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MINOLTA CLE : Visée télèmétrique par superposition d'image
exposition par célule silicium directement sur le film \Vitesse"Mode auto+manuel" de 1s au 1000ie/s
Baionnette Minolta/Leica M\.Objectif 2/40 Rokkor +2,8/28 Rokkor + 4/90Elmar-C leitz\.Flash auto CLE TTL




Teste Chasseur D'images No 33-Juillet-Aout 1981
Réalisé par Guy-Michel Cogné " rédacteur en chef"

Leica CL... Minolta CLE... le rapprochement est pratiquement obligatoire, d'autant plus que les nouvelles optiques Rokkor-M sont parfaitement compatibles avec celles de Leica, et inversement ! Quand on sait que Minolta fabrique certains des objectifs Leitz et que les deux firmes travaillent, sur certains produits, en étroite collaboration, on est encore plus tenté de feuilleter en même temps les documentations de Minolta et de Leitz pour compter les différences. La ressemblance entre CLE et CL est frappante...et pourtant, les deux appareils sont très différents et les similitudes se limitent finalement à la conception du télémètre et à la compatibilité‚ des optiques. Chez Minolta, le CLE est un peu un produit d'exception. Alors que la conception d'un nouvel appareil met en général … contribution tous les techniciens de la firme, le CLE a été conçu et mis au point par les jeunes ingénieurs des usines Minolta qui ont ainsi prouvé leur valeur à leurs aînés. L'expérience est intéressante et nous avons essayé de réaliser ce test en pensant à ceux qui, la-bas, tout au bout du monde, liraient bientôt notre article.

Le silence en plus Le Minolta CLE est étonnant dans la mesure ou il constitue un subtil mélange entre des techniques d'avant-garde et des solutions éprouvées, voire même désuètes ,comme la visée télémétrique. Il est aujourd'hui admis que le viseur reflex est le plus pratique car lui seul permet de voir exactement l’image telle qu'elle s'imprimera sur le film et de contrôler la mise au point et profondeur champ. Cela étant dit la conception du reflex n'est pas idéale et la présence du miroir, qui doit absolument remonter et redescendre entre chaque vue, est génératrice de bruits et de vibrations. Ne parlons de la luminosité du viseur qui, en raison des multiples renvois que subit l'image avant de parvenir à l’œil de l'utilisateur, est relativement faible
le viseur du CLE est sans doute l’un des plus lumineux que nous connaissions, ce qui s'explique facilement quand on sait qu’il est totalement indépendant de l’objectif Sans miroir, sans prisme, il est parfaitement clair. Grâce à un couplage spécial, le simple fait de mettre en place un Objectif à monture M fait apparaître, dans le viseur, un cadre lumineux qui indique le cadrage permis, en fonction de la focale. Si l'on monte le grand angle de 28 mm, la totalité du viseur est utilisable ; avec le 40 mm, un cadre plus petit se dessine ; enfin, avec le 90 mm, une petite fenêtre apparaît au centre du viseur : elle correspond au champ de l'objectif. Quand on a travaillé pendant dix ans avec un reflex, la première réaction est la surprise. En effet, le fait de changer d'objectif ne modifie pas l'image qui se forme dans le viseur, et le seul résultat est de voir apparaître un cadre qui cerne la zone photographiée ; le grand angle n'éloigne plus les sujets et le télé ne les rapproche plus. Il faut plusieurs jours pour s'habituer à la chose. Côté mise au point, Minolta utilise un télémètre - par superposition d'images, que nous jugeons relativement pratique. Les sujets riches en détail et bien éclairés permettent un réglage facile ; mais dès que la lumière tombe ou que l'on vise des sujets uniformes, il est plus difficile de trouver le bon réglage. Globalement , le viseur est bon mais pour qui utilise depuis de nombreuses années des appareils reflex, il est difficile de se défaire de ses habitudes. Nous ne pousserons pas plus avant nos appréciations sur ce viseur, car il existe des partisans du reflex et des fanatiques du télémètre. Laissons donc à nos Lecteurs le soin d'apprécier eux-mêmes ce détail lors d'une manipulation chez un revendeur. Les critères étant subjectifs, autant juger soi-même !
En contrepartie de ses inconvénients, le télémètre présente de nombreux avantages ; le premier est, évidemment, le silence. Sans miroir, le CLE travaille sans bruit et sans vibrations, et c'est un plaisir de photographier dans ces conditions.
Le second atout du CLE est son extrême compacité et son poids plume : privé du traditionnel prisme, il est moins haut, mais aussi moins large et moins profond. Nu, le boîtier ne pèse que 375 grammes.
Les objectifs sont, eux aussi, trés légers (155 grammes pour le 28 mm, 115 grammes pour le 40 mm et 250 grammes pour le télé de 90 mm). Le système photographique complet, comprenant l'appareil et ses trois optiques, ne dépasse pas les 990 grammes, ce qui représente la moitié du poids d'un équipement comparable dans une gamme de reflex !Intéressant...

