établir le programme des questions à traiter;
6. De présider le Synode par lui-même ou par d'autres.
IV
Le Synode des Évêques peut être convoqué en Assemblée Générale [Ordinaire],
en Assemblée [Générale] Extraordinaire et en Assemblée Spéciale.
V
Lorsqu'il est réuni en Assemblée Générale [Ordinaire], le Synode des
Évêques comprend d'abord et de soi:
1. a) Les Patriarches, les Archevêques majeurs et Métropolites ne
faisant pas partie des Patriarcats des Églises catholiques
orientales;
b) Les évêques élus par chacune des Conférences épiscopales
nationales, comme il est dit au numéro VIII;
c) Les évêques élus par les Conférences épiscopales de plusieurs
pays, constituées pour les pays qui n'ont pas de Conférence propre,
conformément au numéro VII;
d) Et, de plus, dix religieux représentant les Instituts religieux
de clercs, élus par l'Union Romaine des Supérieurs Généraux.
2. Participent également à l'Assemblée Générale du Synode des
Évêques, les Cardinaux qui sont à la tête des Dicastères de la Curie
Romaine.
VI
Lorsqu'il est réuni en Assemblée [Générale] Extraordinaire, le
Synode des Évêques comprend:
1.a) Les Patriarches, les Archevêques majeurs et Métropolites ne
faisant pas partie des Patriarcats des Églises catholiques
orientales;
b) Les Présidents des Conférences épiscopales nationales;
c) Les Présidents des Conférences épiscopales de plusieurs nations,
constituées pour les nations qui n'ont pas de Conférence propre;
d) Trois religieux représentant les Instituts religieux de clercs,
élus par l'Union Romaine des Supérieurs Généraux.
2. Participent également à l'Assemblée [Générale] Extraordinaire du
Synode des Évêques les Cardinaux qui sont à la tête des Dicastères
de la Curie Romaine.
VII
Lorsqu'il est réuni en Assemblée Spéciale, le Synode des Évêques
comprend les Patriarches, les Archevêques majeurs et Métropolites ne
faisant pas partie des Patriarcats des Églises catholiques
orientales, les représentants, soit des Conférences épiscopales
d'une ou plusieurs nations, soit des Instituts religieux, comme il
est dit aux numéros V et VIII. Mais tous doivent appartenir aux
régions pour lesquelles le Synode des Évêques a été convoqué.
VIII
Les évêques qui représentent chacune des Conférences nationales sont
choisis comme suit:
a) Un pour chaque Conférence épiscopale nationale n'excédant pas
vingt-cinq membres;
b) Deux pour chaque Conférence épiscopale n'excédant pas cinquante
membres;
c) Trois pour chaque Conférence épiscopale nationale n'excédant pas
cent membres;
d) Quatre pour chaque Conférence épiscopale nationale ayant plus de
cent membres
Les Conférences épiscopales communes à plusieurs nations élisent
leurs représentants selon les mêmes règles.
IX
Pour l'élection, au Synode des Évêques, des représentants des
Conférences épiscopales d'une ou plusieurs nations et des Instituts
religieux, on tiendra compte d'une façon particulière, non seulement
de leur science et de leur prudence d'une façon générale, mais aussi
de leur connaissance théorique et pratique de la question dont devra
traiter le Synode.
X
Le Souverain Pontife peut, s'il le veut, augmenter le nombre des
membres du Synode des Évêques, en leur adjoignant des évêques, des
religieux représentant les Instituts religieux, ou enfin des
ecclésiastiques experts, dans une proportion ne dépassant pas 15% du
total des membres indiqués aux numéros V et VIII.
XI
Lorsque la session pour laquelle le Synode des Évêques a été
convoqué est terminée, prennent fin, par le fait même, tant
l'assemblée des personnes composant le Synode que les fonctions et
charges appartenant à chaque membre en tant que tel.
XII
Le Synode des Évêques a un Secrétaire perpétuel ou Général, assisté
du nombre voulu de collaborateurs. De plus, toute session du Synode
des Évêques, a son Secrétaire Spécial, lequel reste en charge jusqu'à
la fin de la session.
Tant le Secrétaire Général que les Secrétaires Spéciaux sont nommés
par le Souverain Pontife.
Ainsi avons-Nous décidé et décrété, nonobstant toutes choses
contraires.
Donné à Rome, auprès de Saint-Pierre, le 15 septembre 1965,
troisième année de Notre Pontificat.
Paulus PP. VI
IV.4.
ORDO SYNODI EPISCOPORUM, LE RÉGLEMENT DU SYNODE DES ÉVÊQUES
PREMIÈRE PARTIE
Le pouvoir suprême et les personnes participant au Synode des
Évêques
Chapitre I - Le Souverain Pontife
Article 1 - Le pouvoir du Souverain Pontife
1° De convoquer le Synode des Évêques chaque fois qu'il l'estimera
opportun, en indiquant l'endroit où il doit se réunir;
2° De ratifier l'élection de ses membres;
3° De fixer les questions qui seront étudiées;
4° De décider que la matière des questions à traiter soit envoyée à
ceux qui devront participer à l'examen de ces questions;
5° De fixer le programme des questions à traiter;
6° De présider le Synode par lui-même ou par d'autres;
7° De transférer le Synode, de le suspendre, de le dissoudre et de
décider sur les votes exprimés.
Chapitre II - Le Président Délégué
Article 2 - La nomination du Président Délégué
§1. Le Président Délégué, au nom et avec l'autorité du Souverain
Pontife, préside la session du Synode épiscopal.
§2. Le Président Délégué est nommé par le Souverain Pontife. Ses
fonctions cessent lorsque prend fin la session pour laquelle il a
été nommé.
§3. Si le Souverain Pontife a nommé plusieurs Présidents, ceux-ci
président à tour de rôle, dans l'ordre établi par le Souverain
Pontife.
Article 3 - Les fonctions du Président Délégué
Il appartient au Président Délégué:
1° De diriger les travaux du Synode, conformément aux pouvoirs qui
lui sont donnés dans la lettre de délégation, selon le programme des
questions à traiter qui aura été fixé, et en observant la procédure
prescrite dans le présent règlement;
2° De confier des fonctions particulières à certains des membres,
lorsque cela semblera opportun pour permettre aux travaux de la
session de se dérouler d'une façon plus efficace;
3° De signer les Actes de la session. S'il y a plusieurs Présidents
Délégués, tous signent les Actes finaux de la session.
Chapitre III - Les Sessions du Synode
Article 4 - Les différentes sessions du Synode
Le Synode épiscopal se réunit:
1° En session générale [ordinaire], si, en raison de la nature et de
l'importance des questions à traiter, il semble que l'on doive faire
appel à la science et à la prudence de tout l'épiscopat du monde
catholique, et demander son avis;
2° En session [générale] extraordinaire, si des questions concernant
le bien de l'Église universelle requièrent une solution rapide;
3° En session spéciale, pour des questions particulièrement
importantes concernant le bien de l'Église, spécialement dans une ou
plusieurs régions.
