Le Fou |
harles
de Bourbon" était foncièrement antipathique, il était
haï de tous. Vraisemblablement fou, il avait pour le moins une attitude
singulière. On peut le décrire comme étant débauché,
cruel, sadique et sexuellement déviant. Par contre, il était
également courageux et intelligent.
Il tuait ses serviteurs par pur sadisme.
Sa demeure
l
possédait un vaste domaine à Paris où il retenait
captives les filles qu'il se réservait pour ses orgies nocturnes.
Ce domaine sera morcelé et vendu par ses héritiers. Il
résidait rue des Francs-Bourgeois dans le Marais.
Les moines
e
supportant pas les moines, il avait donné ordre à son cocher
de les écraser ou du moins de tenter de le faire. En parlant de
cocher, il se prit un jour d'une rage folle de voir le carrosse de l'ambassadeur
d'Espagne dans une impasse du Louvre, privilège réservé
aux princes de sang. Il sortit de son propre carrosse et s'en alla corriger
le pauvre cocher.
Un mariage?
l
avait fait la connaissance de Jeanne de Valois. (Elle était issue
d'une branche bâtarde de Henri II). Un mariage secret aurait été
contracté. Ni le roi, ni Louis-Henri,
son frère, ne donnèrent leur accord. En 1718, Jeanne donna
naissance à un fils, Louis-Thomas. Mais le mariage ne put alors
plus rester secret. Pour des raisons d'héritage et de rang tant
le Régent que le prince de Condé ne crurent pouvoir légitimer
Louis-Thomas. Peu après Jeanne fut chassée par Charles qui
la trouva un jour en galante compagnie.
Pas si mal après
tout !
la mort du prince de Condé, Charles devint gouverneur du jeune héritier
Louis-Joseph.
Tâche dont il s'aquittera avec succès.
Il s'exilera ensuite et entrera au service du
prince Eugène.
Il participera en Hongrie à la guerre
contre les Turcs. Et se distinguera à la bataille de Belgrade. Il
entre également au Conseil de Régence en 1720. Il obtient
en 1720 la charge de gouverneur de Touraine.
A sa mort, le comté de Charolais retourne
à la couronne.
|
|
Le
pétard de St Sulpice. |
Un jour de 1721, il allumera un pétard
sous les jupes de Mme de St-Sulpice, qui s'enfuyant toute ensanglantée
déclencha les rires de l'assistance parmi laquelle se trouvait Louis-Henri,
son frère. Le lendemain l'on chantait dans les rues:
Le
grand portail de St Sulpice
Où l'on a tant fait
le service
Est brûlé jusqu'aux
fondements
Chacun s'afflige avec justice
Que les Condé pour
passe-temps
Aient détruit un
tel édifice.
|
L'assasinat
d'un bourgeois |
Il a tué d'une balle un bourgeois d'Anet
qui tâtait le vent sur son perron; froidement, pour se divertir,
en revenant de la chasse comme il eût tiré un corbeau ou un
chat. Celui-là on ne le peut châtier: il est le propre neveu
de la duchesse d'Orléans, son rang le protège comme il protégeait
son père, le Singe vert, de qui il tient toute la férocité.
Cependant Philippe d'Orléans se ronge de sa clémence obligée.
Quand le malappris l'est venu remercier pour la grâce qu'il lui consentait
de ne le point poursuivre, il lui a seulement dit selon les sources:
"Ne me remerciez pas. J'accorderais aussi cette
grâce, et de grand coeur, a celui qui vous infligerait ce que vous
avez infligé." |
"Votre rang m'oblige à vous pardonner,
mais je pardonnerai encore plus volontiers celui qui vous fera la même
chose." |
"Monsieur, la grâce que vous me demandez
est due à votre qualité de prince du sang. Le Roi vous l'accorde,
mais il l'accordera encore plus volontiers à celui qui vous en fera
autant..." |
|
|