Mesure directe sur le film
Le côté rétro du CLE s'arrête au télémètre ; en effet, le système d'exposition est, lui, à la pointe du progrès, grâce à un automatisme très sophistiqué faisant appel aux techniques les plus modernes.
Le CLE est un appareil automatique fonctionnant par choix préalable de l'ouverture : imposez lui un diaphragme et il choisira seul la vitesse, en fonction de la lumière et de la sensibilité du film. un dispositif de correction volontaire d'exposition, solidaire du sélecteur de fonctions, permet d'introduire des modifications volontaires de l'exposition allant de – 2 à + 2 EV, par demi-valeur, ces corrections ne sont malheureusement pas rappel‚es dans le viseur, mais la grosse flèche A du sélecteur est malgré tout suffisamment visible pour que l'on s'aperçoive qu'elle n'est pas face au repère neutre. De plus, le sélecteur est doté d'un blocage qui évite tout manœuvre intempestive de cette commande.
Côté utilisation, le CLE « est Minolta » jusqu'aux diodes du viseur : un simple effleurement du déclencheur suffit à obtenir l'affichage de la vitesse sélectionnée par l'automatisme. Si l'appareil a choisi un temps de pose intermédiaire, deux diodes s'allument pour signaler que la vitesse sera comprise entre deux valeurs. Dix diodes électroluminescentes indiquent les vitesses entre 1/1 000 et 2 secondes, ou signalent les dépassement en en haut et en bas d'échelle (surexposition ou pose longue). Elles ne sont pas mieux disposées que dans des appareils reflex mais, grâce à la luminosité du viseur, les indications d'exposition sont parfaitement visibles
Nous avons vu le côté pratique, mais la technique, dans le cas du CLE, n'est pas inintéressante ! En effet, pour la première fois Minolta utilise ses brevets concernant la mesure directe de la lumière , sur le film. La cellule n'est pas logé derrière l’objectif, mais dans le socle de l’appareil tournée vers le film elle mesure la lumière soit sur les rideaux de l'obturateur, soit sur la surface sensible, ce qui est un perfectionnement très important.
Le CLE tiendra ainsi compte des éventuelles modifications de l'éclairage, même en cours de prise de vues, alors que d'autre appareils mémorisent le temps de Pose au moment du déclenchement et font leur exposition jusqu'au bout, quoi qu'il se passe une fois l'obturateur ouvert. Autre nouveauté : le CLE reçoit une cellule silicium. Les jeunes ingénieurs de Minolta ne pourraient-ils pas donner à ce sujet quelques tuyaux à leurs aînés afin qu'ils en fassent profiter les nouveautés reflex de la marque, actuellement en préparation ? Nous avons test‚ dans toutes les conditions possibles le système d'exposition du CLE. Force est de constater qu'il est exceptionnel ; l'aiguille de notre Spectron, pourtant très sensible, est toujours restée figée sur le zéro,à tous les niveaux de lumière. Une performance rare !Quant à la lumière parasite, est-il besoin de préciser que la conception de cet appareil rend absolument impossible toute influence de rayons extérieurs sur la cellule ?
Minolta a voulu faire du CLE un appareil Pour pinailleurs et 1a moindre des choses consistait à le satisfaire ; côté exposition, la mission est accomplie.