Chapitre IV - Les Membres ou les Participants
Article 5 - Les participants au Synode
§1. Participent à la session générale [ordinaire] du Synode:
1°a) Les Patriarches, les Archevêques majeurs et les Métropolites ne
relevant pas d'un Patriarcat des Églises catholiques orientales;
b) Les évêques élus par chaque Conférence épiscopale nationale,
conformément à l'article 6§1, 3°;
c) Les évêques élus par les Conférences épiscopales de plusieurs
nations, constituées pour les nations n'ayant pas de Conférence
propre conformément à l'article 6§1, 4°;
d) Dix religieux représentant les Instituts religieux de clercs,
élus par l'Union Romaine des Supérieurs Généraux;
2° Les Cardinaux qui sont à la tête des Dicastères de la Curie
Romaine.
§2. Participent à la session [générale] extraordinaire:
1°a)Les Patriarches, les Archevêques majeurs et les Métropolites ne
relevant pas d'un Patriarcat des Églises catholiques orientales;
b)Les Présidents des Conférences épiscopales nationales;
c)Les Présidents des Conférences épiscopales de plusieurs nations,
constituées pour les nations n'ayant pas de Conférence propre;
d)Trois religieux représentant les Instituts religieux de clercs,
élus par l'Union Romaine des Supérieurs Généraux;
2° Les Cardinaux qui sont à la tête des Dicastères de la Curie
Romaine.
§3. 1° Participent à la session spéciale: les Patriarches, les
Archevêques majeurs et les Métropolites ne relevant pas d'un
Patriarcat des Églises catholiques orientales, ainsi que les
représentants tant des Conférences épiscopales d'une ou plusieurs
nations que des Instituts religieux, comme il est dit en cet
article§1, dans l'article 6§1, 4° et, pour ce qui est du nombre des
religieux, à l'article 6§2, 4°; mais tous doivent appartenir aux
régions pour lesquelles le Synode épiscopal a été convoqué.
2° Participent à la session spéciale également les Cardinaux qui
sont à la tête des Dicastères de la Curie Romaine concernés par les
questions à traiter.
§4. Participent également à chacune des sessions les membres choisis
par le souverain Pontife en vertu du n° X du Motu proprio Apostolica
sollicitudo du 15 septembre 1965.
Article 6 - L'élection des membres
§1. 1°Les évêques qui représentent les Conférences épiscopales d'une
ou plusieurs nations sont ceux qui ont été élus à scrutin secret par
leur Conférence réunie en session plénière.
2° Ces élections se font conformément au can. 119, 1° du Code de
droit canonique. Si plusieurs doivent être élus, il doit y avoir un
scrutin spécial pour chaque élection, de sorte qu'ils soient élus
les uns auprès les autres.
3°Les évêques qui représentent les différentes Conférences
épiscopales sont élus comme suit:
a) un pour chaque Conférence épiscopale nationale n'ayant pas plus
de 25 membres;
b) deux pour chaque Conférence épiscopale nationale n'ayant pas plus
de 50 membres;
c) trois pour chaque Conférence épiscopale nationale n'ayant pas
plus de 100 membres;
d) quatre pour chaque Conférence épiscopale national ayant plus de
100 membres.
4°Les Conférences épiscopales de plusieurs nations élisent leurs
représentants selon les mêmes règles.
5°Dans l'élection des évêques, on tiendra très soigneusement compte,
non seulement de leur science et de leur prudence d'une façon
générale, mais également de leur connaissance théorique et pratique
des questions dont doit traiter le Synode.
6°Les présidents des Conférences épiscopales communiqueront au
Secrétaire Général les noms des élus, par l'intermédiaire du
représentant du Souverain Pontife dans leur pays, au moins deux mois
avant l'ouverture de la session.
§2. 1° L'élection des religieux dont il est question à l'article 5
de ce règlement se fait conformément au§1, 2°, de cet article, avec
les adaptations voulues.
2° Dans l'élection des religieux, on tiendra compte non seulement de
leur science et de leur prudence d'une façon générale, mais
également de leur connaissance théorique et pratique des questions
dont doit traiter le Synode.
3° Le président de l'Union Romaine des Supérieurs Généraux
communiquera les noms des élus au Secrétaire Général, au moins deux
mois avant l'ouverture de la session.
4° Les religieux, qui ne devront pas être plus de deux, représentant
les Instituts religieux aux sessions spéciales du Synode, seront
élus par l'Union Romaine des Supérieurs Généraux parmi les experts
connaissant bien tant les questions que les régions (même s'ils ne
sont pas du pays) pour lesquelles la session est convoquée.
§3. Les noms des évêques et des religieux élus ne seront pas rendus
publics avant que leur élection n'ait été ratifiée par le Souverain
Pontife.
§4. Les Conférences épiscopales et l'Union Romaine des Supérieurs
Généraux dont il est question aux §1 et 2, choisiront un ou deux
suppléants de leur groupe qui, avec l'approbation du Souverain
Pontife, pourront participer au Synode seulement si l'élu qu'ils
doivent remplacer ne peut participer aux travaux.
Article 7 - La présentation de l'Instrumentum de députation
Au début de toute Assemblée du Synode, les membres élus présenteront
au Souverain Pontife, par l'intermédiaire du Secrétaire Général, l'instrument
authentique de leur députation, signé par le Président et par le
Secrétaire de chaque Conférence ou, pour les religieux, par le
Président et le Secrétaire de l'Union Romaine des Supérieurs
Généraux.
Chapitre V - Les Commissions d'Étude
Article 8 - L'établissement de commissions d'étude
§1. 1° Si une question traitée au Synode a besoin d'être davantage
approfondie, le Président Délégué peut, avec le consentement du
Souverain Pontife, constituer parmi les membres des Commissions d'étude.
2° Le travail de chacune de ces commissions se réduira donc à l'étude
du texte du sujet qui aurait besoin d'être mieux rédigé ou à la
solution d'une difficulté donnée.
§2. À moins que le Souverain Pontife n'en décide autrement, chacune
de ces commissions d'étude sera composée de douze membres, experts
en la matière à traiter; huit de ces membres seront élus par
l'Assemblée, les quatre autres désignés par le Souverain Pontife.
Article 9 - L'élection des membres des Commissions d'étude
1° Les élections des membres des Commissions d'étude se font selon
le CIC, can. 119, 1°.
2° Le Souverain Pontife choisit le Président parmi les élus et les
membres nommés.
