Le PS en route pour la primaire

Les dirigeants socialistes sont à peu près unanimes sur le calendrier des primaires. Seul l’ex-premier secrétaire François Hollande plaide pour une candidature avant l’été 2011.

L e Parti socialiste semble avoir défini une stratégie collective pour la désignation de son candidat à l’élection présidentielle de 2012. Le calendrier proposé par Arnaud Montebourg, chargé de la rénovation au PS, « ne devrait pas poser de problème ». Il devait être validé, hier soir, au moment où nous mettions sous presse, et prévoit de désigner le candidat socialiste par un vote en octobre 2011. Sera-t-il ouvert à « toute personne inscrite sur les listes électorales », comme l’a déclaré le député de Saône-et-Loire, ou aux seuls militants PS ? La question reste posée.

Le projet de la commission interne dirigée par Arnaud Montebourg dégageait deux pistes : un vote en octobre, donc, voire à partir de septembre si quatre candidats au maximum se présentent, ou un tour préalable avant la mi-juillet, disqualifiant les candidats qui n’atteindraient pas les 10 %. Les dirigeants socialistes, Martine Aubry et Ségolène Royal en tête, sont d’accord. Même Dominique Strauss-Kahn, qui aurait préféré attendre la fin novembre 2011, après la présidence française du G20 qu’il aurait pu utiliser à son avantage médiatique, a fait savoir par la voix de son lieutenant Jean-Christophe Cambadélis que le calendrier retenu permettrait « de sélectionner (notre) candidat dans de bonnes conditions ».

Seule voix discordante, celle de François Hollande, qui, dans Libération, estimait hier qu’il fallait désigner le candidat « avant l’été 2011 » pour qu’il ait le temps « de proposer, de rassembler et de convaincre ». Mais l’ex-premier secrétaire est seul. Les autres dirigeants, comme l’a laissé entendre Ségolène Royal, ont dessiné les contours d’un « dispositif gagnant collectif » (1) avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn qui, pour le moment, les contraint à travailler ensemble. En cas de réussite de cette stratégie – et peu importe quel candidat sera retenu – un premier objectif serait atteint : en faisant mine de s’appuyer sur le vote des électeurs, le PS leur referait le coup du vote utile et rétablirait son hégémonie à gauche.

Grégory Marin

(1) Un sondage Ifop pour Paris Match portant sur le 1er tour de la présidentielle de 2012 place DSK (29 %) devant Nicolas Sarkozy (25 %). Martine Aubry recueillerait 24 % (27 % pour Sarkozy) et Ségolène Royal 18 % (28 % pour Sarkozy).