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Actualités > Les Prix> Prix de Printemps > 2001 > Prix Roger Seiller du Groupe français : LES RITA MITSOUKO
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Prix Roger Seiller du Groupe français : LES RITA MITSOUKO
Si l'on considère que la qualité première d'un artiste doit être la différence, c'est-à-dire la personnalité, dans un métier où, convenons en, tout concourt souvent au standard, au format, bref, à la mode, les Rita Mitsouko constituent à ce titre un modèle d'originalité, d'unicité, et l'on ne peut que se féliciter de prix couronnant des artistes aussi "singuliers" qu'eux ou M, comme par hasard dans la même société phonographique, Delabel (dirigée par Emmanuel de Buretel). Et de ce point de vue-là, leur carrière -ils préfèreraient sûrement d'ailleurs le mot "chemin de vie"- est aussi exemplaire, en ce sens qu'elle est libre, spontanée, toujours inventive et hors normes. De vrais artistes, qui font passer créativité avant professionnalisme, sincérité avant savoir-faire, et n'en font pas moins bien pour autant. Un tandem aussi naturel que discret, aussi, dont on connaît peu le destin exceptionnel. Flash-back sur le rock des années 80. Née à Suresnes d'un peintre polonais qui survécut aux affres de la déportation et d'une mère architecte, la jeune Catherine, qui apprend toute petite la flûte et grandit dans Brassens, La Callas et… le Velvet Underground, devient très tôt mannequin enfant pour des catalogues (Le Printemps) et fait la couverture de journaux de mode. On la voit même dès l'âge de 8 ans dans "Ils étaient deux coquins" réalisé par Marianne Oswald. A 15 ans, elle quitte le Collège Honoré de Balzac et s'oriente vers une carrière artistique, cumulant des dons de comédienne, danseuse et chanteuse. De toute évidence, notre héroïne fait preuve d'un beau tempérament, débordant de vitalité, de charisme et de sensualité.
Mais c'est par le "Théâtre de Recherche musicale" de Michael Lonsdale qu'elle "entre dans la carrière", ou en tout cas en scène : elle chante dans une pièce poétique de Pierre Bourgeade, "Fragments pour le Che". Elle rencontre ensuite la danseuse et chorégraphe argentine Marcia Moretto, qui devient son professeur de danse et lui donnera plus tard symboliquement les clefs du succès avec leur hommage posthume "Marcia Baïla". On les verra d'ailleurs danser ensemble au Café de la Gare en 1976 dans un spectacle d'Armando Lamas, "Silences nocturnes aux îles des fées". Mais on retrouve aussi bien Catherine dans un spectacle sur Brecht que chantant pour Yannis Xénakis ("N'Shima") ou dansant dans un ballet africain. Cherchant alors sa voie, elle prêtera même sa... voix à quelques dessins animés sur FR3 et un film d'animation, "Les Boulugres", et jouera aussi dans un téléfilm de Gérard Jourd'hui, "Le temps des yéyés". Enfin, elle participe en 1979 à une pièce situationniste de Marc'O (ex auteur des "Idoles" en 1968), où elle rencontre un certain Fred…
Rien d'étonnant à ce que Fred Chichin, né à Clichy en 1954, produise une musique aussi métissée, puisqu'il est à la fois d'origine italienne, scandinave et… auvergnate ! Dans les années 60, son père, cadre dans une entreprise de travaux publics, crée une revue, "Miroir du cinéma", qui permet au jeune garçon d'accéder aux avant-premières de films, avec une nette préférence pour les westerns et autres superproductions. Mais, fou des Beatles et des Stones, il décide à 14 ans d'apprendre la batterie et la guitare lorsqu'il découvre Jimi Hendrix, un point commun avec M. A 16 ans, il abandonne l'école à Aubervilliers pour "faire la route" et se consacrer à la musique. C'est le temps des squatts d'Amsterdam, de Londres, du Maroc. Mais pour subvenir à ses besoins, il sera tour à tour employé aux PTT, distributeur de prospectus, accompagnateur d'un marionnettiste, machiniste à l'opéra, assistant dans un studio d'enregistrement et bruiteur au cinéma. Un homme-orchestre, quoi ! Puis il fait un stage de musique électro-acoustique et contemporaine avec Nicolas