3° Peut être élu membre de chacune des Commissions d'étude tout Père
du Synode, à l'exception du Président Délégué, du Secrétaire Général
et du Rapporteur de la question pour l'étude de laquelle est
constituée cette Commission.
4° Le Secrétaire de cette Commission sera l'un des membres élu par
les autres membres de cette Commission.
5° Fera partie de ces Commissions d'étude le Secrétaire Spécial qui
collaborait à la discussion de la question pour laquelle a été
constituée cette Commission.
Chapitre VI - La Commission de contestation
Article 10 - Établissement et fonctions de la Commission de
contestation
Au début de chaque Assemblée, le Souverain Pontife établit une
Commission de trois membres à laquelle il appartiendra d'examiner
les éventuelles contestations et d'en référer au Souverain Pontife.
Chapitre VII - La Secrétairerie Générale du Synode des Évêques
Article 11 - La constitution de la Secrétairerie Générale du Synode
§1. La Secrétairerie Générale du Synode des Évêques est un organisme
permanent institué pour le service du Synode, afin qu'il assure un
lien entre les différents groupes du Synode.
§2. Font partie de la Secrétairerie du Synode, le Secrétaire Général
et le Conseil de la Secrétairerie, chacun selon sa fonction propre.
Article 12 - Le Secrétaire Général: sa nomination, ses fonctions,
ses adjoints
§1. Le Secrétaire Général est nommé par le Souverain Pontife, et il
exerce ses fonctions sous son autorité.
§2. Le Secrétaire Général doit exécuter les ordres ou les mandats du
Souverain Pontife et lui communiquer tout ce qui concerne le Synode
épiscopal.
§3. Le Secrétaire Général participe à la session du Synode, il
dirige la Secrétairerie Générale et signe ses Actes.
§4. Le Secrétaire Général doit également préparer et promouvoir les
travaux du Conseil de la Secrétairerie. Il dirige aussi les sessions
de ce Conseil.
§5. Le Secrétaire Général doit encore:
1° Envoyer, sur ordre du Souverain Pontife, les lettres de
convocation et le programme de chaque Assemblée du Synode des
Évêques, ainsi que les documents, les instructions et les
informations concernant ladite Assemblée.
2° Communiquer à tous les intéressés les noms des membres librement
désignés par le souverain Pontife, conformément au n° X de la Lettre
Apostolique Apostolica sollicitudo du 15 septembre 1965; leur
communiquer également la nomination du Secrétaire Spécial faite par
le Souverain Pontife pour chaque Assemblée.
3° Informer le Souverain Pontife de tout ce qui a été fait par le
Conseil de la Secrétairerie Générale.
4° Préparer le programme de chaque session, en soumettant au
Souverain Pontife les questions qui y sont traitées et la liste des
membres dont l'élection doit être ratifiée.
5° Transmettre le procès-verbal de chaque Assemblée aux Cardinaux
qui sont à la tête des Dicastères de la Curie Romaine, aux
Patriarches, aux Archevêques majeurs et aux Métropolites ne relevant
pas d'un Patriarcat des Églises catholiques orientales, aux
Présidents des Conférences épiscopales, ainsi qu'au Président de
l'Union Romaine des Supérieurs Généraux.
6° Exécuter ce que le Synode des Évêques lui aura ordonné.
7° Rassembler, classer et conserver les Actes et documents.
§6. Avec l'approbation du Souverain Pontife, les adjoints du
Secrétaire Général sont nommés par le Secrétaire Général et
dépendent de lui.
§7. Ces adjoints sont choisis parmi les ecclésiastiques idoines et
aptes qui se recommandent par leur science et par leur prudence.
§8. Si c'est nécessaire, des experts pour les questions techniques
peuvent être choisis par le Secrétaire Général, avec l'approbation
du Souverain Pontife.
Article 13 - Le Conseil de la Secrétairerie Générale: sa
constitution, ses pouvoirs, ses réunions
§1. Le Conseil de la Secrétairerie Générale est constitué à la fin
de chaque session du Synode.
§2. Il se compose de 15 membres; douze sont élus par le Synode
lui-même, en tenant compte de la représentation des évêques répandus
dans le monde entier; les trois autres membres sont nommés par le
Souverain Pontife.
§3. L'élection des membres du Conseil de la Secrétairerie se fait
par scrutin et a valeur juridique, sans tenir compte des votes nuls,
pour celui qui a obtenu la majorité absolue ou, après un premier
scrutin sans résultat, à qui a obtenu la majorité relative; si les
suffrages sont à égalité, on observera la norme du CIC, can 119, 1°.
§4. Les évêques élus au Conseil de la Secrétairerie Générale restent
en fonction jusqu'au moment où en est constitué un autre au Synode
Général [Ordinaire] suivant.
§5. Le Conseil de la Secrétairerie Générale doit aider le Secrétaire
Général dans les fonctions suivantes:
1°L'examen de tout ce qui est proposé par le Synode des Églises
catholiques orientales et par les Conférences épiscopales, au sujet
des questions à traiter, en tenant compte de l'art 1, 3°;
2° La préparation des travaux inscrits au programme du prochain
Synode;
3° La formulation de conseils et avis touchant les questions
présentées par le Synode et qui, approuvées par le Souverain Pontife,
doivent être présentées comme exécutives.
4°Il apportera enfin son aide à l'étude de toutes les questions que
le Souverain Pontife lui soumettrait.
§6. Les membres du Conseil de la Secrétairerie Générale sont
convoqués par le Secrétaire Général deux fois par an et chaque fois
que, de l'avis du Souverain Pontife, cela paraît nécessaire.
Chapitre VIII - Le Secrétaire Spécial
Article 14 - La nomination du Secrétaire Spécial
§1. Le Secrétaire Spécial est nommé par le Souverain Pontife pour
chaque Assemblée traitant une question dans laquelle il est expert.
§2. Si diverses questions doivent être traitées dans une même
Assemblée, un Secrétaire Spécial est nommé pour chacune des
questions.
§3. Si c'est nécessaire le Souverain Pontife pourra nommer des
auxiliaires du Secrétaire Spécial.
§4. Lorsque l'Assemblée est terminée, la fonction du Secrétaire
Spécial prend fin.
Article 15 - Les fonctions du Secrétaire Spécial
§1. Le Secrétaire Spécial est à la disposition du Président Délégué,
de l'Assemblée et du Secrétaire Général pour préparer les documents
et les rapports; pour donner des explications et des informations à
ceux qui, éventuellement, en demanderaient; et enfin pour rédiger
les Actes.
§2. Au cours de la discussion d'une question, tous les Pères, avec
le consentement du Président Délégué et dans l'ordre fixé par lui,
peuvent demander des explications ou des informations au Rapporteur
Général ou de préférence au Secrétaire Spécial.