Contact-flash original L'examen de Ici griffe porte-flash du CLE permet de découvrir ,outre le contact central de synchronisation, deux autres contacts. Celui de gauche est commun à tous les nouveaux appareils Minolta : grâce à lui, la vitesse de synchro de l'appareil est immédiatement imposée … l'automatisme dès que le condensateur du flash est chargé. Tous les flashes Minolta sont donc utilisables sur le CLE à condition de pouvoir glisser le doigt entre le déclencheur et le sabot, la proximité de ces deux commandes pouvant créer quelques problémes. Le contact de droite est, lui, spécifique au flash CLE et permet à l'appareil de travailler en liaison permanente avec sa source d'éclairage. En mode auto, l'éclair ne partira que si le diaphragme choisi par l'utilisateur permet de travailler au 1/60 ou à une vitesse moindre. De plus, le flash Auto CLE fonctionne en mesure TTL : l’éclair est coupé par la cellule de l’appareil, dès que le film a reçu une quantité de lumière suffisante Voilà un perfectionnement intéressant et nous sommes heureux de constater que Minolta, inventeur de la mesure TTL au flash, l'utilise enfin sur l'un de ses appareils. A n'en pas douter, ces couplages se retrouveront bientôt sur les nouveaux reflex de la marque et nous attendons avec une certaine impatience l'inévitable successeur du XD-7 qui, s'il suit la même évolution que le XG-M, devrait être étonnant.


Sans mémoire, ni Semi-auto En faisant appel au silicium et à la lecture de la lumière sur le film, les concepteurs de cet appareil ont innové car ces perfectionnements, dont certains ont été inventés par Minolta, n'avaient encore jamais été adaptés sur les appareils de la firme. Néanmoins, ils se sont arrêtés en cours de route et il est dommage que le mode semi-auto ait été sacrifié. L'automatisme du CLE est débrayable et l'on peut imposer soi-même à l'appareil un diaphragme ET une vitesse. Malheureusement, dés que l'on quitte la position auto, on perd toute mesure dans le viseur. Cela n'est évidemment pas sans nous rappeler le XG- 1 qui, lui aussi, est utilisable en auto ou en manuel, mais pas en semi-auto. Si, comme nous le pensons, cela est
du à 1'utilisation, dans le CLE, d'un circuit venant du XG-1, souhaitons simplement que, sur une prochaine version, Minolta adopte le mode de fonctionnement du XG-M. Le CLE serait alors utilisable aussi en semi-auto, pour la plus grande joie des utilisateurs . Cette amélioration serait d'autant plus bienvenue que le CLE ne dispose pas non plus de circuit de mémorisation ; cette absence oblige donc à utiliser le correcteur d'exposition, solution toujours empirique (de combien surexposer un portrait en contre-jour ?)ou à jongler entre le mode auto (pour obtenir une mesure) et le mode semi-auto (pour l'imposer à l'appareil). Ces critiques ne remettent évidemment pas en cause la conception du CLE car l'appareil reste d'utilisation très agréable pour 95% des sujets ; mais pour les 5% qui restent, l'absence de mémorisation et la disparition de l'affichage en mode semi-auto sont gênantes.

