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Un Rafale lanceur de satellites - 03-11-2008

Un Rafale de l'armée de l'air.

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© Dassault Aviation - K. Tokunaga

 

Le micro-lanceur aéroporté utilise les mêmes points d'emport que les trois réservoirs externes de 2000 litres.

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© Dassault Aviation

 

Dassault Aviation étudie un concept de micro-lanceur aéroporté (MLA) sous un Rafale pour mettre des petits satellites en orbite basse.

L'association de l'avion et du lanceur est une idée séduisante en termes de flexibilité et de réactivité. Précurseurs, les États-Unis avaient déjà envisagé de mettre en orbite des satellites par ce moyen (système Notsnic). Plus tard, certains projets anti-satellites de la guerre froide furent basés sur des missiles lancés par des aéronefs F-15 (ASAT américain) ou MiG-31 (Kontact soviétique). En fait, le seul système de lancement aéroporté opérationnel est le Pegasus mis en œuvre par la société OSC (Etats-Unis) dès le début des années 1990 ; ce lanceur, qui peut placer 250 kg en orbite basse, a été utilisé avec succès près de 40 fois.

L'intérêt opérationnel et économique (absence d'infrastructure lourde) du lancement aéroporté avait conduit Dassault Aviation à mener les études Eclat et Milan d’un micro-lanceur d'environ 4 tonnes, porté par un Mirage IV et capable de placer 50 à 70 kilos à 300 kilomètres d'altitude.

Depuis la fin de 2004, ce concept est revisité avec le Rafale dans le cadre d’un contrat CNES portant sur un projet de Micro Lanceur Aéroporté (MLA). Il s’agit d’approfondir les études antérieures en se basant sur un aéronef très performant et disponible tout en bénéficiant de l’évolution des technologies, notamment la miniaturisation de l’électronique.

Le MLA utiliserait un Rafale opérationnel

L’étude a donc démarré sur la base d’un Rafale opérationnel. L’installation du lanceur sous l’avion doit respecter les contraintes liées au point d’emport (gardes au sol, débattement du train d’atterrissage et des trappes, masse admissible). Un premier lanceur monocorps (un étage à propergol solide et un étage à ergols liquides stockables) a été envisagé sous le point central du fuselage avec une disposition linéaire. Cette version permettait de placer 50 kilos en orbite basse en première analyse, performance remarquable pour un avion d’une taille notablement inférieure à celle du Mirage IV.

Au-delà, le CNES souhaitait un lanceur aéroporté capable de placer en orbite héliosynchrone, vers 800 km d’altitude (celle des satellites Spot), des satellites de la classe Myriade pesant 150 kg. Les équipes de la Direction générale technique de Dassault Aviation ont donc imaginé une configuration tricorps tirant pleinement parti de la capacité d’emport du Rafale : le corps central linéaire est complété par deux corps latéraux (à propergol solide) formant un premier étage, fixés sous les points d'emport internes de voilure. Les différentes parties du lanceur sont reliées par des bras fixes qui ne gênent pas le déploiement du train d’atterrissage. Ce lanceur de la classe 10 tonnes permet d’envisager une grande variété de missions. Ses performances pourraient être encore améliorées en utilisant de nouvelles technologies de propulsion.

On considère que l'exploitation opérationnelle du MLA sera simplifiée par rapport aux lanceurs traditionnels. Au sol, à proximité d'une piste, l'infrastructure comprendrait seulement un bâtiment d'intégration (lanceur, satellite et aéronef) et une zone de remplissage des ergols.

Assurément, le MLA constituerait un système de lancement réactif efficient pour les besoins de "Défense et Sécurité" mais aussi pour toutes les autres missions à préavis de lancement court. Dans cette optique, le travail continue pour consolider ce projet de lanceur très innovant.

Acronymes :

ASAT : Anti-Satellite
CNES : Centre National d'Études Spatiales
OSC : Orbital Sciences Corporation

 

 

 


Contact

Yves Robins, directeur des relations extérieures et de la communication
DASSAULT AVIATION +33 (0) 1 47 11 86 90