Chapitre IX - La publication d'informations sur le Synode
Article 16 - Le Comité pour la publication d'information sur le
Synode
§1. Un groupe spécial est constitué pour fournir des informations
sur les réunions et l'activité du Synode. Ce groupe comprend: le
Secrétaire Général, le Président de la Commission Pontificale pour
les communications sociales, deux Pères synodaux désignés par le
Président Délégué et le Secrétaire Spécial.
§2. Le Secrétaire de ce groupe est le Directeur de la Salle de
Presse du Saint- Siège.
§3. Ce groupe d'information doit déterminer, avec l'approbation du
Président Délégué, les motifs et les moyens de communiquer les
nouvelles.
§4. Par l'intermédiaire de Pères synodaux désignés par le Président
Délégué, se tiendront pareillement des conférences de presse sur
chaque question traitée.
DEUXIÈME PARTIE
Règles générales
Chapitre I - La convocation du Synode des Évêques
Article 17 - Comment est convoqué le Synode
§1. Le Synode des Évêques est convoqué par le Souverain Pontife en
temps opportun et par les moyens opportuns.
§2. Il appartient au Président d'indiquer le jour et l'heure de la
prochaine session, ainsi que la matière qui y sera traitée,
conformément au programme établi.
§3. Il n'y aura de convocation personnelle que si le Président le
juge nécessaire.
§4. En cas de décès du Souverain Pontife, après la convocation du
Synode, ou pendant son déroulement, le Synode est suspendu; on
attendra que le nouveau Pontife décide de le poursuivre ou d'en
convoquer un autre.
Chapitre II - Les habits à revêtir
Article 18 - Les vêtements qui doivent être portés pendant la
session
Durant les séances de l'Assemblée, les membres à qui cela revient
portent la soutane sans mantelet; les autres portent l'habit public
qui leur est propre.
Chapitre III - Les règles de préséance
Article 19 - L'ordre de préséance
§1. Pour l'ordre de préséance, on observera ce qui est prescrit (cf.
CIC, et au canon 37, 3° du CEEO, au chapitre De personis).
§2. Si un membre siège, prend la parole ou accomplit d'autres actes,
sans tenir compte de l'ordre de préséance, il n'acquiert aucun droit
et il ne porte préjudice à personne.
Chapitre IV - Le secret
Article 20 - L'obligation de garder le secret
Restant sauf l'article 16, tous ceux qui prennent part au Synode
sont liés par le secret pour ce qui concerne tant les actes
préparatoires que les travaux de la session et tout spécialement les
opinions ou les votes émis par chacun, ainsi que les décisions et
les conclusions de la session.
Chapitre V - La langue qui doit être utilisée au Synode
Article 21 - La langue des sessions et des Actes
Dans les séances du Synode et pour la rédaction des Actes, on
emploiera le latin.
Chapitre VI - Réception et distribution des Actes et documents
Article 22 - Comment sont recueillis et distribués les Actes et
documents
§1. Tous les Actes et documents sont recueillis et distribués par le
Secrétaire Général.
§2. La liste des sujets qui doivent être traités par le Synode est
transmise, si possible, six mois avant l'ouverture de la session,
afin d'avoir le temps de convoquer les Conférences épiscopales pour
recueillir leurs avis.
Chapitre VII - La consultation des Conférences épiscopales
Article 23 - Comment sont recueillis leurs opinions
§1. Les questions que le Souverain Pontife inscrit au programme du
Synode, lorsqu'il le convoque, devront auparavant être soigneusement
étudiées par chaque Conférence épiscopale ou chaque Assemblée d'évêques
d’Église orientale.
§2. Chaque épiscopat exprime, de la façon qui lui semblera convenir
le mieux, son opinion commune sur ces questions.
§3. Cette opinion est exprimée au Synode par chaque membre qui y est
envoyé.
Chapitre VIII - Les scrutins
Article 24 - Les votes
Lorsque les membres auront fait connaître leur opinion, comme il est
dit à l'article 23,§3, on procédera au vote si le Souverain Pontife
le décide.
Article 25 - Formules et modes des votes
§1. On vote au Synode par placet, non placet ou placet iuxta modum (oui
avec réserves) s'il s'agit d'approuver un schéma, en totalité ou en
partie; on vote par placet ou non placet pour l'approbation des
amendements ou modi, et pour les autres scrutins.
§2. Celui qui vote placet iuxta modum est tenu d'indiquer par écrit,
d'une façon claire et concise, l'amendement qu'il propose.
§3. Les votes sont exprimés par des bulletins spéciaux, à moins que
le Président ne prescrive un autre mode, par exemple par assis et
debout, ou à main levée.
Article 26 - La majorité des suffrages
§1. S'il s'agit d'approuver une proposition, la majorité requise
sera des deux tiers des votants. S'il s'agit de la rejeter, la
majorité absolue des votants est requise.
§2. On observera ce qui est prescrit au§1, tant s'il s'agit de
donner un conseil au Souverain Pontife que s'il s'agit de prendre
une décision sur une question, avec l'autorisation du Souverain
Pontife.
§3. Chaque fois qu'une difficulté de procédure se présente, elle est
réglée à la majorité des votants.
Chapitre IX - L'absence des membres
Article 27 - L'obligation de signaler son absence
Celui qui ne peut pas assister à une séance de la session doit faire
connaître au Président la raison de son absence par l'intermédiaire
du Secrétaire Général.
Chapitre X - Dispense de l'obligation de résidence
Article 28 - Perception du fruit des bénéfices
Pendant la durée de l'Assemblée, tous ceux qui sont tenus de
participer au Synode, ou qui y collaborent légitimement à quelque
titre que ce soit, sont exemptés de l'obligation de résidence et ils
peuvent percevoir tous les revenus et distributions quotidiennes de
leurs bénéfices, sauf celles qui se font à ceux qui sont présents.
TROISIÈME PARTIE
Le déroulement des travaux
Chapitre I - Les rites sacrés
Article 29 - Ouverture et conclusion des sessions
§1. La session du Synode est inaugurée par une Messe et le chant
solennel du Veni, Creator Spiritus.
§2. Elle se termine par une Messe et le chant solennel du Te Deum.
Chapitre II - La rédaction du rapport
Article 30 - La préparation du rapport
§1. Le rapport exposant, illustrant et développant la question qui
doit être traitée au Synode est préparé par l'évêque auquel le
Souverain Pontife aura confié cette charge lors de la convocation du
Synode.
§2. Le Secrétaire Spécial doit être à la disposition du Rapporteur.
Article 31 - La transmission du rapport
Le texte du rapport, qui est destiné à être lu au Synode, doit
parvenir au moins un mois avant l'ouverture de la session au
Secrétaire Général qui veillera à en faire établir des copies pour
les membres.