Bilan positif
J'ai vécu en union libre avec le CLE pendant plus de deux mois, et j'avoue m’être habitué à lui. Au début, nous ne nous entendions pas toujours très bien ; le CLE est un appareil qui a du caractère et, ayant moi aussi mes humeurs, j'ai du m'accommoder de certains de ses travers.
Le CLE était à peine arrivé que, déjà, je tentais de monter un flash sur sa griffe... et constatais que je ne pouvais plus alors glisser mon doigt sur le déclencheur. Un petit défaut de montage de la manivelle de rembobinage, aussi nécessaire pour ouvrir le dos (comme sur les Leica), m'obligeait ensuite à sortir mes tournevis. Au début, je n'arrivais pas non plus … faire une mise au point précise. Nous nous sommes réconciliés quand sont arrivées du labo mes premières boîtes de diapos, toutes parfaitement expos‚es et piquées à souhait. Le grand amour s'est déclaré le dimanche suivant quand, visitant un site ou la photographie était interdite (vous ne saurez pas lequel !), j'ai pu me permettre de réaliser deux bobines entières sans attirer l'attention du moindre gardien et ressortir, l'appareil en bandouliére sous ma veste, en passant totalement inaperçu. côté finition, force est de constater que Minolta a accompli un fort eau travail. Le montage des optiques est un régal : engagez l'objectif face à la baïonnette, tournez d'un demi centimètre, c'est bloqué ! Difficile de travailler plus vite !
Le CLE est tellement bien fini que la diode rouge du retardateur et la commande de mise sous tension, à droite de l'objectif, ont presque un aspect incongru ! Ce qu'on peut devenir difficile, quand même !
Notre conclusion concernant le CLE sera donc tout à fait favorable ; voilà un appareil trés compact, mais ultra-performant et d'excellente qualité. Il n'intéressera évidemment pas tous les photographes : avec son télémètre et ses optiques à monture Leica-M, il fait bande à part. Mais sa compacité, son poids et sa qualité en font l'appareil idéal pour qui veut s'offrir un équipement performant et peu encombrant. Le prix est, malheureusement, assez élevé., Néanmoins, quand on a travaillé pendant deux mois avec le CLE, on finit par mieux admettre le tarif. Le CLE est l'enfant des jeunes ingénieurs de chez Minolta. Peut-être serait-il temps qu'on les associe d'encore plus près aux autres produits de la marque... Guy-Michel Cogné TesteChasseur D'images No 33-Juillet-Aout 1981


Chasseur d'images a aimé...
- appareil ultra-compact … objectifs interchangeables et à automatisme
débrayable.
- tous les avantages de la visée télémétrique : silence de fonctionnement,
luminosité du viseur, compacité et légèreté.
- optiques d'excellentes qualité, compatibles avec les séries Leica-M.
- l'affichage des vitesses dans le viseur, précis et sans équivoque.
- appareil doté d'un dispositif de correction volontaire d'exposition pour les cas difficiles
- retardateur électronique débrayable avec clignotement en façade.
- l'exceptionnelle régularité de fonctionnement, en mode auto comme
en manuel, due à la mesure de la lumiére, directement sur le film, par cellule silicium.
- le nouveau type d'automatisme au flash, permettant la mesure TTL
avec le flash spécial Auto CLE.
- la possibilité de déclenchement …distance par déclencheur mécanique ou électrique.
- excellente finition, esthétique agréable, excellente prise en main et
construction sérieuse.
- la baïonnette Minolta/Leica M.


a moins aimé...
- en mode manuel, plus aucune indication concernant l'exposition dans
le viseur. Souhaitons que ce défaut soit corrigé sur une prochaine version.
- pas de touche de mémorisation. Aucune possibilité de conserver la
mesure de la cellule une fois le doigt
retiré du déclencheur... à moins de passer en mode semi-auto.
- mise au point déroutante quand on est habitué à la visée reflex.
- système d'ouverture du dos type Leica, à notre avis, bien compliqué pour un résultat peu probant.
- impossibilité de monter un moteur de réarmement.
- l'esthétique discutable du retardateur, placé en façade de l'appareil.

a déploré...
-l'emplacement de la griffe porte-flash, trop proche du déclencheur ; le
fait de monter certains flashes rend
impossible le déclenchement, le sabot
recouvrant le bouton de commande.
- l'arrêt complet de l'appareil quand la tension des piles devient
insuffisante.

Les prix en 1981
Boîtier CLE nu 2 700 / 2 800 F
Objectif 2/40 800 / 900 F
Objectif 2,8/28 1 500 / 1 600 F
Objectif 4/90 1 400 / 1 450 F
Flash Auto CLE 500 / 600 F
Etui souple 170 / 180 F
(Prix moyens)

 


 

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