Frize. Vient alors, comme pour beaucoup, le temps des groupes : il fonde avec Jean Néplin un groupe de rock, "Fassbinder" (il a alors les cheveux blonds et un pantalon en skaï rouge !), participe à la naissance d'un autre groupe mythique, Taxi Girl, avec lesquels il compose "Avenue du crime" pour leur album "Seppuku", collabore à un troisième, Gazoline, avec Alain (Z) Kan. Ensemble, ils se produisent au Gibus du 18 au 22 avril 1978, avec Fred à la basse et son frère Hugues à la batterie. Et puis il est engagé au sein de la troupe "Le fond de l'air est rock", où il rencontre à son tour une certaine Catherine…
C'est donc dans la pièce "Flash rouge" de Marc'O dont Catherine est la vedette que les futurs Rita Mitsouko vont enfin se rencontrer, après déjà deux jolis parcours de vie, et ils vont à la fois former un couple et fonder un groupe, aussi modernes l'un que l'autre. Auteur, Catherine en est aussi co-compositeur, et musicienne : synthés, basse, trompette… Alors, ils se produisent au Gibus sous le nom de Spratz, avec Catherine à l'orgue et Fred à la guitare. Ils joueront aussi quelque temps en trio avec Jean Néplin (au Gibus), qui continuera ensuite de collaborer régulièrement avec le duo et d'écrire avec eux. Car l'osmose entre Catherine et Fred est si forte et leur palette si large -jazz, rock, latino, musique orientale, influences de Bowie, Iggy Pop, Roxy Music, les Sparks…- qu'ils constituent un vrai groupe à eux seuls : les Rita Mitsouko, étrange condensé d'Amérique latine (Rita) et de mystère oriental (Mitsouko, fragrance de Guerlain, signifie "mystère" en japonais). Et les "Rita" apparaissent pour la première fois comme tels du 4 au 8 novembre 1980 au Gibus, puis au Rose Bonbon, à Bobino et à l'usine Palikao.

En 1981, ils jouent dans "Aux limites de la mer" d'Armando Llamas et Catherine Dasté, avec (entre autres) Marcia Moretto, qui disparaîtra prématurément à 32 ans, interrompant du même coup le spectacle, mais donnant sans le savoir l'impulsion de leur vraie carrière commune puisque, à peine deux ans plus tard, leur premier et plus grand succès portera son prénom.
En 1982, après de nombreuses maquettes réalisées par Fred sur leur quatre pistes, ils signent chez Virgin, alors fantasme de tous les artistes, et en édition chez Clouzeau Music (Philippe Constantin). Un premier 45 tours (et maxi 45 tours), "Minuit dansant", est publié, dont… la face B, "Don't forget the nite", remarquée par les radios, ressort en face A, avec en nouvelle face B un autre titre original -tant ce mot leur convient bien-, "Aïe". Le 1er juillet 1982, ils font leur premier Olympia dans le cadre du festival "Rock d'ici".

En avril 1984, ils sortent leur premier album enregistré à Cologne chez Conny Plank, avec "Jalousie" (bien programmée sur les radios rock), "Le futur n°4", "La fille venue du froid", et un titre que Virgin envisage un moment de sortir en single, à la demande du duo : "Marcia Baïla". Mais c'est un autre, "Restez avec moi", qui sera finalement choisi, et le groupe de traverser les petits écrans dans des accoutrements délirants. Le 2 octobre 84, ils sont même présentés à François Mitterrand dans le cadre de la "Semaine des jeunes créateurs" lors d'un concert au Musée des Arts Décoratifs, suivi de concerts au Théâtre du Forum, au Casino de Paris et au Palais des Congrès.

Mais c'est en 1985 que leur carrière démarre vraiment avec, comme deuxième single, le même "Marcia Baïla" remixé par Dominique Blanc-Francard et mis en clip par Philippe Gautier, dans des costumes de Jean-Paul Gaultier et Thierry Mugler, autant dire qu'il est un "must" du Paris branché de l'époque et deviendra un vrai symbole musical des années 80. Classés 2èmes au Top 50 le 30 juillet, il font la première partie des Smith et de Kid Creole, sont aussi bien diffusés au Japon -juste retour des choses- qu'…au Musée d'Art Moderne de New-York, donnant même quelques concerts là-bas. On les retrouve aussi sur la compilation "Les enfants du Velvet" où ils reprennent "All tomorrow's parties" de Lou Reed.