Chapitre III - L'entrée en fonction du Président Délégué
Article 32 - Comment le Président Délégué entre en fonction
Au début de la session du Synode, s'il le faut, le Secrétaire
Général lit le document pontifical nommant le Président Délégué;
celui-ci entre ensuite immédiatement en charge.
Chapitre IV - Le déroulement des travaux dans les sessions du Synode
Article 33 - Présentation et exposé du sujet
Le Président annonce et explique le sujet à traiter et il appelle le
Rapporteur qui expose les grandes lignes du rapport, préparé par lui
et distribué aux Pères, en se faisant aider par le Secrétaire
Spécial, si c'est nécessaire.
Article 34 - Les circuli minores
Après la lecture du rapport, le Président peut, s'il le juge
opportun inviter à la discussion du sujet dans des groupes
restreints. Dans ces groupes, constitués selon les différentes
langues, les Pères synodaux élisent un modérateur, et une fois
achevée la discussion, ils chargent un ou deux Pères, pour présenter
l'opinion du groupe à l'Assemblée Générale.
Article 35 - Discussion du sujet
§1. 1° Le Président, en suivant l'ordre de la liste établie par le
Secrétaire Général, invite ceux qui se seront inscrits la veille à
cet effet, à prendre la parole.
2° Les Pères qui ont demandé la parole se succèdent dans cet ordre
de préséance (article 19); parlent d'abord selon l'ordre de
préséance les représentants des Conférences épiscopales puis les
autres, dans le même ordre.
3° Ceux qui représentent les Conférences épiscopales, en vertu des
facultés qui leur ont été conférées, parlent au nom de ces
Conférences.
4° Du même sujet ne peut parler, qu'un seul et unique Père au nom
d'une Conférence épiscopale.
§2. 1° Si plusieurs Pères demandent la parole, ils sont priés de ne
pas répéter ce que d'autres ont déjà dit, mais de s'y référer en peu
de mots.
2° En de pareils cas, il appartient au Président Délégué de réunir
lui- même ou avec un Père qu'il choisit (article 3, 2°) dans des
réunions séparées les Pères qui devraient parler de manière que,
tout en respectant la liberté de tous, quelques-uns seulement
puissent parler au nom de tous les autres selon la diversité des
opinions.
§3. 1° Ceux qui ont demandé la parole, même s'ils n'ont pu être
entendus, remettront par écrit leurs observations au Secrétaire
Général.
2° Ceux qui prennent la parole doivent se limiter au laps de temps
fixé par le Président.
Article 36 - Les réponses
§1. Si après avoir entendu les observations des autres membres, un
membre veut y répondre ou faire quelque objection, il peut en
demander la faculté au Président.
§2. Le Président peut autoriser à répondre et fixer le jour où sera
donnée cette réponse.
§3. Au jour fixé, le Président appelle les Pères qui ont demandé à
répondre, en suivant la liste établie par le Secrétaire Général.
§4. À moins que le Président n'ait fixé le temps de réponse, les
orateurs doivent s'efforcer de répondre très brièvement.
§5. Les orateurs peuvent répondre au nom de plusieurs membres. Ils
doivent en ce cas indiquer au nom de qui ils parlent.
§6. Les réponses doivent être ensuite transmises par écrit au
Secrétaire Général.
Article 37 - Les commissions d'étude
§1. Si la discussion fait apparaître que la question requiert une
étude plus approfondie, le Président Délégué, peut, avec le
consentement du Souverain Pontife, et de la manière établie par ce
dernier (cf. art. 8), constituer une Commission spéciale qui s'emploiera
à cette tâche.
§2. En attendant, on passera à l'examen de la question suivante.
§3. 1° Lorsque la Commission d'étude aura déposé ses conclusions,
celles-ci sont présentées aux membres par un Rapporteur désigné par
la Commission.
2° Si les membres le demandent, le Président peut permettre une très
brève discussion sur ces conclusions; cette discussion se fera en
suivant ce qui est dit à l'art. 35.
Article 38 - Comment sont exprimés les avis
§1. Une fois la discussion terminée, chaque membre fait connaître
son avis, conformément à ce qui a été dit à l'art. 23,§2, par un
vote qui doit ensuite être transmis par écrit au Secrétaire Général.
§2. Si le Souverain Pontife veut qu'un scrutin ait lieu, celui-ci se
fera conformément aux articles 24-26.
Article 39 - L'examen des modi
§1. Le Secrétaire Spécial recueille les modi présentés, il les
classe et, aidé du Secrétaire Général, il les envoie à l'imprimerie.
§2. Au moment dit, les membres du Synode, après avoir entendu le
rapport, donnent leurs votes sur chacun des modi.
§3. Le vote des modi s'exprime par la formule: placet, non placet.
§4. Les modi qui ont obtenu la majorité des suffrages sont
considérés comme approuvés par les Pères.
Chapitre V - Le Rapport sur les travaux accomplis
Article 40 - Rédaction du rapport
Lorsque tout est terminé, le Secrétaire Général, avec l'aide du
Secrétaire Spécial, remet un rapport décrivant les travaux accomplis
sur le ou les sujets examinés et indiquant les conclusions
auxquelles sont parvenus les membres.
Article 41 - Présentation du rapport au Souverain Pontife
Le Président Délégué et le Secrétaire Général présentent au
Souverain Pontife le rapport dont il est question à l'article 40.
Précisions au sujet de l'Ordo du synode revu et augmenté
I. Art. 23 - Manière d'exprimer son opinion
Cet article de l'Ordo du Synode prescrit que les participants élus
par chacune des Conférences épiscopales fassent connaître «
l'opinion commune » de leurs confrères dans l'épiscopat, au sujet
des questions que le Saint-Père a demandé de traiter lorsqu'il a
convoqué le Synode. Afin donc de pouvoir exposer leur opinion de
façon plus précise, autant qu'il est possible, ces élus auront soin,
de présenter, après l'opinion de la majorité, celle de la minorité.
II. Art. 31 - La communication du Rapport
Il s'agit bien évidemment du Rapport «à lire [...] au Synode». Mais
il n'est pas question ici d'une lecture intégrale du texte devant
l'Assemblée. L'Ordo porte ces mots (art. 33): «Le Président annonce
l'objet de la discussion et il invite le Rapporteur à exposer et
expliquer à grands traits (summatim) le Rapport déjà préparé et
distribué aux Pères».
III. Art. 34 - Les circuli minores
Cet article prévoit que les circuli minores exposent à l'Assemblée
en session plénière, par la bouche de leur propre Rapporteur, ce qui
a été dit et fait au cours de la discussion, dans chaque réunion.
Toutefois, il n'est pas interdit (et même au contraire, il est
parfois très utile) que le Président Délégué, en séance plénière,
ouvre une discussion sur ces propositions des circuli minores.
IV. Art. 35 - La discussion de la question
§1. 2° L'ordre de préséance, dont il est ici question, se rapporte
de toute évidence, à ceux qui auront demandé la parole en même temps
(p. ex. dans la même séance), ou en tant que représentants de leur
propre Conférence, ou en leur nom personnel.
§1. 4° Quand il est dit qu'il faut prévoir un exposé d'un seul
membre élu par la Conférence «sur un seul et même sujet», il s'agit
«d'une seule et même partie» de la discussion, partie indiquée par
le Président Délégué.
§2. Rien n'est précisé au sujet du pouvoir du Président Délégué sur
la conclusion de la discussion, au cas où celle-ci traînerait en
longueur. Il est clair que le Président Délégué a le pouvoir de
proposer à l'Assemblée des Pères synodaux réunie en séance plénière,
de mettre fin à la discussion. Ce cas est décidé à la majorité des
voix.
§3. 1° Il est dit ici: «tous ceux qui ont demandé la parole, même s'ils
n'ont pu parler, pourront faire connaître leurs observations au
Secrétaire Général». Cela signifie que seules les observations
transmises par écrit seront examinées, et retenues par la Commission
chargée de la rédaction du document final.
V. Art. 37 - Les Commissions d'études
Il n'est question ici que des Commissions d'études; rien n'est dit,
par contre, des Commissions qu'éventuellement le Président Délégué
aurait jugé bon de constituer pour l'élaboration du document final à
soumettre aux votes. Si le Président Délégué, décide de constituer
une Commission de ce genre, elle devra se composer du Rapporteur, du
Secrétaire Spécial, et d'autres membres choisis par le Président
Délégué (soit parmi les membres du Synode, soit parmi des
collaborateurs du Secrétaire Spécial). Le Président Délégué assure
la présidence de cette Commission.
En vue de la préparation du document final, cette Commission
veillera à ce que la liste des propositions élaborées dans des
circuli minores soit soumise au suffrage et à l'approbation de
l'Assemblée Générale.
VI. Art. 38 - Expression du vote
L'article 38 & 1 prescrit que chaque membre du Synode expose son
opinion, selon la détermination de l'article 23§1, par un vote qui
sera, par la suite transmis par écrit à la Secrétairerie Générale.
Certains ont posé la question: Cette obligation si stricte
signifie-t-elle que le membre élu par une Conférence épiscopale,
dans l'expression de son vote, est tenu d'exposer l'opinion de sa
Conférence? Peut-il en exprimer une autre, selon ce qui a pu être
exposé au cours des discussions?
Déjà au cours du Synode Général de 1971, dans la XXXème Congrégation
Générale du 30 octobre, la Secrétairerie Générale du Synode des
Évêques a répondu que l'obligation de suivre l'opinion de la
Conférence, aux termes de l'Ordo du Synode, n'était que relative.
Toutefois le membre élu est tenu, au cours de la discussion du
Synode, de présenter l'opinion de sa Conférence; cela parce qu'il a
reçu mandat de parler selon les termes établis par la Conférence.
Cependant, si, par la suite, au cours des travaux du Synode, après
avoir entendu tous les exposés tant dans les discussions plénières
que dans les circuli minores, il a changé d'opinion, il doit l'exprimer
selon sa conscience, tenant compte de la façon de penser de sa
propre Conférence, et après avoir pesé avec soin les opinions
connues à travers des discussions, selon un jugement qu'il s'est
formé en vue du bien de l'Église universelle.
Toutefois, si en un cas concret, le mandat de la Conférence a été
absolu, et que le membre élu lui-même, sans que sa conscience s'y
oppose, se dise engagé à voter de cette façon sur certains points
particuliers précisés d'une manière spéciale, il devra, à ce moment
là voter selon l'opinion de la Conférence.
Comment doivent procéder les circuli minores
I. Raison d'être des circuli minores
Pendant que se déroule la discussion du Synode, le Président Délégué
peut, s'il le juge opportun, proposer aux circuli minores, d'autres
questions à discuter. Ces circuli minores se forment selon les
langues (cf. art. 34 «Règlement du Synode des Évêques» revu et
augmenté). Chaque Père synodal participera au circulus de son choix.
Tous les circuli, et chacun d'entre eux, discuteront les sujets
indiqués par le Président Délégué.
Le but de ce genre d'assemblées réduites est celui de fournir la
possibilité de mieux exprimer sa propre opinion, et de la
communiquer à d'autres, pour qu'elle se précise finalement, de façon
que, en bref, apparaissent les points de convergence et les points
de divergence. Cette mise en commun d'opinions qui par elles-mêmes
sont plutôt concordantes, doit nécessairement amener à un consensus
général, comme il est souhaitable; il convient toutefois de tenir
compte des opinions de chacun, si opposées ou différentes qu'elles
puissent être.
II. La constitution et la composition des circuli minores
Les circuli minores seront constitués et commenceront leur travail
aussitôt que l'aura décidé le Président Délégué. Si le Président le
juge bon, il demandera aux Pères réunis en séance plénière s'ils
désirent ou non discuter de certains sujets dans les circuli. Par
ailleurs, l'Assemblée plénière elle-même pourra solliciter du
Président l'intervention des circuli minores si, selon les
circonstances, elle juge cette méthode plus pratique pour l'étude
des questions.
Le Pères se répartiront en circuli selon les langues suivantes:
latin, anglais, français, allemand, italien, espagnol avec le
portugais. Si un nombre élevé de Pères, sollicite de prendre part à
un même carrefour, on pourra constituer différentes sections. Cette
division se fera selon l'ordre alphabétique établi pour la liste
nominale des Pères.
III. Programme des circuli et discussion selon les sujets
Le Président Délégué et le Secrétaire Général détermineront les
sujets qui seront traités dans les circuli minores. Ils
détermineront selon la même formule les doutes, s'il y en a, à
résoudre au moyen de votes; de cette façon tous les carrefours
discuteront des mêmes sujets et répondront aux mêmes questions.
1. Le Modérateur
a) Le modérateur de chaque carrefour sera l'un des Pères Synodaux
qui participe au Synode. Il est élu à bulletin secret au
commencement de la première séance tenue par les membres de ce
carrefour (cf. CIC can. 172 1§, 2º).
b) Il doit:
- formuler clairement les sujets à discuter, tels qu'ils ont été
proposés aux carrefours par le Président Délégué;
- diriger convenablement la discussion;
- veiller à ce que la discussion ne s'éloigne pas de la matière ni
des questions posées;
- inviter chacun à une participation active aux travaux du circulus;
- choisir le sujet qu'il faut traiter de préférence à d'autres;
déterminer le temps de parole accordé à chacun, s'il se trouve que
chacune de ces mesures soit nécessaire à cause du temps trop limité.