En 1986, Jean-Luc Godard les filme en studio, pendant l'élaboration de leur deuxième album, pour son film "Soigne ta droite" : inédits et versions inédites de leurs succès émaillent le film, assez logique puisque les Rita sont au rock français ce que Godard fut à la Nouvelle Vague. Le disque est enregistré à Londres par le producteur Tony Visconti (David Bowie, T-Rex), et en juin sort le single "Andy"/"Un soir, un chien", dont le premier titre sera leur deuxième grand succès, sur un nouveau clip de Philippe Gautier, tourné en français et en anglais. L'album, "The no comprendo", devient vite une référence du rock français avec "Andy", "Les histoires d'A", "C'est comme ça"… : Grand Prix de l'Académie Charles Cros 1987, meilleur album aux Victoires de la Musique, Clip de l'année à Jean-Baptiste Mondino pour "C'est comme ça", et curieusement, ces chansons seront reprises dans de nombreux films : "Nuit d'ivresse" dans le film éponyme, "Tonite" dans "Les voleurs" (Téchiné), "Andy" dans "Comme elle respire" (Salvadori), "C'est comme ça" dans "Le cousin" (Corneau) et "La vie est un long fleuve tranquille" (Chatilliez), "Someone to love" chez Agnès Varda etc. Suit une tournée "sold out", avec inauguration de la Cigale, qui deviendra leur salle fétiche, et un soir au Zénith. Puis, le remix d'"Andy" étant classé 11ème dans les dance charts du Billboard, ils font quinze dates aux USA, croisant au passage les Sparks. Et leurs œuvres sont illustrées par quinze peintres, dont Samuel Ringer, le père de Catherine.
Après une parenthèse de Catherine en solo avec Marc Lavoine ("Qu'est-ce que t'es belle", superbe slow langoureux non moins superbement illustré), le duo publie son troisième album, "Marc et Robert", toujours produit par Tony Visconti, et composé directement en studio, avec cette fois-ci la collaboration des Sparks qui leur écrivent deux titres ("Singing in the shower", plus gros succès radio du disque, et "Live in Las Vegas"). Le titre du disque est inspiré de deux de leurs amis, Marc Anciaux et Robert Basarte, qui avaient eux-mêmes monté un groupe, et, au générique de l'album, on trouve "Le petit train", une reprise….d'André Claveau en 1952, "Mandolino City" (avec la participation de Mondino), "Hip Kit", "Tongue dance" (single sorti dans toute l'Europe), remixés respectivement par Jesse Johnson, Mark Moore et William Orbit. Un disque qui leur vaut "Le Bus d'acier" en 1990 et est suivi, en octobre, de l'album "Re(Mixes)" conçu par le groupe dans leur nouveau home-studio 24 pistes. Ce disque, destiné aux DJ, propose des remixes par Fred ("Le petit train", "Andy", "Nuit d'ivresse", "Jalousie"), Tony Visconti ("Marcia Baïla", "Don't forget the nite"), William Orbit ("Singing in the shower", "Tongue dance", "Hip Kit"), Jesse Johnson, et s'accompagne d'une tournée, avec passage à la Cigale. Ils écrivent ensuite la chanson du film de Léos Carax "Les amants du Pont Neuf" ("Les amants"), ainsi que la musique du film de Josiane Balasko "Ma vie est un enfer", faisant aussi plus tard les génériques de "Tatie Danielle" et "Les Trois Frères"...
En 1993 sort leur album suivant "Système D", avec "Y'a d'la haine", remixé par William Orbit, et couronné "Clip de l'année 1994" (réal. : Sébastien Chanterelle), "Les amants" (clip de Mondino), "L'Hôtel Particulier" (de Serge Gainsbourg), "My love is bad" (en duo avec Iggy Pop), etc., suivi d'un Olympia et un Palais des Sports, puis d'une tournée en province et à l'étranger (Allemagne, Espagne, Pologne, Hongrie, Slovaquie…) et ils rencontrent au Japon l'accordéoniste Coba avec lequel ils enregistrent "Peut-être ce soir". La même année, Catherine donne à la Cité de la Musique un concert avec Richard Galliano, reprenant Trénet, Ferré, Dario Moreno, Mick Jagger, tout comme elle a parfois chanté Edith Piaf -on pourrait d'ailleurs la qualifier de "Piaf rock"- ou Aznavour ("Tu t'laisses aller"). En 1996, ils publient à la demande de M6 l'album "Acoustiques", contenant des duos avec Princess Erika ("Ailleurs"), Doc Gynéco ("Riche") et deux nouvelles chansons. Enfin en l'an 2000, ils reviennent en force après 7 ans de réflexion avec "Cool frénésie", leur septième album en 18 ans (mais ils ont aussi fait trois enfants entre-temps !), où l'on retrouve aussi bien des pop-songs calibrées ("Cool frénésie","Alors c'est quoi?"), des influences électroniques ("Toi & moi & elle"), qu'une chanson sur les crottes de chien ("Grip-shit rider in Paris") ou, dans un registre bien plus grave, un hommage au père de Catherine, Samuel, rescapé des camps de la mort et aujourd'hui disparu ("C'était un homme"). La preuve par 7 que, par delà les ans, les modes et les étiquettes, le groupe est et sera toujours d'avant-garde, à cause de ce "something else", pardon, supplément d'âme, qui fait toute la différence entre la braise et la flamme, le métier et la vocation.

Pour en savoir plus sur l'origine du Prix Roger Seiller du Groupe Français,
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