2. Le Rapporteur
a) Le Rapporteur de chaque carrefour sera l'un ou l'autre des Pères
Synodaux membre du circulus. L'élection est faite par les membres de
ce carrefour, par bulletin secret (cf. CIC can. 172 1§, 2º) et à la
majorité relative. Il semble bon que cette élection se fasse au
début de la première réunion.
b) Le Rapporteur doit:
- à la fin de chaque séance reprendre de façon générale les opinions
exprimées, autant concordantes que divergentes;
- une fois finie la discussion, préparer le Rapport que les membres
du circulus devront approuver, et où figureront toutes les opinions
exprimées, autant celles qui sont pour que celles qui sont contre;
- présenter les propositions exprimées par le vote des membres du
circulus.
- on pourra, s'il est nécessaire, désigner deux Rapporteurs, l'un
devant présenter le rapport de la majorité, l'autre celle de la
minorité.
3. Le Secrétaire
a) Chaque carrefour aura son Secrétaire, qui sera un des prêtres
aidant la Secrétairerie Générale.
b) Le Secrétaire doit:
- se tenir à la disposition du Modérateur;
- se tenir à la disposition du Rapporteur au moment de la
préparation du Rapport; et aussi à la disposition des membres du
circulus pour tout service d'ordre technique qu'ils pourraient
solliciter;
- répondre aux recherches désirées par des membres du circulus.
- rédiger le procès-verbal des réunions du circulus, et le
transmettre à la Secrétairerie Générale.
IV. La présentation des travaux à l'Assemblée plénière
Au moment qu'il revient au Président Délégué de fixer, les
Rapporteurs, au nom des membres de chaque carrefour, présenteront à
la Congrégation Générale le Rapport, dont il est question ci-dessus
au III-2.
L'article 34 de «L'Ordo du Synode des Évêques revu et augmenté»
prévoit que les circuli minores exposeront à l'Assemblée Générale,
par la bouche de leur Rapporteur ce qui s'est passé au cours de la
discussion de chaque carrefour. Rien n'empêche donc (et même cela
peut être parfois utile) que le Président Délégué n'ouvre une
discussion en Assemblée plénière sur les propositions des circuli
minores eux-mêmes. Après l'exposé des Rapports des carrefours devant
l'Assemblée plénière, aux termes de l'art. 34 de «l'Ordo du Synode
des Évêques revu et augmenté», on pourra donner aux Pères synodaux
qui le jugeraient nécessaire la possibilité d'apporter quelque
complément, de corriger ou de mieux expliquer les textes exposés
dans les Rapports.
Cité du Vatican, 27 septembre 1974
V. DISCOURS DE SA SAINTETÉ JEAN-PAUL II
AU CONSEIL DE LA
SECRÉTAIRERIE GÉNÉRALE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES (30 AVRIL 1983) Très chers Frères,
1. Au cours de la dernière réunion du Conseil de la Secrétairerie
Générale du Synode des Évêques, vous avez jeté les bases de
l'Instrumentum laboris, et vous avez voulu proposer une session
spéciale consacrée de façon particulière aux problèmes internes de
cette institution ecclésiale, jeune certes, mais pourtant déjà bien
expérimentée. Aux travaux ordinaires vous avez ajouté une fatigue
supplémentaire. Et, vous êtes maintenant sur le point de terminer.
Je vous remercie de tout cœur, et je remercie également les membres
de la Secrétairerie et les experts qui, grâce à leur étude
approfondie, ont fourni une large base à votre réflexion sur le
fonctionnement du Synode des Évêques.
Votre réunion fut comme la pause d'un ouvrier qui, après avoir
accompli une partie de son travail, s'arrête un instant pour
considérer à nouveau les motifs qui l'ont poussé et reprendre
courage pour terminer son travail. Le Synode des Évêques a germé sur
le terrain fertile du Concile Vatican II, il a pu voir le jour grâce
à la sagacité de mon prédécesseur, Paul VI, et a commencé à porter
ses fruits dès la Première Assemblée Ordinaire de 1967, qui s'est
déroulée ici-même où nous nous trouvons. Dès lors, le Synode des
Évêques s'est réuni régulièrement, mais en faisant quelquefois
l'expérience d'un autre type d'Assemblée, et a contribué de façon
considérable à l'application des enseignements et des orientations
doctrinales et pastorales du Concile Vatican II dans la vie de
l'Église universelle. La liste abondante des thèmes traités au cours
des divers Synodes révèle en elle-même l'importance de ces
Assemblées pour l'Église et pour la mise en œuvre des réformes
voulues par le Concile.
Devant l'abondance des fruits déjà produits par cette jeune
institution ecclésiale, et devant les fruit potentiels, il est juste
avant tout de remercier la création et en guider l'action. Mais il
était également juste, après quelques années, de réfléchir en
fonction de l'expérience déjà acquise.
2. Le Synode des Évêques a donc rendu de grands services au Concile
Vatican II et il peut en rendre encore dans l'application et le
développement des orientations conciliaires. L'expérience de la
période post-conciliaire démontre clairement dans quelle mesure
considérable l'activité synodale scande le rythme de la vie
pastorale dans l'Église universelle.
Au cours des Assemblées synodales chaque Église locale de tous les
continents est représentée par ses délégués pastoraux respectifs. Au
cours de la phase de préparation, les Églises locales sont
consultées et ce sont ensuite les évêques qui rapportent leur
expérience de leur vie de foi. Durant l'Assemblée les informations
et les propositions sont échangées; et à la lumière de l'Évangile et
de la doctrine de l'Église on détermine des orientations communes
qui, après avoir été approuvées par le Successeur de Pierre, sont
appliquées dans ces Églises locales afin que l'Église toute entière
puisse maintenir la communion dans la pluralité des cultures et des
situations. De cette façon le Synode des Évêques est la confirmation
magnifique de la réalité de l'Église dans laquelle le collège
épiscopal «composé de nombreux évêques, exprime la variété et
l'universalité du Peuple de Dieu, et, réuni sous un seul chef,
représente l'unité du troupeau du Christ» (Lumen gentium, 22).
Le Synode est évidemment l'instrument de la collégialité ainsi qu'un
facteur puissant de communion différent d'un Concile Œcuménique. Il
s'agit toujours d'un instrument efficace, agile, opportun, ponctuel
au service de toutes les Églises locales et de leur communion
réciproque. Cette finalité qui accompagne toujours ce «conseil
permanent spécial des pasteurs», a toujours été présente à votre
esprit depuis son institution; comme l'a dit Paul VI dans sa Lettre
Apostolique Apostolica sollicitudo afin que, «même après le Concile,
continue de parvenir au peuple chrétien cette abondance de bienfaits
retirés durant le Concile de cette union vivante avec nos évêques».
L'apport sans cesse croissant des bénéfices qu'offre le Synode
dépend en grande partie de l'application concrète des conclusions
synodales sous la houlette des Pasteurs et des Conférences
épiscopales dans leurs Églises locales. Cette phase post-synodale
demande par conséquent une grande attention et un soin particulier.
3. Le Synode des Évêques puise sa force dynamique - comme vous
l'avez remarqué - dans l'exacte compréhension et la vie de la
collégialité des évêques. Le Synode est en fait une expression
particulièrement fructueuse et un instrument valide de la
collégialité épiscopale, c'est-à-dire la responsabilité particulière
des évêques autour de l'Évêque de Rome.
Le Synode est une forme d'expression de la collégialité des évêques.
Tous les évêques de l'Église avec à leur tête l'Évêque de Rome,
Successeur de Pierre, «fondement et principe perpétuel et visible de
l'unité» (Lumen gentium, 23) de l'épiscopat forment le collège qui
succède au collège apostolique avec à sa tête Pierre. La solidarité
qui les unit et la sollicitude à l'égard de l'Église toute entière
se manifestent à un très haut degré quand tous les évêques sont
réunis cum Petro et sub Petro au Concile Œcuménique. Entre le
Concile et le Synode il y a évidemment une différence qualitative,
mais malgré cela le Synode exprime la collégialité de façon
extrêmement intense même si elle est différente de celle du Concile.
Cette collégialité se manifeste principalement dans la façon
collégiale de s'exprimer des pasteurs des Églises locales. Quand ces
derniers, plus particulièrement après une bonne préparation
communautaire dans leurs Églises et une bonne préparation collégiale
lors des Conférences épiscopales, conscients de leurs responsabilité
pour leurs Églises particulières mais aussi dans leur sollicitude
pour l'Église universelle témoignent en commun de la foi et de la
vie de la foi, leur décision, si elle est pratiquement unanime, a un
poids qualitatif ecclésial qui dépasse le simple aspect formel d'un
vote consultatif.
La vitalité d'un Synode dépend en fait de l'intensité de sa
préparation au niveau des communautés ecclésiales et des Conférences
épiscopales; plus la collégialité entre les évêques qui exprime la
communion dans les Églises locales fonctionne de façon concrète,
plus la contribution qu'ils apportent à l'Assemblée synodale est
riche. L'exercice de la collégialité des pasteurs au Synode devient
un échange réciproque qui sert tout autant à la communion des
évêques qu'à celle fidèles et, en définitive, à l'unité, toujours
plus profonde et organique de l'Église. Le Synode est donc au
service de la communion ecclésiale qui est l'unité même de l'Église
dans sa dimension dynamique.
Dans le mystère de l'Église tous les éléments trouvent leur place et
leur fonction. Ainsi, de par sa fonction, l'Évêque de Rome s'insère
profondément dans le corps des évêques, il est le centre et le pivot
de la communion épiscopale; son primat, qui est un service pour le
bien de toute l'Église, le met dans une situation d'union et de
collaboration plus intense. Le Synode même fait ressortir le lien
intime entre la collégialité et le primat: la charge du Successeur
de Pierre est aussi un service à la collectivité des évêques de même
que la collégialité effective et affective représente une aide
importante au service primatial de Pierre.
4. À l'instar des institutions humaines, le Synode des Évêques lui
aussi s'accroît et pourra encore grandir et développer ses capacités
comme l'avait d'ailleurs prévu mon prédécesseur dans le lettre
Apostolica sollicitudo. Certaines formes synodales, bien qu'elles
aient déjà été prévues, n'ont pas encore été réalisées de façon
adéquate. Vous avez vous-mêmes examiné les différentes possibilités
de procédure et de méthodes et les différentes propositions qui ont
été faites depuis l'existence de cet Institut. Pour ma part, je peux
vous assurer de la très haute considération que j'ai envers la
fonction du Synode des Évêques dans l'Église et de la très grande
confiance que j'ai dans son activité au service de l'Église
universelle.
C'est dans ce contexte que je renouvelle ma considération et mes
remerciements pour les travaux que vous avez accomplis, invoquant
sur vos travaux la Bénédiction de Dieu et la protection de la Mère
de l'Église.
VI. EXTRAIT DU DISCOURS DU SAINT-PÈRE
AU COLLÈGE CARDINALICE
(CONSISTOIRE EXTRAORDINAIRE
DU 13-14 JUIN 1994
EN LA SALLE DU SYNODE
AU VATICAN) 6. Je m’adresse maintenant à nouveau au Doyen du Collège
Cardinalice, M. le Cardinal Bernardin Gantin, pour le remercier des
paroles qu’il m’a adressées un peu plus tôt au nom de vous tous ici
présents. Il est aussi le Préfet de la Congrégation pour les évêques
et, dans cette fonction, il accomplit un travail généreux pour le
bien de l’Église : pour cela aussi je lui exprime ma sincère
gratitude. La Congrégation pour les Évêques, conformément à la
tradition, s’occupe des questions concernant chacun des diocèses,
leur structure territoriale, la nomination des évêques et les
aspects connexes à leur démission.
À ce point, il convient de relever le fonctionnement de groupes
collégiaux des épiscopats sur tous les continents, comme par exemple
le Conseil Épiscopal Latino-américain (C.E.L.Am.), le Conseil des
Conférences Épiscopales d’Europe (C.C.E.E.), le Symposium des
Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (S.C.E.A.M.) et
la Fédération des Conférences Épiscopales d’Asie (F.A.B.C.).
Au cours des dernières années, le mouvement synodal s'est largement
développé dans l'Église. Des informations nous parviennent sur le
déroulement de nombreux synodes diocésains, provinciaux ou
nationaux. Mais les Synodes continentaux méritent une attention
spéciale. tel fut par exemple le Synode des Évêques pour l'Europe et
par la suite le Synode des Évêques pour l'Afrique qui s'est conclu
le 8 mai dernier. Il en sera de même pour le Synode au Liban qui, en
un certain sens, se présente comme le « Synode des Évêques du
Moyen-Orient ». Dans la perspective de l'an 2000, est prévu le
Synode des Évêques des deux Amériques: celle du nord et celle du
Sud, ainsi que, s'il plaît à Dieu naturellement, le Synode des
Évêques d'Asie et d'Extrême-Orient. Ici ma pensée reconnaissante
s'adresse à Mgr Jan Schotte, Secrétaire Général du Synode des
Évêques, pour son service généreux dans la dimension synodale de la
vie de l'Église». (L'Osservatore Romano, hebdomadaire en langue
française du 21 juin 1994, p.4). |